En soirée, Yuta observait le paysage défiler par la fenêtre du bus, ses pensées entièrement tournées vers toi. Il cherchait désespérément un moyen de susciter ton intérêt, ne comprenant pas pourquoi tu restais si distante. Il parvenait à séduire tous ceux qui l'entouraient, sauf toi, et cette situation le poussait à désirer davantage. Il voulait que tu l'aimes. Lui seul. Être la prunelle de tes yeux, le héros qui te sauve de ton quotidien.
— D'où ça vient ?
Il se retourna vers ses camarades, Panda et Toge. Panda désigna la blessure sur son front.
— Je me suis cogné contre une porte, dit-il avec un sourire gêné, je ne suis pas très doué.
— La porte ne s'appellerait pas T/P par hasard ?
— Saumon, confirma Toge.
Il savait qu'il était pris.
— Ça s'est juste mal passé.
— Comme à chaque fois. Pourquoi tu n'utilises pas un sort d'inversion ?
— Oh, c'est parce que T/P revient toujours un peu après pour s'excuser de s'être comportée comme ça. Elle prend le temps de panser mes plaies.
— Elle ne sait pas que tu peux t'autoguérir ?
— Elle n'a pas besoin de le savoir, c'est très bien comme ça.
— Tu en profites, en fait.
— Disons que ça me plaît, et parfois j'ai même droit à des petits bonus.
— Des petits bonus ?
— C'est un secret entre elle et moi.
Il fit le signe de se taire en plaçant un doigt sur sa bouche, un sourire idiot illuminant son visage. Yuta était si désespérément amoureux et dévoué envers toi que même un aveugle pourrait déceler l'amour qu'il te portait à un kilomètre de distance. Il était toujours le premier à rire avec toi, le premier à te souhaiter un joyeux anniversaire et à te féliciter pour chacun de tes succès. Il te donnerait tout ce que tu désirais à la minute où tu le lui demanderais, peu importe ce que c'était.
Depuis qu'il te connaissait, il n'hésitait pas à imaginer ce que serait fonder une famille avec toi. Vous aviez respectivement vingt-quatre et vingt-cinq ans, et dans l'esprit de Yuta, il se voyait déjà rentrant du travail, accueilli par toi, sa femme au foyer, préparant le repas du soir en attendant son retour. Il t'imaginait sourire à son arrivée, il t'aurait prise dans ses bras et aurait inondé ton visage de baisers. Il te voyait te débattre, trop timide, prétextant que c'était gênant, alors qu'en réalité, tu adorais ça. Il rêvait de voir son enfant courir vers lui pour lui dire bonjour, racontant comment il avait pris soin de sa maman pendant son absence. Mais toutes ces pensées resteraient des rêves tant qu'il n'aurait pas réussi à percer ta carapace.
Sa frustration grandissait en voyant que tu te permettais d'aimer d'autres personnes, d'être douce avec eux, alors qu'il décrocherait la lune pour toi. Pourtant, tu ne lui accordais aucun intérêt. Les seules fois où tu semblais lui prêter attention, c'était pour libérer ta frustration à travers certaines activités entre lui et toi. Ça ne le dérangeait pas ; au contraire, il était très réceptif à l'idée, convaincu que chaque moment partagé le rapprochait un peu plus de toi.
— Comment on fait tomber une fille sous notre charme ?
— Tu la prends dans tes bras et tu roules par terre, comme moi. Ça marche à tous les coups. Enfin, pour les pandas.
— Ouais, non, je vais passer celle-là.
Ils éclatèrent de rire avant de changer de sujet. Panda reprit la parole :
— Au fait, Yuta, n'oublie pas que t'as une réunion tout à l'heure pour ta mission.
— Saumon.
— J'avais complètement oublié.
À l'heure de la réunion, Yuta se trouvait en présence de Shoko Ieiri et de Masamichi Yaga. Il tourna son regard vers le médecin qui fumait tranquillement.
— Mme Shoko, s'il vous plaît, ne fumez pas en ma présence.
— Depuis quand t'es indigné par une cigarette ?
Yuta remarqua son air détaché, mais continua :
— T/P n'aime pas l'odeur de la cigarette. Je ne veux pas que ça s'imprègne dans mes vêtements quand je vais la voir.
Ieiri se tut et éteignit sa cigarette, mais son regard restait indifférent. Masamichi reprit la parole.
— Yuta. Ta mission commence demain. Tu iras à une heure de Tokyo, un fléau de classe spéciale s'y est installé depuis quelque temps.
— Compris.
— Yuta.
— Oui ?
— Fais attention à toi.
Il sourit à son proviseur.
— Ne vous en faites pas, j'ai l'habitude !
— Ce que M. Yaga veut dire, continua Ieiri, c'est que nos supérieurs hiérarchiques sont sur tes côtes. Ta mise à mort est toujours en suspens, et ça ne signifie pas qu'ils n'essaieront rien pour te faire tomber. Toutes les excuses sont bonnes pour te tuer.
— Merci de votre mise en garde.
— N'oublie pas ta mission principale, tu dois protéger les non-exorcistes.
— Je n'oublierai pas.
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NEXUS || YUTA OKKOTSU X READER
FanfictionComment expliquer la haine d'être aimé et la douleur de ne pas l'être ? Chacun à leur manière, ils se retrouvent enfermés dans une misère émotionnelle. Yuta représente l'homme idéal : sa gentillesse, sa force et son charme lui attirent l'affection...