Dix Mois d'Enfer - Toji x Reader (Jujutsu Kaisen)

Chapitre 25

Point de Vue : Toji

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 Etait-il normal de tenir si chaud ?

La veille, j'avais eu la confirmation que (T/P) n'était pas une exorciste. Elle s'était même fait violence pour m'offrir un vrai repas alors qu'en tant que végétarienne, acheter de la viande devait quand même demander un peu d'efforts.

Mais elle avait raison. Je ne pouvais pour l'instant pas me débarrasser d'elle comme ça et d'ailleurs, même elle n'en avait plus envie. Elle s'était montrée utile plus d'une fois et je n'étais pas assez stupide pour ne pas le voir.

Je m'étais décidé à faire un premier pas. Je n'avais rien à perdre après tout. Elle était entrée dans la chambre en me fixant les yeux plissés, ne me quittant du regard que pour jeter un œil au sol ainsi qu'aux murs. J'en avais grogné :

-Quoi ? Tu penses que j'ai piégé chaque dalles du sol ou foutu un seau au-dessus de ta tête ?

-...Oui.

Je m'en massais encore le visage. Je l'avais laissé faire, lui indiquant juste où je rangeais le ver pendant la nuit. Ce con avait tendance à me réveiller pendant mon sommeil. Une fois fait, je m'étais mis au lit, gardant une oreille attentive à ses différents faits et gestes. Elle avait fait le tour du propriétaire. Et de fait, elle l'était, théoriquement. M'enfin, tant qu'elle n'ouvrait pas le placard dans lequel se trouvait le sabre je m'en foutais un peu.

Elle avait fini par sortir se changer et me rejoindre dans le lit, s'y glissant en évitant au maximum de me toucher. Mais en dépit de toutes ces précautions, j'étais parvenu à ressentir la chaleur de sa peau. Et même lorsqu'elle ne me touchait pas, me tournant le dos dans son côté du lit, je continuais d'avoir chaud. J'allais finir par me découvrir autant que notre compte en banque. Heureusement pour moi, mon corps me permettait d'assurer toute une journée voire plus même en dormant peu.

J'avais passé la nuit à cogiter. Comme chaque fois, j'imaginais mon plan. Entrer dans le domaine. Contourner les gardes. Tuer oncle Ogi. Tuer Papa. Tuer Jinichi. Repérer Naobito. Prendre ses fils en otage. Tuer Naobito.

Entrer dans le domaine... Tuer Papa... Tuer Jinichi...

Je soupirais. Jamais ça ne marcherai. Même avec le vers et toutes les armes du monde. Ils ne pourraient pas me repérer certes mais franchement, à quoi bon ? Je m'étais tellement accroché à ce scénario et voilà que j'avais à côté de moi un être clé qui pourrait peut être réellement m'aider. Parce que moi non plus, je ne pourrais pas les repérer. Mais (T/P), oui. Si je l'entraînais assez, si elle m'aidais à dompter le ver...Alors peut être...

L'aube se leva. J'en voyais les rayons s'infiltrer dans la chambre. Je baissais la tête. (T/P) avait fini par se tourner pendant la nuit. Elle dormait à poings fermés. Peu surprenant. Après sept mois à pioncer sur des oreillers posés par terre dans un cagibi, moi aussi je ferais la grasse mat dans un vrai lit. Ç'avait d'ailleurs été le cas quand j'avais pu passer ma première semaine ailleurs que dans la fosse aux fléaux. J'avais dormi treize heures avant que Jinichi ne vienne m'enfoncer son pied dans le ventre.

Je m'appuyais sur un coude pour la regarder un peu mieux. Étrangement, ça avait quelque chose de relativement apaisant de la regarder dormir. Je savais que ce visage avait été frappé, qu'il avait dû pleurer en silence pendant des années dans le noir et pourtant il était là, paisible. Comme s'il avait traversé tout ça comme un vent un peu trop froid lui fouettant les joues.

-Eh bah, c'est mignon, quand ça ferme sa gueule...

Je me levais pour me rendre à la cuisine. Elle était encore encombrée des sacs et assiettes de la veille. C'est vrai, normalement, c'était elle qui rangeait la cuisine. Je soupirais avec lassitude. Pas le choix, j'allais devoir m'y coller. Une fois la table libérée, je me servais mon café pour entendre la porte de la chambre s'ouvrir et (T/P) se ramener dans sa nuisette, s'étirant en bâillant, tout sourire.