Le mal en elle

Chapitre 9

J'entendis des voix, des chuchotements pour être plus exacte. Doucement, j'ouvris les yeux, j'avais un mal atroce à la tête. J'essayais de me redresser mais j'avais la tête qui tournait trop, je restais donc assise sur le froid carrelage de la salle de bain.

M'habituant, petit à petit à la lumière environnante, je vis un horrible spectacle. On aurait pu dire qu'une bataille c'était passée dans la salle de bain. Il y avait du sang sur le carrelage, les tapis étaient imbibés de ce liquide rouge et ils étaient en boule. Les rideaux de la douche étaient à moitié arrachés. Et il y avait moi, je devais être dans un piteux état. Mes cheveux devaient êtres tout emmêlés, ma chemise autrefois blanche était rouge tirant vers le brun dû au sang qui commençait à sécher. Mes ongles étaient cassés et sales, mes yeux devaient être gonflés et rouges dû à mes larmes et je ne parle même pas de l'état de mon cœur ni de mon bras...

Doucement mais sûrement, je me levais et rentrais dans la douche tout habillé. Je m'en foutais que mes habits soient mouillés, ils ont été souillés par le sang d'un monstre qui ne devrait pas être en vie.

Respirant fortement, j'enlevais mes habits et restai sous le jet d'eau chaude, je me rassis, nue, au fond de la douche à contempler mon bras. C'était un avertissement pour que tout le monde sache que je suis un monstre et qu'ils ne doivent pas m'approcher. Trois grandes coupures barraient mon bras, elles n'étaient pas très profondes, j'avais réussi à contrôler la puissance de mon sort, mais j'avais quand même perdu beaucoup de sang.

Je soupirais et restais sous l'eau, le paysage n'était plus qu'un dessin de craie en train de s'effacer par la pluie de nos erreurs.

***
Quand j'ouvris les yeux, je croyais que je ne les avaient pas ouverts, car il faisait nuit noir à mon réveille. Je me levais nonchalamment et allai m'assoir sur l'un des fauteuil en cuir noir devant le feu qui crépitait toujours autant.

Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, mais je restai là à contempler les flammes.

Les heures passèrent, le soleil commença à se lever gentiment et moi, j'étais toujours là à réfléchir... Avais-je bien fait de devenir mangemort? Même si c'était pour sauver ma mère?

Je secouais la tête et allai me recoucher dans mon lit devenu froid. Les rideaux tirés, je ne vis pas le soleil se lever ni la jeune fille, enroulée dans une cape noir, les larmes aux yeux, se diriger vers le bord du lac.

Je m'endormis difficilement et après quelques temps, en fermant les yeux, je vis le visage triste de ma mère et du père de famille qui avait parlé en faveur de Dumbledore.

***
Une fois lavée, je mis un pantalon noir et un vieux chandail de laine. Je pris mes bottes et ma cape et sortis dehors, tant pus si je rates encore les cours, de toute manière, je n'ai pas l'esprit aux cours.

En sortant, je me dirigeais vers le lac. Il était peu être gelé, mais etant plus jeune, j'adorais aller à la plage avec mes parents. Je m'assis sur le gazon gelé et regardai le paysage gris, froid et sans vie.

***
À cet âge là, tous jeunes se sentent, habituellement, invincible. Mais comme le plus beau paysage d'été, pleine de vie et de couleur, il peut se transformer en un paysage d'hiver sombre et sans vie voyante et malheureusement, quand un jeune sent ce changement en lui, cela n'augure rien de bon pour lui.