Chapitre 36

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Déjà 3 semaines écoulée depuis le combat contre les nouveaux. La journée avait été longue et épuisante. Après notre combat d'entraînement puis les examens médicaux sans fin du docteur Taré comme je l'appelle, mon corps réclamait du repos, mais mon esprit était agité. Chaque jour dans ce complexe était une épreuve de plus, un rappel de notre captivité sous le contrôle glacial du docteur Thar. Pourtant, dans cette routine étouffante, il y avait une lumière, une chaleur qui me faisait tenir : Taylor.

Je me dirigeai vers ses quartiers, mon cœur battant un peu plus vite à chaque pas. L'idée de le voir, même brièvement, dissipait la fatigue et l'oppression de la journée. La porte de sa chambre était légèrement entrouverte, laissant échapper un faible halo de lumière.

Je toquai doucement avant d'entrer. « Taylor ? »

La pièce était simple, fonctionnelle, mais marquée par sa présence. Son arc reposait soigneusement contre le mur, ses flèches alignées sur une table. Et là, au centre de la pièce, il était là, sortant de la douche. Une serviette nouée autour de sa taille, ses cheveux encore humides, collant légèrement à son front. Son torse dénudé, couvert de fines cicatrices, témoignait de chaque combat, chaque entraînement. Mais c'était son sourire, doux et sincère, qui attira immédiatement mon regard.

« Laura, » dit-il, sa voix basse et pleine de chaleur. « Je ne m'attendais pas à te voir. »

Je rougis légèrement, détournant le regard malgré moi. « Je voulais juste... vérifier comment tu allais après aujourd'hui. » Je laissai échapper un petit rire nerveux. « Tes flèches étaient particulièrement précises, tu sais. »

Il s'approcha doucement, une lueur espiègle dans ses yeux. « Et toi, tes flammes ? Tu es un véritable brasier. Chaque fois que je te vois en action, c'est... captivant. »

Mon cœur accéléra. La proximité de Taylor, l'intensité de son regard, rendaient l'air presque irrespirable. Il effleura mon bras, une caresse légère mais pleine de tendresse.

« Tu es venue me voir pour plus qu'un débrief, pas vrai ? » murmura-t-il, son sourire s'adoucissant.

Je pris une inspiration tremblante, rassemblant mon courage. « Oui... Peut-être que j'avais juste besoin de te voir. Avec tout ce qu'on traverse, tu es... mon ancre. »

Taylor ne répondit pas immédiatement. Il posa une main sur ma joue, son toucher doux mais assuré. Ses yeux cherchaient les miens, comme s'il voulait lire chaque pensée, chaque émotion que je ressentais. « Laura... Tu es bien plus qu'une ancre pour moi. Tu es tout ce qui me rappelle que, même ici, on peut être plus que des armes. »

Avant que je ne puisse formuler une réponse, Taylor se pencha lentement vers moi. Ses lèvres frôlèrent les miennes avec une douceur presque timide, un contact léger mais chargé d'une émotion si profonde qu'elle sembla suspendre le temps. Ce baiser, bien qu'hésitant, portait une intensité brûlante, comme s'il voulait exprimer tout ce qu'aucun mot n'aurait pu contenir. Je sentis une chaleur me traverser, envahir chaque fibre de mon être, et mon souffle se suspendit sous la force inattendue de cette connexion.

Ses mouvements, bien qu'assurés, portaient une délicatesse palpable, une retenue qui trahissait une certaine crainte de trop en faire ou d'aller trop vite. Mais cette hésitation rendait tout plus réel, plus sincère. Chaque geste était empreint d'un respect presque sacré, comme s'il me donnait la possibilité de reculer à tout moment.

Mes mains, guidées par une impulsion que je ne cherchai même pas à contrôler, se posèrent doucement sur son torse. Sous mes doigts, sa peau était chaude, parcourue de cicatrices que je connaissais, mais que je découvrais réellement pour la première fois. Chaque marque semblait raconter une histoire silencieuse, des récits de combats, de douleurs endurées, mais aussi de résilience. Je passai mes doigts sur ces reliefs, comme pour les comprendre, pour leur rendre hommage. À chaque mouvement, je sentais les muscles sous sa peau se contracter légèrement, un rappel silencieux de la force qu'il portait en lui, une force qui m'avait sauvée plus de fois que je ne pouvais compter.

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Il ne recula pas. Au contraire, ses mains, grandes et sûres, se posèrent doucement sur mes hanches, ancrant notre proximité. Le poids de son toucher était à la fois apaisant et électrisant, un contraste qui me laissa à la fois calme et exaltée. Je pouvais entendre la cadence de son souffle, légèrement saccadé, se mêler au mien. Ses lèvres, d'abord prudentes, se firent plus affirmées, approfondissant le baiser avec une intensité qui me coupa le souffle. C'était comme s'il cherchait à me transmettre tout ce qu'il ne pouvait pas dire, à graver dans ce moment une vérité simple mais essentielle : nous étions là, ensemble, dans un monde qui avait essayé de nous briser.

Sous mes doigts, je sentais non seulement les cicatrices de son corps, mais aussi l'histoire qu'elles portaient. Je comprenais à quel point chaque blessure, chaque épreuve l'avait façonné, mais aussi à quel point il avait réussi à rester humain malgré tout. Et dans cet instant, je réalisai qu'il était bien plus qu'un survivant ou un combattant. Il était une âme, vulnérable et forte, cherchant une lumière dans l'obscurité. Et cette lumière, il la trouvait peut-être en moi.

Chaque mouvement, chaque effleurement semblait chargé de significations silencieuses. Ses doigts, glissant le long de ma taille, me firent frissonner, tandis que je répondais à son baiser avec une ferveur égale, mes mains explorant son dos avec la même tendresse respectueuse. Ce contact n'était pas seulement une impulsion physique ; c'était une danse fragile entre deux âmes qui s'étaient trouvées dans le chaos.

Lorsque nous nous séparâmes, légèrement essoufflés, Taylor posa son front contre le mien, ses yeux brillants d'une intensité qui me fit frissonner. « Merci d'être venue, Laura. Chaque instant avec toi me donne la force de continuer. »

Je ne répondis pas. Au lieu de ça, une chaleur nouvelle m'envahit, une impulsion que je ne pouvais plus contenir. Mes mains glissèrent de ses épaules à sa nuque, attirant son visage plus près du mien. Cette fois, ce fut moi qui pris les devants. Je capturai ses lèvres dans un baiser plus profond, plus intense, mes doigts se mêlant à ses cheveux encore humides. Taylor répondit sans hésiter, ses bras se refermant autour de ma taille pour me rapprocher encore.

Le monde extérieur s'effaça complètement. Il n'y avait plus que lui, la douceur de son souffle contre ma peau, la pression de ses mains qui descendaient lentement le long de mon dos, me brûlant d'un désir inavoué mais toujours présent.

Sans rompre le contact, il me guida doucement vers le lit, ses gestes assurés mais tendres, comme s'il craignait de briser cet instant fragile. Lorsque je sentis le matelas sous moi, il s'allongea à mes côtés, ses lèvres quittant brièvement les miennes pour tracer une ligne douce le long de ma mâchoire et jusqu'à mon cou. Je fermai les yeux, laissant un soupir m'échapper, complètement enivrée par sa présence.

« Laura... » murmura-t-il contre ma peau, sa voix tremblante mais chargée d'émotion. Je glissai mes mains le long de son torse, sentant chaque muscle se contracter sous mes doigts, chaque cicatrice me rappelant ce qu'il avait traversé, ce que nous avions traversé.

« Chut, » dis-je doucement, capturant à nouveau ses lèvres. Je ne voulais plus de mots, juste lui, juste ce moment qui appartenait à nous seuls. Doucement, il passa les mains sous mon t-shirt pour caresser mon dos. On se sépara quelques secondes le temps d'enlever mon haut avec son aide, nos lèvres se ressoudèrent juste après. C'était plus qu'un baiser. C'était un échange, une déclaration muette que les mots n'auraient jamais pu capturer. Chaque mouvement de ses lèvres contre les miennes, chaque effleurement de ses mains sur ma peau, portait une vérité simple mais essentielle : nous étions ensemble, dans un monde qui avait tenté de nous briser, et rien ni personne ne pourrait nous arracher cela.

Il traça une ligne de baisers brûlants, chaque contact allumant un feu sur ma peau. Ses lèvres, douces mais pleines d'une passion maîtrisée, descendirent lentement, effleurant chaque centimètre comme s'il savourait chaque instant, chaque réaction. Lorsqu'il atteignit le bas de mon ventre, un frisson parcourut tout mon corps, un mélange de tension et de désir si intense qu'il semblait presque palpable.

Mes doigts, comme guidés par une impulsion naturelle, glissèrent doucement dans ses cheveux. La sensation de ses mèches contre ma paume, mêlée à la chaleur de son souffle contre ma peau, amplifiait chaque émotion, chaque sensation. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il résonnait dans la pièce silencieuse.

Taylor releva lentement la tête, ses lèvres quittant ma peau avec une délicatesse presque révérencieuse. Ses yeux rencontrèrent les miens, brillants d'une intensité qui me coupa le souffle. Ce regard... Il n'était pas seulement empli de désir, mais aussi d'une profonde tendresse, une sorte de respect silencieux qui rendait ce moment encore plus puissant.

Il s'arrêta, attendant, ses traits marqués par une patience infinie, comme s'il voulait s'assurer que chaque geste, chaque mouvement venait d'un accord mutuel. Je pouvais sentir son souffle, court mais maîtrisé, alors qu'il cherchait une réponse dans mes yeux.

D'un geste presque instinctif, je hochai doucement la tête, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres. C'était un signe d'acceptation, mais aussi de confiance totale. Je voyais dans ses yeux que ce moment comptait autant pour lui qu'il comptait pour moi, que nous n'étions pas simplement en train de nous abandonner l'un à l'autre, mais que nous construisions un sanctuaire, un espace où tout ce qui pesait sur nos épaules n'avait plus d'importance.

Taylor esquissa un sourire, un mélange de soulagement et de certitude, avant de baisser à nouveau la tête, ses lèvres reprenant leur chemin avec une délicatesse infinie. Et dans cet instant, plus rien n'existait en dehors de nous, de cette connexion indéfectible qui semblait se renforcer avec chaque geste, chaque regard partagé.

La lumière tamisée de la pièce caressait doucement nos silhouettes alors que nous nous abandonnions l'un à l'autre. Ses mains explorèrent chaque courbe de mon corps, tandis que je répondais avec la même ferveur, mes flammes intérieures se mélangeant à la chaleur qu'il dégageait. Chaque baiser, chaque caresse semblait effacer les murs froids de notre prison, remplaçant le vide par une tendresse ardente.

Le temps sembla suspendu. Dans cette bulle intime, il n'y avait plus de docteur Thar, plus de combats, plus de simulations. Juste deux âmes brisées cherchant à se reconstruire dans les bras l'une de l'autre.


L'éveil des flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant