Oswald et ses hommes nous tenaient en joue, une expression froide et impitoyable dans leurs regards. Henry, celui en qui nous avions confiance, nous avait trahis, et sa trahison nous avait précipités dans un piège impossible. La tension dans l'air était suffocante, le silence avant la tempête.
Le portail scintillait devant nous, une lueur d'espoir, une échappatoire... mais nous étions piégés. Je savais que nous n'avions que quelques secondes avant que tout s'effondre. Mes amis attendaient, l'angoisse gravée sur leurs visages. Chacun d'eux comptait sur moi pour trouver une solution, pour leur offrir un répit, même infime.
Une idée désespérée prit forme. Une idée simple, mais terriblement dangereuse.
Mon cœur battait la chamade tandis que je sortais discrètement ma lame, le métal froid contre ma peau. J’entendis Michel murmurer mon nom, presque un appel muet, mais je ne pouvais pas lui répondre. Un sacrifice... c’était la seule option. Je pris une grande inspiration, fixant mes amis une dernière fois avant de glisser la lame sur mon poignet, laissant une mince traînée de sang s’écouler. Juste assez pour que l’odeur atteigne les créatures.
Les premiers grognements se firent entendre dans la nuit, des sons rauques et impatients.Les créatures rôdaient autour de nous, leurs yeux brillants, menaçants. Elles levèrent la tête, leurs regards avides se fixant immédiatement sur moi. Elles avaient senti le sang.
Oswald ne comprenait pas encore ce que je venais de déclencher, mais il était trop tard pour lui.
Je n'avais même pas le temps de réagir qu'une créature fondit sur moi. Son poids m'écrasa, m'arrachant un cri étouffé. Elle referma ses griffes autour de moi et, avant même que je puisse lutter, elle m’entraîna dans une spirale de lumière à travers le portail alors que mes amis hurlaient désespérément mon nom .
L'espace se déforma autour de moi, tout devint flou, comme un rêve terrifiant où la réalité s’efface peu à peu. Je sentais les griffes de la créature toujours enfoncées dans ma chair, mais je n'avais plus la force de me débattre. L'obscurité m’engloutissait, une obscurité dans laquelle je sentais que mon esprit s’effritait peu à peu.
Mes souvenirs de Michel, de Smoy , de Louna et de tous mes amis … tout devenait brumeux. Je luttais pour m'accrocher à eux, pour ne pas perdre ce qu’ils représentaient, mais ils s'effaçaient, glissant hors de ma portée comme des ombres insaisissables.
Lorsque je rouvris les yeux, tout était calme, silencieux. Le chaos et les cris de mes amis n'étaient plus que des échos lointains dans mon esprit. J’étais quelque part, ailleurs. Je ne savais pas où. Le monde autour de moi semblait différent, comme un espace sans fin, où le temps lui-même semblait ne plus exister. Je tentai de me rappeler pourquoi j’étais ici, pourquoi j'avais laissé le portail m'aspirer avec la créature.
Puis les souvenirs de mon sacrifice revinrent, et je compris que je ne pourrais peut-être jamais les revoir. Mon esprit s’engourdit, et alors que je sombrais à nouveau dans le néant, une seule pensée me réconfortait : mes amis étaient peut-être encore en vie. C'était pour eux que j'avais fait ce choix, pour leur offrir une chance de fuir cet enfer.

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Frissons
AdventureUn groupe de jeunes amis passionnés de films d'horreur se retrouve plongé dans un cauchemar éveillé. Après avoir visionné une mystérieuse cassette intitulée FRISSONS , sont aspirés dans un univers où la survie exige des sacrifices inimaginables. FRI...