Le jour et la nuit (Harry potter Fanfiction)

prologue

Il avait survécu. 

Comment, il ne le savait pas. Tout ce qu'il se rappelait, c'était d'avoir offert tous ses secrets à Harry et lui donner ainsi les armes pour combattre le seigneur des ténèbres. Dumbledore lui avait confié la mission de l'avertir le moment venu. Alors, il avait attendu le bon moment. Mais il n'avait pas pensé à l'éventualité de mourir auparavant. Il avait oublié que Voldemort n'avait aucune loyauté, même envers ses plus fidèles serviteurs. Sauf peut être Bellatrix, son degré de folie étant inégalable.

Le premier souvenir qu'il avait de ce jour funeste, c'était son réveil à Sainte Mangouste, sur un lit d'hôpital, deux jours plus tard. Harry était venu lui raconter tout ce qu'il s'était passé notamment sa dernière entrevue avec Dumbledore, alors qu'il se croyait mort. Il lui avait listé ceux qui étaient tombés dans cette bataille et dans la guerre contre Tom. La Guerre Noire... Telle était son nom désormais. Près d'une cinquantaine de victimes... Pour la folie et la soif de pouvoir d'un seul homme. Quel gâchis ! L'un des gamins Weasley en faisait partie. Il fut un temps où cela ne lui aurait presque rien fait. Mais lui, Severus Rogue, même si personne ne s'en doutait, avait un cœur. Il avait eu de la compassion pour Arthur et Molly. Aucun parent ne devrait avoir à enterrer un enfant. Lupin et sa jeune femme étaient également mort. Ils laissaient un enfant orphelin. Un de plus. Cela lui fit aussitôt penser à Lily et James Potter, qui étaient morts pour Harry autant que pour leurs convictions. Lily...

Il avait fermé les yeux sur le regard de Lily. Avec le sang qu'il avait perdu et le venin de Nagini, il n'aurait pas dû survivre. Harry le croyait mort quand il avait quitté la cabane hurlante. Quelqu'un lui avait sauvé la vie à ce moment. Mais qui ? Et surtout pourquoi ?

Beaucoup de sorciers auraient voulu le voir mort, pour avoir tué Dumbledore et pour avoir servi l'homme le plus craint et haï : Tom Jedusor.

Un procès avait eu lieu où il eut du mal à se défendre. Après tout, n'avait-il pas tué le grand Dumbledore de sang froid ? Il n'avait pas voulu tout dévoiler de son passé, au grand dam de Harry qui voulait que tout le monde connaisse son rôle d'espion double et son courage.

Il avait échappé au baiser du détraqueur grâce à lui. Quelle plaie ! Après le père, il devait la vie au fils. Avec son témoignage, celui de McGonagall et surtout celui de Shacklebolt, le ministre provisoire, il avait été gracié et surtout réhabilité. Les rescapés de l'ordre du Phénix avaient même accepté qu'il reste parmi les leurs. En sortant de Sainte Mangouste, il ne savait pas vraiment quoi faire. Il n'avait plus vraiment de but ni de promesse à tenir. Il aurait préféré mourir. Au lieu de cela, il était rentré chez lui, dans cette maison qu'il haïssait. Heureusement, il possédait pas mal de livres. Au moins, le temps passait un peu plus vite.

Presque trois mois après la bataille de Poudlard, un matin qu'il lisait son journal, il entendit un bruit venant de l'entrée. Il n'ouvrait à personne. Il ne recevait pas vraiment de visite, excepté les Malfoy avec qui il était resté en contact. Il prit sa baguette, sur ses gardes. Les réflexes étaient toujours là.

Son bras retomba aussi rapidement qu'il s'était levé.

-Potter ? Que faites-vous chez moi ?

Harry se tenait sur le pas de la porte du salon.

-Vous n'êtes pas facile à joindre. Il vous arrive de lire votre courrier ?

Les lettres que Rogue recevait par hiboux s'étaient entassés sur la petite table.

-Est-ce que je peux entrer ?

-Vous l'êtes déjà à ce que je vois. Qu'est-ce que vous me voulez ? Le ministère a encore besoin de moi pour...

-Non le procès vous concernant est clos, le coupa Harry. C'est un chapitre sur lequel personne ne reviendra.

D'un regard dont il avait l'habitude, il invita Harry à cracher le morceau.

-Je viens de la part du professeur McGonagall.

Il soupira. La dernière fois qu'il l'avait vu, elle s'était opposée à lui, quoique le mot soit un peu faible

-Qu'est-ce que la vieille harpie peut me vouloir ?

-Elle souhaite que vous repreniez votre poste à Poudlard.

Il fut étonné.

-Pour quelles raisons ?

-Peut-être parce qu'elle vous fait confiance ?

-J'en doute fort.

-Ho ! Bon sang Rogue ! Je ne vais pas vous supplier tout de même !

-Inutile, vous gaspillerez votre salive.

-Alors je vais vous donner mon point de vue. Poudlard a besoin de vous.

-C'est McGonagall qui dit cela ?

-Non Rogue, c'est moi. Et je le crois. Poudlard a besoin de vous. Tout comme vous avez besoin de Poudlard.

Il lui tendit une petite fiole.

-Ce qu'il y a là dedans m'a permis de vous comprendre, d'en apprendre plus sur Dumbledore et de vaincre Tom Jedusor. Je vous la rends.

Severus la prit délicatement.

-Qui d'autre sait ce qu'elle contient ? Demanda-t-il l'air suspicieux.

-Ron et Hermione. Mais ils garderont le secret, si c'est ce que vous craigniez.

Il laissa le silence régner.

-Je n'ai jamais souhaité votre mort, Potter, quoi que vous puissiez penser.

-Je le sais. J'aimerais vraiment vous convaincre de retourner à Poudlard. Le Pr. McGonagall a déjà beaucoup à faire. Elle tient à ce que la rentrée se fasse, malgré ce qu'il s'est passé.

« ... Ce qu'il s'est passé...»

Les mots résonnaient dans la tête de Severus Rogue.

-Elle veut que Poudlard redevienne l'école qu'elle a toujours été. Et je suis de cet avis. Mais peu de personnes veulent continuer à confier leurs enfants à une école où il y a eu tant de morts.

-Que voulez vous dire ?

-Qu'il va falloir plus de temps que prévu pour que le monde ait de nouveau confiance en l'avenir. Les gens ont peur.

-Voldemort n'existe plus.

-Mais la magie noire si. Autant que l'ambition et la soif de pouvoir. Les sorciers veulent apprendre à se défendre. Et vous êtes la personne la plus à même de faire cela.

-Vous voulez dire...que c'est le poste de défense contre les forces du mal que vous me proposez ? Dumbledore lui-même ne me faisait pas assez confiance pour cela.

-A vous de voir si vous voulez saisir cette seconde chance, professeur Rogue.

Pouvoir retourner à Poudlard la tête haute, l'idée ne lui déplaisait pas tant que cela.

-Aurais-je le déplaisir de vous avoir encore pour élève si je répondais par l'affirmative?

Harry hocha la tête.

-Je ne crois pas que Poudlard ait encore des choses à m'apprendre. Shacklebolt veut me confier la charge du bureau des aurors. Mais je veux être formé, comme les autres.

-Vous êtes surprenant Potter. Vous n'êtes peut être pas si arrogant que je le pense.

-Vous êtes en train d'égratigner votre réputation, professeur, sourit Harry. Alors, puis-je confirmer votre présence au professeur McGonagall ?