Antoine monta dans la voiture après le match, les traits tirés de fatigue mais un sourire tendre accroché aux lèvres. Il regarda Samuel, qui prenait le volant.
- Merci encore de venir. Je sais que ce n'est pas l'idéal comme situation... murmura-t-il.
Sam secoua la tête avec un sourire rassurant.
- Tu plaisantes ? C'est toi qui me fais une place dans ta famille. Je suis juste... nerveux. Et fatigué aussi, mais bon, toi t'as eu un match. Moi, juste les embouteillages.Antoine rit doucement, fermant les yeux et laissant sa tête retomber contre le siège.
- Réveille-moi si je ronfle.Dans la voiture, Sam tenait fermement le volant, jetant de temps en temps des regards à Antoine, profondément endormi sur le siège passager. Son visage détendu semblait plus jeune, presque vulnérable.
Sam esquissa un sourire. Il savait qu'Antoine avait insisté pour qu'il ne passe pas Noël seul, mais il craignait encore de déranger.
- Tu peux arrêter de me regarder comme ça. Je le sens, même les yeux fermés. murmura Antoine, sans ouvrir les paupières.
Sam souria.
- Désolé, je voulais pas te réveiller. Mais c'est marrant de te voir aussi...paisible, je m'y habituerai jamais.Antoine ouvrit un œil.
- Et toi, t'es marrant à t'inquiéter. Ils vont t'adorer, t'en fais pas.
- Facile à dire. Moi je suis pas Antoine Dupont, la star du rugby français, fils prodige ! répondit Sam, mi-sérieux, mi-taquin.
- Non, toi t'es Samuel. Et c'est encore mieux. dit-il en se rendormant.Lorsqu'ils arrivèrent devant la maison familiale d'Antoine, les guirlandes lumineuses clignotaient chaleureusement dans la nuit froide. Antoine émergea de son sommeil au bruit du moteur coupé.
- On est arrivé ? murmura-t-il en se redressant.
- Oui. Allez, va impressionner ta famille avec ta tête de zombie. plaisanta Sam, mais l'inquiétude dans ses yeux était évidente.
Ils sortirent de la voiture et, par un réflexe presque inconscient, Antoine frôla la main de Sam avant de se raviser.
- On reste discrets, d'accord ? murmura Antoine en le regardant.
- Toujours. répondit Sam avec un sourire rassurant, même si une pointe de tristesse transperçait son regard.
Le sourire chaleureux de sa mère et l'accolade forte de son frère mirent Sam un peu plus à l'aise. Ils se comportèrent comme prévu : deux amis proches, rien de plus.
Mais Antoine trouvait des moyens discrets de toucher Sam, une main sur son épaule en passant, un sourire qui durait une seconde de trop.
Le soir de Noël, la maison bourdonnait de rires et de conversations. Sam, toujours poli et attentif, avait apporté un grand panier rempli de spécialités de sa terre natale alsacienne en guise de cadeau.
- C'est pour vous tous, pour me faire pardonner d'être ici à la dernière minute. dit Sam en tendant le panier.
La mère d'Antoine le regarda avec surprise.
- Pardonner ? Mais enfin, tu es le bienvenu ici Samuel ! répondit-elle avec un sourire chaleureux.Sam passa le reste de la soirée à jouer avec le neveu d'Antoine, à répondre aux questions curieuses des cousins, et à discuter avec les oncles autour d'un verre de vin. Antoine observait tout cela avec une affection grandissante, résistant à l'envie de poser une main sur la sienne ou de lui lancer un regard trop éloquent.
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