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- Je ne te lâche pas, je suis là.

Ma respiration se calme peu à peu, et je sens la pression redescendre. On pleure toute les deux dans les bras l'une de l'autre, se serrant fort. J'ai l'impression qu'elle aussi avait peur de me perdre. Ce qui est étrange, parce que c'est elle qui ne va pas bien, et c'est moi qui ai eu peur pour elle. Mais c'est comme si, quand elle m'a vu, elle s'est dit que je n'étais pas partie, et que j'étais restée avec elle. Ça me paraissait être une évidence d'être présente, mais visiblement, pour elle, j'avais toutes les raisons de la laisser tomber.

Je me décale lentement dans ses bras, sans jamais cesser de la tenir contre moi, de peur que tout ça ne soit qu'un rêve et qu'elle finisse par me repousser. Je la regarde dans les yeux, et malgré son air fatigué, pâle, et triste, cette étincelle est toujours présente derrière la souffrance qui voile son regard.

Je lui caresse la joue, tout doucement, comme si j'avais peur de la casser. Elle ferme les yeux, et s'appuie là où j'ai posé ma main.

Mon cœur souffre de la voir aussi mal, et j'en viens à ne plus pouvoir me retenir de lui poser LA question en chuchotant, de peur de briser l'instant.

- Qu'est ce qu'il s'est passé Taylor ?

Elle frémit, et détourne le regard.

- Pas maintenant.

Elle me lâche, et j'ai peur de l'avoir trop brusqué comme à chaque fois parce que je manque de tact. Putain, mais je suis trop bête ! On vient à peine de se retrouver, et je gâche encore tout ! Maintenant, elle va se renfermer sur elle-même !

Mais Taylor se recouche simplement sur son lit, avant de me réouvrir les bras, de façon à m'inviter à me joindre à elle.

Je la rejoins rapidement, et souffle de soulagement quand je sens ses bras se refermer autour de mon corps. Elle fait glisser la couverture jusqu'à nos épaules, et je me blotti davantage contre elle. Sa poitrine se soulève et se baisse lentement au rythme de sa respiration sereine. Ma tête est posée sur son cœur que je sens battre à un rythme régulier, qui contraste avec sa crise de tout à l'heure. Son assistance respiratoire est branché à un masque posé sur la table de chevet.

Je fronce les sourcils, et lui demande toujours en chuchotant comme si parler trop fort allait casser le lien qui venait de se recréer entre nous :

- Tu n'es pas censé porter ton assistance respiratoire ?

Elle met un petit temps avant de me répondre, et je comprends rapidement que parler use beaucoup de son énergie, et que ça la fatigue énormément de formuler une phrase. De plus, sa voix est cassée, sans doute à cause de ses cris de tout à l'heure.

- Pas constamment. Juste quand j'en ai besoin. Où pour dormir.

J'oche simplement la tête, heureuse de ne pas avoir besoin de la voir constamment avec ce masque sur le visage.

Sa respiration calme et douce m'apaise, et je me rappelle seulement maintenant qu'il ne doit pas être loin de cinq heures du matin. J'ai presque fait une nuit blanche, entre mon cauchemar et la crise. La fatigue me rattrape rapidement, et quand je sens la main de Taylor se fondre dans mes cheveux pour me faire des papouilles, mes yeux se ferment tout seul, et je m'endors.

Ellipse 1h

Je me réveille en fronçant les sourcils, et je me rends compte que ce qui m'a réveillé sont les tremblements de Taylor.

Je redresse la tête, et je vois qu'elle dort encore. Elle doit être en train de rêvé. Elle transpire un peu, et je peux sentir que son cœur s'est accéléré sous ma main. Même beaucoup trop pour que ça soit normal. La machine à côté fait des "bip bip" rapides et incessant, et sa respiration s'accélère elle aussi.

Notre Histoire... [Taylena]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant