Chapitre 13

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Lyandro, le 31 juillet :

Voilà maintenant quatre jours que nous sommes arrivés en France et depuis notre victoire, Héra s'est complètement volatilisée. Et voilà maintenant quatre jours que nous la cherchons sans arrêt. Mattia a essayé de la pirater, mais cela est impossible. Je ne sais pas comment, mais elle a bloquée toutes les tentatives du geek en y laissant parfois des messages du style : " Ne jamais sous-estimer son ennemi, surtout si c'est une femme", " Attention à ne pas te noyer, el Nadador" ou encore " Vous ne réussissez même pas à me pirater, quelle bande de mierda !". Et j'en passe.

Nous avons donc préféré d'oublier le piratage. Nous savons qu'elle va faire un road trip pour rejoindre Berlin. Alessandro nous a expliqué qu'elle passera sûrement par les grandes villes comme Grenoble, Lyon et Paris. Le problème, personne ne sait combien de temps elle y reste ni quand elle y va. Cependant, Mattia à eu l'idée d'interroger les passants. Une femme avec un chien qui conduit une BMW bruyante ne passe jamais inaperçue, surtout pas elle.

D'après ce que nous savons grâce au brun, Héra resterait environ une journée, tout au plus. Elle se promènerai un peu partout faisant sûrement du tourisme. Quelle galère cette femme.

Je sais que nous sommes sur la bonne route, la Falsa Dea prend quand même le temps de nous laisser des indices sur son passage. A chaque fois que nous nous arrêtons pour manger, qu'importe l'endroit, une serveuse nous donne une lettre destinée aux "Italiens". Dans cette lettre, il nous est indiqué à chaque fois le nom de la ville où elle compte se rendre, avec deux chemins différents.

Les garçons pensent que c'est elle, que Héra se fout de nous. Je ne pense pas que ce soit la brune, quel intérêt de nous montrer où elle va. De plus, je ne sais pas où elle trouverait le temps de faire cela. Mais bon, je garde ses pensées pour moi, mais je fais très attention.

Nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant au bord de la route, dans une petite ville près de Grenoble. Il est midi, nous avons roulé toute l'après-midi sans arrêt.

Alessandro sirote son café en écoutant attentivement Mattia, tandis que ce dernier lui raconte des anecdotes sur lui petit. Je ne sais pas comment fait le balafré pour suivre le fil de notre ami, mais il y arrive. Nous sortons du café et allons rejoindre nos motos pas très loin d'ici.

Tout en marchant, j'observe mes deux amis, mes deux seuls amis. Ils ne sont pas nés italiens. Alessandro est suisse, tandis que Mattia est anglais. Je les ai rencontrés au lycée, nous faisions partie du même groupe de musique, nous étions d'ailleurs les seuls membres.

Petit à petit j'ai découvert leurs secrets. Alessandro vendait de la drogue pour nourrir sa famille et Mattia pirater le lycée afin d'avoir les corrections des examens pour les autres étudiants. Ils avaient aussi découvert la mienne, d'histoire. Un futur héritier d'une grande mafia italienne. Mes deux amis venaient souvent pour répéter et Nonno a fini par les prendre sous son aile. Nous avions dix-sept ans à ce moment-là. Depuis nous ne nous lâchons plus.

Nous enfourchons nos Kawasaki, et démarrons en direction de Grenoble. Dans nos casques, Mattia nous à installé des micros afin que nous puissions communiquer sans gêne. J'ai donc la possibilité d'entendre, ce dernier et Alessandro se disputer légèrement.

Mattia à toujours était fan du piratage, il nous raconte souvent que petit, la police avait déjà sonné à sa porte, car il avait piraté leur système. Ce mec est vraiment un génie, de plus, il est constamment de bonne humeur et ne se met que rarement en colère. Toutefois, il a un gros passif, et dans le fond, il n'est pas forcément plus heureux que nous.

Alessandro est plus calme et réfléchi. Je ne l'ai jamais vu éprouver de grandes émotions, que ce soit de la joie, de la tristesse ou même de la colère, il garde tout en lui. Il n'a pas toujours était comme ça, c'est depuis sa balafre que Alessandro est devenu moins expressif et il ne nous a jamais voulu dire la cause de cette dernière. Sinon, ce mec est vraiment une encyclopédie, il réfléchit constamment et son cerveau ne connaît pas le mot "repos". Il a un QI hors du commun.

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Personnellement, j'étais quelqu'un de très bagarreur, très agressif. Je me battais constamment, je m'énervais facilement. Il suffisait qu'on me bouscule dans les couloirs du lycée sans s'excuser que cette pauvre personne avait le droit à mon poing dans la face. Mais maintenant je ne suis plus comme ça, en tout cas pas en apparence. Nonno m'a changé et je ne sais toujours pas si ce changement est positif ou non. A partir de mes seize ans, on m'a annoncé que j'allais devenir l'héritier de ce cartel, ma vie ainsi que mon comportement ont changé du tout au tout.

Pour commencer, je n'allais plus au lycée. Nonna engagé des professeurs pour m'instruire le l'italien, l'anglais, la finance et toutes sortes d'autres matières qui m'aideraient à diriger cette mafia. Nonno me faisait également participer aux réunions. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Moi l'impulsif, le bagarreur était devenu une coquille vide sans émotions, je suis devenu froid. Plus rien ne me faisait d'effet, ne m'énervait, enfin rien jusqu'à elle. Héra.

Depuis que Héra est ma mission, la colère en moi se réveille ainsi que d'autres sentiments, toutefois je préfère les laisser enfoui encore un moment. Mais cette femme me rend dingue. On dirait des Bryone, ces délicieuses baies rouges extrêmement toxiques pour l'homme mais qui poussent sur d'innocentes fleurs blanches. Héra représente ces baies, elle à l'air à première vue aussi innocente que ces fleurs, cependant lorsque nous poussons plus loin, nous découvrons ses dangereuses baies qui nous appellent à les consumer.

L'inverse est également possible. Je me remémore cette scène dans le labyrinthe. On aurait dit qu'elle allait pleurer, craquer à tout moment. Héra paraissait faible. Mais cette femme ne l'ai pas, loin de là. Même dans un moment de détresse j'ai pu voir à quel point elle a un contrôle sur son corps et son esprit.

Nous sommes arrivés à Grenoble. Je n'ai pas entendu mes deux compagnons pendant le trajet, perdu dans mes pensées.

Héra, je sillonnerai la terre entière rien que pour te tuer de mes propres mains.

Comme à notre habitude, nous nous installons dans un café. Heureusement que le personnel parle l'anglais, sinon nous aurions été dans la merde. Un serveur s'approche de nous, une lettre à la main.

- C'est vous les... italiens ? Nous questionne t-il tout en déchiffrant la lettre.

Alessandro lui fait signe que oui et il nous tend la lettre avant de prendre la commande de Mattia.

- Alors cher monsieur, je souhaiterais un frappé au caramel avec des macarons !

Nous laissons Mattia commander et le balafré et moi ouvrons la lettre.

"Bonjour Lyandro,
Il doit être dans les dix-sept heures lorsque toi et tes petits camarades recevrez cette lettre. Cette fois, votre chère ennemie restera un peu plus longtemps ici, toutefois je ne connais pas la durée exacte. Vous savez autant que moi que cette femme est imprévisible.
Aussi, ne vous fiez pas exactement à ce que je vous dis, personne ne sait réellement ce qu'il se passe dans sa tête, c'est un mystère.
Enfin, voilà l'information que tu attends avec impatience, Lyandro. Rose se trouvera au Musée-bibliothèque à la place de Verdun.
Bonne chance,"

Nous soupirons. Cette personne, quel qu'elle soit, me connaît. Dans toutes ses lettres, il s'adresse principalement à moi, puis il nous donne l'heure à laquelle nous recevons cette lettre selon lui, et il ne se trompe jamais. Après il nous donne des info sur le temps que restera Héra et enfin le lieu. Alessandro avait remarqué qu'il n'appelait jamais notre ennemie par son vrai nom, mais par celui de code. Un ancien ennemi à qui elle a fait du tort lors de ses missions, peut-être. Nous n'en savons rien, cependant les informations nous sont très utiles.

Même pour cette personne, Héra est un mystère. Personne ne sait rien d'elle, c'est un fantôme. Mais un fantôme qui marque les esprits.

En même temps, nous entendons un bruit de moteur bruyant, dérangeant le calme de la ville. MIERDA ! C'est la bagnole de Héra ! Elle nous voit à travers la vitre, et sourit à Mattia et à Alessandro. Lorsque ses iris d'un bleu si pur rencontrent les miennes si sombres, je comprends alors qu'elle a fait exprès de passer par ici. Elle savait que l'on serait ici. Elle me sourit, taquine, et lève son majeur en mon honneur.

La puttana ! ( La garce ! ).

Je cours vers la sortie tout en criant à mes amis que l'on se rejoindra ce soir dans ce fameux musée.

J'enjambe ma moto et démarre à toute vitesse en suivant le bruit du moteur de la BMW.

Que la course poursuite commence.

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Voilà voilà ! Héra ma star vraiment ! enfin, bonne année à tous ! et merci de lire mon histoire !!


Quand le passé rattrape le futurWhere stories live. Discover now