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Après avoir quitté la voiture, nous nous dirigeons vers l'entrée du parc. Chacun paye son ticket à l'exception de Jordan qui paye celui de Brian.

Le sourire de Brian est perçu dès l'apparition des manèges, les yeux impressionnés et absorbés par ce qui l'entoure. C'est limite s'il ne sautille pas sur place. Avec Jordan, on ne peut s'empêcher un sourire attendri devant son air enfantin.

— Rassurez-moi, on ne va pas camper ici ?

Matthieu attend, les mains dans les poches avant de se diriger vers l'un des chemins qui lui sont proposés, Brian roule des yeux. Au début, il choisit de faire des attractions plutôt calmes, car selon lui, il faut commencer en douceur, alors qu'on sait tous qu'il a juste peur des manèges à sensation. Mais on l'autorise, après tout, c'est pour lui qu'on est là.

Il ne sera plus là dans deux semaines et il faut en profiter le plus possible avant d'être séparé.

Dans le fond Jordan a espoir qu'il change d'avis en comprenant que sa place est avec nous, pourtant moi, je n'y crois pas trop, s'il décide de partir c'est parce qu'il a besoin d'amour maternel et ça ni moi ni lui ne pouvons lui offrir.

Pendant notre recherche d'une nouvelle attraction, mon regard dérive sur mon petit ami à quelques pas devant moi.

Je me mords l'intérieur de la bouche en pensant à lui. Depuis que l'histoire avec Jules, je suis distant avec lui, je sais que je dois être détestable. Je n'ai pas été au lycée pendant toute la fin de semaine et Matthieu non plus. Il est resté presque toutes ces journées chez moi, même si j'évitais d'avoir des contacts avec lui.

Il est vrai que la nuit où il a débarqué chez moi, essoufflé après avoir appris ce qu'il s'était passé, je suis resté longtemps dans ses bras. Mais je me suis éloigné dès le lendemain. Toute la nuit, j'avais songé à ce qu'il s'était passé, ainsi qu'à ce qu'il s'était passé il y a de ça plusieurs années.

J'avais réussi à sortir de cette période de ma vie, mais revivre presque la même chose à tout ramasser en moi comme un coup de fouet violent.

J'en dors plus la nuit, je suis épuisé, la seule raison pour laquelle je sors aujourd'hui, c'est pour Brian. J'ai beau fendre un air heureux, aucun des trois n'y croit.

Malgré tout, je sens que Matthieu en a marre, il me le montre explicitement.

Les heures défilent et on s'apprête à se trouver un truc à manger quand Brian s'arrête devant un stand dans lequel sont exposées plusieurs peluches. Il s'émerveille pour finalement lancer un regard en coin à Jordan d'un air suppliant. Un regard qui a raison de notre ami, car il s'approche du stand.

Jordan ne refuse jamais rien à Brian et je pense avoir compris pour quelle raison.

La femme qui le tient explique les règles à Jordan. Il gagne une peluche en fonction du nombre de cibles qu'il a touchées. Il acquiesce et elle lui donne un faux fusil avec les billes.

— Moi aussi, je veux essayer ! S'exprime Matthieu envers la jeune femme qui lui passe le matériel.

Tous les deux chargent leurs armes et se positionnent face aux cibles.

— Je parie que j'en touche plus que toi ! Lance Matthieu à Jordan qui est concentré.

— Ne rêve pas trop, répond son concurrent sans lui adresser un regard.

Les tirs partent, nous plongeant dans un bruit sourd. Quand ils eurent fini, ils rendent leurs fusils et observent leurs réussites.

Matthieu rage quand il remarque qu'il en a manqué trois, alors que Jordan n'en a raté aucune. Tous ses tirs ont été parfaits. Un rictus apparaît sur son visage quand il se pose sur Matthieu qui cherche désespérément un signe de tricherie pour prouver qu'en réalité il n'a pas perdu.

My HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant