J'appuie sur le bouton du haut-parleur et attends quelques seconde qu'il s'allume.
« -Oui ?
-Lou, c'est Summer. Je peux monter ? »
Il semble surpris de m'entendre mais finis par accepter et m'ouvre la porte. Je m'engouffre à l'intérieur du bâtiment et attrape l'ascenseur avant que les portes ne se referment.
Lorsque j'arrive à son étage, je me remémore la soirée à laquelle il m'avait invité, cette soirée ou j'avais revu Liam pour la première fois après tout ce temps.
Je rigole mentalement. Qui aurait cru que Louis, un de mes pions, était ami avec Liam, l'origine de ce jeu ?
Je toque à peine à la porte qu'elle s'ouvre à la volée sur un Louis mi surpris mi heureux, me faisant signe d'entrer.
« -Je ne m'attendais pas à te voir ici.
-Je sais, ce n'étais pas prévu, mais j'avais besoin de te parler.
-Oui d'accord, tu veux quelque chose à boire ?
-Oui, merci. » Il quitte le séjour pour se rendre à la cuisine nous préparer je ne sais pas trop quoi, une bière sûrement.
Je marche jusqu'au fauteuil où je m'affale, me demandant un peu ce que je fais ici. Je suis venue sur le coup de la colère, de l'incompréhension. Il y a quelque chose que je ne comprends pas et ça m'agace. J'ai besoin de connaître les raisons de Liam et c'est la première chose qui m'est venue, Louis.
« -Je n'ai plus rien d'autre que du coca, ça te vas j'espère ? » Celui-ci revient avec deux bouteilles de verres lorsque je lui assure que ça me va aussi.
Nous buvons en silence un petit temps avant que je décide de prendre la parole.
« -Pourquoi tu as demandé à Liam de m'accompagner au bal ? » Il semble étonné mais ne réagit pas rapidement, me laissant dans l'incompréhension quelques secondes supplémentaires.
« -Tu le sais déjà, c'est pour t'aider à
-Ok, dans ce cas je reformule ma question : Pourquoi vouloir m'aider ? »
Il pose la bouteille de verre sur la table basse avant de se retourner vers moi de son plus grand sérieux.
« -Je sais ce que tu vis. J'ai vécu pareil et
-Tu me dis sans cesse avoir vécu la même chose que moi alors que jamais je ne t'ai expliqué ce que je vivais.
-Liam l'a fait. » Lorsqu'il prononce son prénom, une seule phrase me vient en tête.
Liam a parlé à Louis de moi. Est-ce que ce qu'il disait était vrai ? Est-ce qu'il ne m'avait pas oublié ? Ou était-ce simplement Louis qui le questionnait à mon sujet...
« -Ben tiens, j'aimerais bien avoir sa version des faits. » Je ris ironiquement, imaginant quelles conneries Liam pouvait penser de notre relation.
Malgré que nous ayons été ensemble, nous n'avons pas vécu la même chose. Liam était tout pour moi, je n'étais qu'une fille parmi d'autres pour lui.
« -Peu importe ce que Liam a dit. Fais-moi confiance.
-C'est facile de faire confiance à quelqu'un qui ne nous prouve jamais rien.
-Ne dis pas ça, tu sais très bien que tu peux avoir confiance en moi, jamais je ne t'ai menti
-Pas encore, plutôt.
-Tu penses que je suis comme lui, tu penses que je te mens comme il t'a menti au pare avant ? » J'avale la gorgée de coca que je venais de boire avant de déposer la bouteille à mon tour.
Liam me mentait, lui-même l'a dit à Louis.
Ils mentent tous, sans exceptions. Et si il ne l'on pas encore fait, c'est soit que vous êtes trop obnubilée par l'amour pour le voir, soit que ça ne tarde pas à venir. C'est comme ça, c'est toujours comme ça.
« -Je ne te mentirais pas. Je te le promets. » Sur ses paroles ses lèvres se lient au miennes comme la dernière fois, à cette soirée.
Son baisé est doux et n'inspire rien de mal, seulement le calme et la sérénité.
Comme si à travers ce baisé il me prouvait sa confiance.
« -Dans ce cas explique-moi. Qu'as-tu vécu ? » Je romps notre contact avec cette question qui me trottait en tête depuis un petit bout de temps.
A-t-il réellement vécu la même chose que moi ?
Il s'éclaircit la gorge avant de commencer son récit, que j'écoute avec attention.
