Chapitre 2 : Les voix de Morio

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Les habitants de Morio nous ont accueillis avec un sourire sincère et une chaleur désarmante. Chacun portait sur lui des instruments, petits ou grands, qui semblaient être des extensions naturelles de leur être. Ici, tout le monde jouait, dansait ou chantait. Et ce n’était pas pour le spectacle ou le divertissement : c’était un langage. La musique servait à exprimer ce que les mots seuls ne pouvaient capturer. Quand un conflit naissait, ce n’était pas par des cris qu’il était résolu, mais par des accords, par des compositions qui apaisaient les cœurs.

Ce qui m’a frappé, c’est l’absence totale des problèmes qui empoisonnaient notre monde. Ici, il n’y avait pas de guerre, pas de violence. Les habitants de Morio ne luttaient pas pour le pouvoir ou les richesses : tout était partagé. Les ressources naturelles de la ville – les cristaux lumineux, les pierres précieuses, l’or liquide – étaient accessibles à tous, mais personne ne les accumulait. Il n’y avait pas de pauvres ni de riches, pas de quartiers luxueux séparés des autres par des murs invisibles. Tout le monde vivait ensemble, dans une égalité si naturelle qu’elle semblait évidente.

Je me suis surpris à penser à la surface, à tout ce que nous avions laissé derrière nous. Là-haut, les inégalités dévoraient les âmes, la peur des autres nourrissait la haine, et le bruit des manifestations remplissait les rues. Les hommes et les femmes n’étaient pas égaux, malgré des siècles de lutte. Ici, à Morio, ces divisions n’existaient pas. Tout le monde avait sa place, chacun était respecté pour ce qu’il apportait à la symphonie collective.

La politique de Morio était une véritable symphonie collective, où chaque voix trouvait sa place. Ici, il n’y avait ni chefs autoritaires ni débats houleux. Chaque semaine, les habitants se réunissaient dans une grande salle éclairée par des cristaux colorés, non pas pour parler, mais pour jouer.

Les instruments remplaçaient les mots, les mélodies traduisant les idées, les désaccords ou les aspirations. Quand une note dissonante surgissait, elle appelait une réponse musicale, cherchant l’équilibre. La résolution des conflits se faisait dans l’harmonie, et chaque décision naissait d’une écoute sincère et d’un effort commun pour atteindre une parfaite concorde.

L'harmonie du chant des profondeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant