Sept amies - Lovely, Neela, Abby, Kally, Lucy, Ania, et Kavya - se retrouvent mystérieusement projetées dans un monde cauchemardesque à minuit, un hôtel hanté rempli de monstres et d'épreuves terrifiantes. À chaque nuit, elles doivent coopérer pour...
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Abby
Je traversais les couloirs bondés du lycée, mon sac en bandoulière frappant légèrement ma hanche à chaque pas. Il était presque 13 heures, et je venais tout juste d'arriver. Les matinées étaient une bénédiction pour moi cette année : une liberté inattendue grâce à un emploi du temps légèrement allégé. J'avais presque honte de l'apprécier, sachant que d'autres, comme Neela ou Lovely, n'avaient pas cette chance.
Le bourdonnement incessant des discussions des élèves résonnait autour de moi. Les couloirs grouillaient de monde, et il fallait constamment jouer des coudes pour avancer sans être percutée par un élève trop pressé ou distrait.
Je vérifiai l'heure sur mon téléphone : 13h05. Mon premier cours, histoire-géo avec Mme Jenkins, commençait dans cinq minutes. Je pressai le pas, esquivant un groupe de garçons qui traînaient au milieu du chemin, et atteignis enfin la salle indiquée sur mon emploi du temps.
Alors que je m'apprêtais à entrer, une voix familière retentit derrière moi :
- Abby !
Je me retournai brusquement et vis Ania, un large sourire aux lèvres, se précipiter dans ma direction.
- Ania ? T'es dans cette salle toi aussi ? Demandai-je, incrédule.
Elle hocha vivement la tête, un sourire malicieux étirant ses lèvres.
- Eh oui, ma belle ! On est enfin dans la même classe !
Je laissai échapper un cri de joie avant de l'attraper par le bras et de sauter légèrement sur place, incapable de contenir mon enthousiasme. Depuis la rentrée, c'était devenu rare que nous partagions le moindre cours. Alors, cette découverte était une véritable bénédiction.
- Allez, on se met ensemble, ordonnai-je en entrant dans la salle, tirant Ania par le bras.
Nous trouvâmes rapidement deux places côte à côte au deuxième rang, juste assez proches pour ne pas attirer l'attention immédiate de Mme Jenkins, mais pas trop au fond pour éviter de passer pour des élèves dissipées.
Le cours commença, mais très vite, Ania et moi dérivâmes dans notre propre bulle. Le sérieux initial de l'histoire géographie s'effaça pour laisser place à des chuchotements étouffés et des éclats de rire incontrôlés.
- Regarde la tête qu'elle fait, murmura Ania, en me désignant discrètement Mme Jenkins, qui écrivait au tableau.
Je plaquai une main sur ma bouche pour réprimer un fou rire, mais ce fut inutile. Le rire échappa malgré moi, attirant les regards des élèves alentours.
- Tu vas nous faire virer, soufflai-je, entre deux hoquets de rire.
- Mais avoue qu'elle ressemble à une chouette avec ses lunettes ! ajouta Ania, ce qui déclencha une nouvelle vague de rires.
La moitié du cours se passa ainsi, entre nos blagues à voix basse et nos tentatives désespérées de ne pas éclater de rire trop fort. Mais Mme Jenkins n'était pas dupe.
- Mademoiselle Ania, dit-elle soudain, sans même se retourner.
Ania se figea, ses yeux s'écarquillant légèrement.
- Oui, madame ? Répondit-elle d'une voix faussement innocente.
- Vous semblez très occupée à bavarder. Pourquoi ne pas changer de place, que l'on puisse tous se concentrer ?
Un murmure de curiosité parcourut la classe, et je vis Ania serrer les mâchoires, clairement agacée.
- Non merci, ça va, répondit-elle.
Une réponse qui, évidemment, ne plut pas à Mme Jenkins.
- Ah, donc en plus d'être bavarde, vous êtes insolente, poursuivit-elle d'un ton sec.
Ania marmonna quelque chose que je ne compris pas, mais je savais que c'était loin d'être poli. Finalement, elle se leva en soupirant et ramassa ses affaires, se dirigeant à contre-cœur vers une place au fond de la classe, à l'opposé de moi.
- C'est bon, contente ? Lança-t-elle en s'asseyant.
Mme Jenkins ignora sa remarque et continua son cours, mais je vis le regard qu'Ania me lançait de loin, mêlant frustration et amusement.
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Après l'histoire-géo, l'heure du sport arriva. Pour moi, c'était un moment particulier, une sorte de refuge. Après la mort de Kavya, il y a deux ans, le volleyball était devenu ma bouée de sauvetage. C'était une façon de canaliser ma tristesse, de garder l'esprit occupé.
Je me rendis au gymnase, où d'autres élèves étaient déjà en train de s'échauffer. J'enfilai rapidement mes baskets et rejoignis le groupe sur le terrain.
- Allez, Abby, montre-nous ce que t'as ! Lança le coach avec un sourire encourageant.
Le volleyball était un sport qui demandait précision et coordination, mais c'était aussi un sport où l'adrénaline pouvait faire toute la différence. Aujourd'hui, j'étais en forme.
Je servais avec une puissance que je ne me connaissais pas, envoyant le ballon à l'autre bout du terrain. Les points s'enchaînaient en ma faveur, et je voyais le coach hocher la tête d'approbation.
- Bien joué, Abby ! Cria-t-il après un smash particulièrement réussi.
Ses encouragements me donnaient un regain d'énergie. Je plongeais pour rattraper les ballons impossibles, marquais des points avec des services précis, et sentais la tension de mes coéquipiers diminuer à mesure que nous prenions l'avantage.
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À la fin de l'entraînement, je m'effondrai sur le banc, essoufflée mais satisfaite. Le coach s'approcha et me tapa légèrement sur l'épaule.
- Tu as fait un excellent travail aujourd'hui, Abby. Continue comme ça, et tu pourrais envisager de jouer à un niveau plus compétitif.
Je souris, un peu gênée mais flattée.
- Merci, coach.
En sortant du gymnase, je sentais la fatigue physique s'installer, mais c'était une fatigue apaisante. Pour la première fois de la journée, je me sentais vraiment bien, comme si tout le reste: les tensions, les souvenirs douloureux, les petits drames du quotidien, s'étaient dissipés pendant un moment.
Et c'était tout ce dont j'avais besoin pour continuer.
