Le temps d'un été

Chapitre 12

« La rassurée »

Lennox

Je conduis ma moto jusqu'à chez Nova, petit à petit je ne cesse d'augmenter ma vitesse, le trajet aujourd'hui me parait particulièrement long. Cependant je ne force pas trop pour ne pas risquer d'avoir un accident. Mais putain j'ai besoin de la voir de lui parler.

Cette semaine, je n'ai cessé de repenser à la conversation que j'avais eu avec ses meilleurs amis. Je suis sûr à 100% qu'elle croit qu'elle ne m'intéresse plus, que j'ai envie de m'éloigner d'elle. Mais putain absolument pas.

C'est même le contraire.

C'est pour cette raison que j'ai demandé à Max de lui envoyer un message avant pour la prévenir de ma semaine de merde. Cependant je ne sais pas exactement ce qu'il lui a dit. Je paris qu'il lui aura parlé de mon humeur de merde. Je ne peux pas le nier. Cette semaine était particulièrement difficile, nous sommes en période de vacances, il fait extrêmement chaud et cela fait maintenant plusieurs semaines même mois qu'il n'a pas plu ce qui fait que beaucoup d'endroits sont secs. Bien évidemment les gens ne font pas attention et des départs de feu ne cessent de commencer un peu partout et les flammes prennent rapidement du terrain. C'est rare mais j'ai dû être toute la semaine à la caserne, je n'allais pas pour tous les feux mais je devais être là.

Au début j'arrivais encore à bien gérer, je pouvais envoyer des messages à Nova mais plus les jours passaient, plus la fatigue prenait le dessus, plus cela était compliqué de rester en contact avec elle. Surtout que lorsque je pouvais lui parler, c'était le plein milieu de la nuit et je ne voulais pas la réveiller étant donné qu'elle travaillait normalement, elle. Et pour couronner le tout, j'ai explosé mon téléphone hier soir et n'étant avec Max que ce soir, je n'ai pas pu l'avertir plus tôt.

Et putain je n'ai pas envie de m'éloigner d'elle.

Durant cette semaine avec la distance entre elle et moi, je me suis rendu compte qu'elle occupait toute la place dans mon esprit et dès que l'on arrivait à se parler, un grand sourire venait prendre place sur mes lèvres et dans ces moments-là j'étais le mec le plus heureux du monde.

En rentrant d'interventions je n'avais qu'une envie de la serrer dans mes bras et de sentir son odeur de vanille. Ce besoin s'est encore plus fait ressentir lorsque ls interventions ne se passaient comme il fallait et que nous n'arrivions pas à sauver tout le monde. Dans ce genre de moment je rêvais de pouvoir me réfugier avec elle devant un coucher de soleil et de me perdre dans son regard, dans ses rires. Plus la distance s'installait entre nous, plus mes sentiments grandissaient pour elle. Car oui je crois que je suis amoureux d'elle.

Non je suis sûr. Putain. J'aime cette nana.

Au fond de moi, j'ai peur que son insécurité me rejette, qu'elle prenne peur et qu'elle préfère s'éloigner elle en premier pour être celle qui souffrira le moins.

Cependant, je ne peux pas l'accepter. Cette semaine m'a clairement ouvert les yeux sur elle et sur tout ce qui fait son univers. Moins je pouvais la voir, et moins lui parler, plus ma frustration se faisait ressentir. Bien évidemment qui d'autre que Max pouvait supporter et devait subir ma mauvaise humeur.

Je vais lui devoir une soirée de play pour me faire pardonner je crois.

En règle générale, j'arrive facilement à contrôler ma frustration et avec un peu de sport, un tour en moto et tout redevient à la normale. Mais une part des insécurités de Nova s'est un peu emparée de mon esprit.

J'ai eu les boules. Je les ai toujours d'ailleurs.

J'aperçois enfin sa maison et je sens un grand sourire naître sur mes lèvres. Je me dépêche donc d'arrêter ma moto devant chez Nova. Je vois quelques petites lumières provenant de son salon, je décide donc de me rendre sur sa terrasse. Je crois bien n'être jamais passé par sa porte d'entrée. Une fois devant sa porte sur la terrasse, je prends quelques secondes pour l'observer. Elle fait les cent pas dans son salon, je sens son regard qui ne cesse de se déplacer, elle secoue la tête et se mord le bord de son pouce. Rien qu'en l'observant ces quelques secondes, je me rends compte dans quel état d'insécurité elle se trouve et se me broie le cœur. Soudainement, elle pose ses mains sur son poignet comme un signe de caresses et là une pierre vient se loger sur mon estomac.