« -J'étais fou amoureux d'une fille, Eléonore. Je l'avais rencontré par le biais de ma sœur car elles étaient amies. J'avais dû les rechercher après une soirée et c'est comme ça qu'on s'était connus. Elle était magnifique. Je t'épargne les détails de notre relation, mais je n'ai jamais été aussi amoureux d'une fille que je l'ai été d'elle.
Un jour, alors que je devais les rechercher après un feu de joie entre filles, j'avais emprunté la berline de mon père plutôt que ma caisse pourrie. Eléonore était émerveillée de me voir au volant d'une si belle voiture, et je t'avoue que c'était ce que je recherchais. Elle m'a alors demandé de la conduire. J'ai refusé car elle avait bien trop bu mais elle insistait, et ma sœur la soutenait. J'ai finalement cédé et lui ai donné les clefs pour qu'elle conduise. Après tous des milliers de gens conduisent en état d'ébriété et peu font des accidents, surtout que la route était peu fréquentée, il ne pouvait rien nous arriver, et elle était si heureuse cette nuit.
Pourtant il faut croire que la chance n'était pas avec nous, et que malgré que des milliers de personnes conduisent en buvant sans rien avoir, nous, il a fallu qu'on tombe dans ce fossé. Il a fallu qu'Eléonore se déconcentre et perde le contrôle du volant pour qu'on se retrouve la tête à l'envers après ce choc. »
Je le regarde concentrée, acquiesçant de temps à autres, prise par son récit. Eléonore est-elle morte ?
Il semble détruit par ce souvenir et je sais qu'en parler ne fait qu'empirer son état. Je regrette de lui infliger ça, mais d'un côté j'ai envie de tout savoir, qu'il me raconte cette histoire, son histoire, jusqu'au bout.
« -Lorsque j'ai trouvé son corps sans vie à l'arrière de la voiture, j'ai pleuré toute les larmes de mon corps. Si les ambulanciers ne m'avaient pas séparé d'elle, jamais je ne l'aurais quitté. J'ai dû être hospitalisé, tout comme Eléonore, et ce n'est qu'à ma sortie d'hôpital qu'ils m'ont confirmés pour ma sœur. Lottie était bien morte, tout ça de ma faute, ou de celle d'Eléonore.
Pendant toute une période j'étais au plus mal et je pensais pouvoir compter sur ma petite amie pour me soutenir, pour qu'on remonte la pente ensemble mais ça ne s'est pas passé comme ça.
Elle n'arrêtait pas de me reprocher la mort de Lottie, elle disait que c'était ma faute, que je n'aurais pas dû la laisser conduire, que j'étais sous sa responsabilité et que c'était donc à moi d'assumer la mort de ma sœur.
Je pensais être amoureux d'Eléonore plus que tout, je pensais faire ma vie avec elle mais jamais je n'aurais pensé qu'elle pouvait m'abandonner de la sorte après une telle chose. Après tout, elle était coupable autant que moi de sa mort.
Elle a fait de ma vie un enfer en m'enfonçant sur terre plus qu'autre chose, jusqu'à ce que je rencontre cette fille qui m'a aidé comme j'aimerais t'aider. »
Son sourire fin s'étire vers le haut et je comprends qu'il a fini de parler, malgré que j'aie pu l'écouter comme ça toute la nuit.
Alors cette fille sur sa table de nuit, sa sœur est donc morte comme ça. Je ne m'étais pas posé la question une seule seconde mais maintenant que je suis au courant, la première chose que j'ai envie de faire est de le prendre dans mes bras. Ce que je fais.
Je frotte son dos et je sais qu'il se retient de pleurer.
« -Tu as peur du mensonge comme j'ai peur de l'abandon. » Il murmure à l'oreille, ce qui me fait culpabiliser.
L'abandon, ce que j'inflige à chaque pièce de mon jeu. Pourtant je n'ai pas envie d'abandonner Louis, pas après ce qu'il vient de m'avouer.
« -Jamais quelqu'un ne s'était ouvert de la sorte avec moi. » Je lui réponds, brisant notre étreinte.
« -Jamais je n'avais raconté cette histoire à quelqu'un depuis les faits.
-Pourquoi me l'avoir raconté à moi, je ne suis personne, pourquoi moi ?
-Parce qu'au contraire tu es quelqu'un. Tu ne le sais juste pas encore. Tu ne te rends pas encore compte de ce qu'il t'attend.
-Qu'est-ce qu'il m'attend ?
-Vas à ce bal avec Liam, et tu verras. »
-Summer
Chapitre 100% Louis, beaucoup de blablas mais c'était nécessaire !
Je reviens en forme rapidement pour le chapitre 30 (enfin rapidement... On verra aha !)
Laissez vos impressions ;)!
