Maria & Mehdi | "Ce qui est écrit pour nous finit toujours par nous trouver."

chapitre 30

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La pièce était silencieuse, presque oppressante. J'avais du mal à bouger, à comprendre ce qui se passait autour de moi. Les gens étaient là, mais tout me semblait distant, comme si j'étais dans un autre monde. Maïssa, Mohamed, Ali, Isma... ils parlaient tous en même temps, mais je n’entendais presque rien. C’était comme si leurs voix venaient de très loin.

"Faut qu’on fasse quelque chose", avait dit Isma, visiblement inquiet. "On peut pas laisser ça comme ça, on doit agir."

Agir ? Comment ? C’était trop tard, non ? Mehdi avait fait son choix. Il avait dit ce qu’il avait à dire. Et moi, je restais là, immobile, sans comprendre. C’était comme un cauchemar dont je ne pouvais pas me réveiller.

Ali était là, silencieux. C’était rare de le voir aussi touché. Il n’était pas du genre à montrer ses sentiments, mais ce soir-là, il était comme moi, perdu. C’était comme s’il savait que rien ne serait plus pareil après ça.

Maïssa continuait de me poser des questions, de me demander si je voulais qu’on fasse quelque chose, mais je n’avais pas la force de répondre. Que pouvais-je dire de toute façon ? Je n’arrivais même pas à comprendre ce qui se passait. Les mots de Mehdi tournaient dans ma tête : "Je t'aime, mais je veux pas t'entraîner..." Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi il m’avait laissée avec ça ? Je voulais croire que ce n’était pas vrai, que ce n’était qu’un malentendu. Mais les sirènes, la voix du policier... c'était trop réel.

Je me suis levée et suis allée près de la fenêtre du salon. Le ciel était noir, il n’y avait rien dehors. C’était froid, mais ça ne m'atteignait même pas. Je ne pensais plus à rien, juste à ce qu'il venait de se passer. Je me sentais vide, sans savoir quoi faire.

Puis la porte s’est ouverte brusquement, et Isma et Ali sont entrés, leurs visages remplis d’inquiétude. "Maria, ça va ? On va s’occuper de tout ça."

Je n’avais pas envie de leur parler. Je ne savais même pas quoi dire. Mais au fond, je savais que je ne pouvais pas rester seule. Ce n’était pas facile à admettre, mais je savais que j’avais besoin d’eux.

"On va s’en sortir", m’a dit Mohamed en s’asseyant près de moi. Mais même avec ses mots, je ne savais pas si c’était vrai. Je n’étais pas sûre de rien.

"Tu crois vraiment que ça va s’arranger ?" j’ai murmuré, les yeux fixés sur rien.

Je savais qu’il voulait me rassurer, mais au fond de moi, je savais que tout venait de s’effondrer. Et je ne savais pas si j’avais la force de tout reconstruire.

La nuit s’est installée, et j’étais toujours là, assise sur le canapé, sans vraiment savoir ce que je devais faire. Les mots de Mehdi résonnaient encore dans ma tête, mais je ne pouvais pas les laisser prendre toute la place. Il fallait que je fasse quelque chose. Que je comprenne ce qui était en train de m’arriver. Mais à chaque fois que je pensais à lui, je me sentais encore plus perdue.

Isma et Mohamed se sont assis près de moi. Ils ne disaient rien, ils savaient bien qu’aucun mot ne pouvait vraiment apaiser ce vide en moi. Ali était allé fumer une cigarette dehors, et Maïssa avait appelé plusieurs fois l’hôpital, les commissariats... Mais il n’y avait pas de nouvelles. Ça me rongeait de plus en plus. J’étais là, avec tout le monde autour de moi, mais je me sentais seule. Très seule.