ouvre ta porte

rassure-moi

Tout à l'heure, quand j'ai eu fini de repasser le linge, je suis passée par ta chambre pour te donner tes vêtements, lavés, repassés et pliés avec soin.

J'ai toqué trois coups timides qui ont résonné sur tout le long de ta porte. Il t'a fallut cinq petites secondes pour m'ouvrir.

Je m'attendais à voir ton visage déformé par l'agacement mais je n'ai même pas eu droit à ce luxe. Tu n'as qu'entrouvert ta porte; tu as ensuite tendu une main au-dehors de ta planque et c'est toute bredouille que j'ai posé tes jeans et t-shirt troué dessus.

Tu ne m'as pas remerciée et tu as claqué ta porte. Ta porte qui nous sépare. Ta porte qui devrait être défoncée tant tu la claques -au grand damn de maman.

Un autre détail m'a laissée perplexe : il faisait bien trop sombre dans ta chambre. Il faisait même noir.

C'est donc ça, à présent?

Pour t'isoler du reste du monde, tu iras même jusqu'à tirer tes rideaux bleus foncés?

J'ai peur pour toi. Des milliers d'idées saugrenues sautillent dans mon esprit.

Tu agis comme un ado en pleine crise. Ou comme un dépressif. Ça me fait peur.

Je t'en supplie, si tu ne veux pas m'ouvrir ta porte, ne me force pas à la défoncer une bonne fois pour toute pour m'assurer que tu es toujours en vie.

Ouvre ta porte et rassure-moi.