Quand les opposés s'attirent

Le trajet fut long et éprouvant pour les plus âgés mais la nuit fini par tomber et nous ne pouvions pas aller plus loin.

Un camp de fortune fut monté. Des tentes par dizaines s'élevaient en plein désert. Et une barrière de branches épineuses construites par les soins de Natacha entourait le camp.

- Vous pouvez allumer des feux, mais ne laissaient que des braises. Nous ne devons pas être repérable de loin. Vous avez des couvertures à disposition pour vous tenir chaud. La nuit va être froide. Nous informait un Gamma en passant de tente en tente.

C'était eux qui serait principalement chargé de monter la garde avec l'aide de Skyller et de d'autres jeunes Âmes Liées dotés d'ailes.

- Mes boules de feux sont discrètes. Personnes ne les verront, ni ne sentiront leurs odeurs. Murmura faiblement Gaël en faisant apparaître justement une boule de feu qui se mit à léviter au-dessus de nos têtes. J'en ferai bien pour les autres mais j'ai trop mal au dos pour me concentrer autant...

- Aïden peut givrer ton dos, ça te soulagera un peu et accélérera le processus de cicatrisation. Proposais-je.

- C'est pas de refus...

* Et un givrage ! *

Aïden passa le museau à travers l'ouverture de la tente et laissa échapper du givre de ses narines. Le dos nu de mon ami fut rapidement blanchi par la couche de givre.

- Merci...

Étant tous les deux blessés, on nous avez mis dans la même tente. Malheureusement celle-ci n'était pas assez grande pour contenir Aïden et Skyller.

- Et ta jambe, comment elle va ?

- Ça va... j'ai juste un peu de mal à supporter la prothèse.

- Elle te fait mal ?

- Non... c'est juste que... je la sens... elle est étrangère à ma jambe et ça me dérange...

* Je peux la givrer si tu veux. *

° C'est gentil... mais la prothèse sera toujours là. °

- Tu n'as pas trop le choix de la supporter aussi.

- Je veux m'en fabriquer une en glace. Je veux... que la prothèse ne fasse qu'un avec moi. Ainsi je pourrais me déplacer beaucoup mieux... voire comme avant... là j'ai l'impression de sautiller sur une patte à chaque fois que je marche.

- Qu'est ce qui t'en empêche ?

J'agitais mes doigts devant son visage.

- C'est légèrement en panne en ce moment.

- Ou alors ça bloque uniquement dans ta tête.

- Ce n'est pas psychologique. Je meurs d'envie de réutiliser mes pouvoirs. Je le désire vraiment. Alors si c'était juste un blocage, ça marcherait depuis longtemps.

- Pas forcément. On t'as volé tes pouvoirs. Ce n'est pas rien. Ça fait un choc. Essaye de te concentrer comme lorsqu'on s'entraînait pour libérer totalement tes pouvoirs.

Je soupirais et fermais les yeux. Je n'avais rien à perdre à essayer après tout.

Je tentais de visualiser la lueur bleutée qui était devenu si caractéristique à mon pouvoir. J'essaie de retrouver cette sensation où tout semble ralentir... mais rien...

- Ça ne marche pas...

- Faut peut être juste te stimuler... murmura Gaël en m'attrapant le bras et en me tirant en arrière pour que je sois plaquée contre le sol.