Vadim
Un café à la main, je fixe la silhouette de ma petite rousse préférée, assise sur le petit muret au fond du jardin. Depuis qu'on est levés, elle a l'air perdue dans ses pensées. C'est vrai qu'on s'est couchés - très - tard. Quatre heures du matin, pour être plus précis. Anna est montée avant moi. Je voulais profiter de la soirée jusqu'au bout, d'autant plus que j'ai rencontrés tous les amis de sa tante, charmants. J'ai passé trois heures à parler de cinéma avec Jamel.
Et ce n'est qu'un exemple...
Malgré la fatigue, je sens qu'il y a autre chose. Seulement, depuis qu'elle est debout, elle a passé tout son temps dans ce fichu jardin.
- J'aime la façon dont tu la regardes.
Je tourne la tête vers Alice, sa marraine et notre hôtesse pour ces quelques jours à Strasbourg.
- Comment elle va ? me demande-t-elle.
Je comprends très vite qu'elle fait référence aux fêtes de fin d'année. Anna m'avait déjà prévenu que Noël était sa période préférée, mais qu'elle était souvent gâchée par sa famille. Ça n'a pas loupé cette année.
- Autant qu'elle le peut.
- Et comment ont-ils réagit ? Quand ils ont appris pour vous deux, précise-t-elle.
Son père lui a fait la tête pendant toute une semaine et lui a à peine adressé quelques mots lors du repas du réveillon. Il n'a pas bien apprécié qu'elle lui cache sa relation avec moi, et encore moins que je le défi. Si sur le moment, ça m'avait semblé être le meilleur moyen de se défaire de cette situation, je me rends compte que ça a un peu foutu la merde, même si elle m'a bien fait comprendre qu'il était dans la nature de son père d'être aussi froid.
- Mal. Enfin, son père. Sa mère...
Je n'en ai pas la moindre idée. Anna ne m'a presque pas parlé d'elle. Je sais tout juste comment elle s'appelle et à quoi elle ressemble.
- Je devais m'en douter, soupire-t-elle. Je vais appeler Lucie pour qu'elles aient une petite discussion. Ça ne pourra pas leur faire de mal.
Je comprends qu'il doit y avoir une histoire, mais je ne lui pose aucune question. C'est à Anna de m'en parler, si elle le souhaite.
- Je suis contente qu'elle soit tombée sur un mec aussi chouette que toi, me sourit-elle. Tu ne le vois peut-être pas, mais tu es en train de la guérir. Merci pour ça.
Un peu gêné, je me contente de hocher la tête, ne sachant quoi dire.
- Tu devrais aller la retrouver, me conseille-t-elle. J'ai la sensation qu'elle a appris une mauvaise nouvelle.
Elle part dans le salon rejoindre les autres alors que j'ouvre la baie-vitrée pour la rejoindre. Elle sursaute quand elle sent mes mains se poser sur ses épaules, mais se détend tout de suite quand elle se rend compte que c'est moi.
Je prends place à côté d'elle tout en la serrant dans mes bras, et attends qu'elle me dise d'elle-même ce qui ne va pas. Quelques secondes plus tard, elle me tend son téléphone, sur lequel figure un message. Je remarque qu'il provient d'un numéro inconnu, puis qu'il n'a absolument rien d'anodin.
Numéro inconnu :
T'es pas assez belle pour le combler.
Fais-toi une raison et passe ton
chemin.
J'efface le message avant de bloquer le numéro, puis la fais monter sur mes genoux. Elle colle sa tête contre ma poitrine, cherchant un maximum de réconfort. Alors je l'entoure de mes bras et lui fais des bisous dans les cheveux.
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Jusque dans l'au-delà... et plus loin encore
RomanceAnna a tout pour être heureuse. A 17 ans, elle possède la réussite, la famille et la fortune. Mais tout bascule le jour où elle apprend qu'elle déménage pour que son père, PDG d'une entreprise dans l'immobilier, puisse ouvrir une filiale à Paris. Co...