Mes doigts tremblent et mon cerveau s'arrête de fonctionner quelques instants. C'est bien mon frère devant moi, celui que nous avions perdu à tout jamais, et j'admets avoir du mal à gérer toutes les émotions que cela me fait ressentir. Trop de choses se bousculent d'un seul coup dans mon esprit. Nous venons tout juste de sauver le monde - encore une fois - mais ce n'est toujours pas fini.
— Ben, lâche Klaus d'une voix tremblotante.
— C'est vraiment toi ? Lui demande Luther, autant sous le choc que moi.
— Et c'est qui les gens chelou sur le balcon ? Crie Diego avec agacement.
Mon regard s'accroche aux sept silhouettes sur le balcon, nous observant comme des bêtes de foires, et je fronce les sourcils. L'un d'eux, un homme aux cheveux aussi noir que le pelage d'un corbeau, nous sourit avec moquerie et soulève sa main dans un salut que je prends comme une insulte. Mon sang s'échauffe, la fatigue accumulée par ces deux fins du monde remonte, et je lève mon majeur vers celui-ci.
— Ce sont les Sparrow, nous répond papa. Mes enfants.
— Vous rigolez ? Je m'éructe en me tournant vers lui, Ce sont nous, vos enfants !
Ma colère gronde bruyamment en moi alors que je fixe le regard jugeur de notre père. Il m'observe de cette hauteur qui a toujours été sienne, abaisse son regard pour m'observer de haut en bas, et grimace vulgairement. Dans un même temps, le reste des Sparrow descend de l'estrade, venant se joindre à nous dans ce spectacle tout simplement ridicule.
— C'est impossible, poursuit Cinq, vous divaguez.
— Bien au contraire, je suis bien placé pour le savoir, il me semble.
— Y... Y'a pas que moi qui vois Ben ? Me demande Klaus en passant une main tremblante sur mon épaule. Tu le vois aussi, hein ? Il est vraiment là ?
Je hoche la tête, reportant mon attention sur lui. Si j'avais perdu mon Ben lors de mon adolescence, sa disparition est tout récente pour Klaus et je n'imagine même pas le choc que ça puisse lui faire. Son regard s'accroche à celui de Ben, plus colérique que celui qu'il avait d'antan, alors qu'il sourit avec perfidie.
— T'as la classe, le Kid.
— Ils disent faire partie de la 'Umbrella Academy', poursuit notre paternel, une bande d'énergumènes fourbes, perfides et mécontents qui m'ont accosté à l'automne 1963 alors que j'étais en déplacement à Dallas. Autant vous prévenir, ils prétendent être ma progéniture.
Cette soirée me revient en tête, de même que ces mots qu'il a offert à Diego. Mon sang bouillonne alors que je me tourne vers lui, folle de rage devant ce visage qui m'a tant terrifié, petite fille.
— Ma menace tient toujours, le vieux, je le menace en avançant d'un pas vers lui, tu devrais faire gaffe à tes propos avant que je...
— Oh, oh, oh, me retient Vanya en plaçant sa main sur mes épaules pour me retenir. Calme-toi, Gaby.
Je fulmine, incapable de me calmer, alors que Allison s'avance vers Cinq pour obtenir des réponses. J'ai trop encaissé, trop endurée, pour me calmer. J'ai survécu à une première fin du monde, ai vécu toute seule pendant un an dans une époque qui n'était pas la mienne pour affronter une nouvelle fois l'apocalypse. Et maintenant que je pensais tout fini, que je me croyais enfin libre, cet enfoiré nous annonce qu'il a décidé d'adopter huit autres enfants ?
— C'est quoi ce bordel ? Cinq, tu nous expliques ?
— J'en sais rien, mais c'est inquiétant.
— C'est vrai ce qu'il raconte ? Demande l'un des Sparrow.
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FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...