Bienvenue en Olympe!

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Les jours séparant Perséphone de la réception olympienne qu'elle attendait si impatiemment s'écoulèrent trop lentement à son goût. Les punitions infligées par sa mère lui coupèrent l'appétit et toute envie de faire quoique ce soit pendant deux jours, et cela aurait duré bien plus longtemps si Athéna ne s'était pas arrangée pour la contacter. La déesse de la Sagesse s'était en effet inquiétée de ne pas avoir de nouvelles de la jeune femme, ni de Déméter à laquelle elle avait pourtant envoyé une missive. Elle avait alors envoyé sa chouette afin que sa lettre parvienne à la captive sans passer par les mains de sa mère. Ce furent les Océanides qui l'ouvrirent et la lurent à leur maîtresse, cette dernière n'ayant pas bougé de son lit depuis l'exécution de sa monture. Cette simple inquiétude d'une déesse qu'elle avait rencontré que quatre ou cinq fois lui redonna courage et elle lui répondit elle même. Sa réponse décrivait les punitions de Déméter en précisant qu'elle ignorait si elle la laisserait toujours aller en Olympe, même si cela signifiait défier Zeus. Athéna la rassura, même si elle osait désobéir au Tout puissant, en ne les voyant pas venir, la déesse de la Guerre se ferait alors un devoir de devenir l'émissaire de son père pour rappeler ses ordres auprès de Déméter. Perséphone remercia chaleureusement son amie pour son aide et mit un terme à cette correspondance secrète, de peur que si c'était découvert, elle ne soit à nouveau enfermée dans le cellier, et pour plus longtemps qu'une nuit.

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Le grand jour était enfin arrivé! Un couple se préparait d'ailleurs à entamer leur voyage vers les cieux. Si le divin jeune homme n'avait pas l'air enchanté par cette perspective, sa compagne était au contraire resplendissante, comme elle l'avait promis. Pour cette grandiose réception, Hadès avait opté pour une toge longue bleue foncée, avec une ceinture d'argent et un himation en lin blanc pour recouvrir ses épaules et ses bras trop peu habitués au soleil. La toge était d'ailleurs ouverte sur les côtés jusqu'à auteur du genou à peu près, un vêtement trop fermé le ferait en effet étouffer. Et oui, si le soleil ne lui était pas familier, la chaleur l'était encore moins, mais il laissa paradoxalement ses cheveux noirs tomber en cascade sur sa nuque. Menthé de son côté avait revêtu un péplos court doré, maintenu par une ceinture de soie d'un blanc immaculé, son cou était orné du collier or et émeraude choisi quatre jours plus tôt, ses poignets eux, avaient plusieurs bracelets d'or également, et ses cheveux étaient attachés par un cécryphale tout aussi immaculé que la ceinture. Sur ses épaules tombait élégamment un foulard de lin blanc brodé de fils d'or. Tout avait été étudié pour attirer sur elle la lumière du soleil. Elle ne doutait pas que ses parures seraient les plus riches de l'Olympe aujourd'hui, et cette certitude illuminait son visage.

Hadès donna le signal de départ après avoir rappelé ses instructions auprès de Thanatos et des trois juges infernaux. Le couple monta ensuite sur le char préparé pour eux et les chevaux, eux aussi créatures des Enfers, aussi noires que le charbon, les emmenèrent dans la demeure du puissant Zeus.

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En Sicile, les préparatifs avancaient eux aussi. La mère et la fille s'étaient *très* peu parlées depuis les événements de la soirée chez Aphrodite, mais Déméter avait finalement repris son côté autoritaire depuis la veille et alla visiter sa fille pour voir où elle en était. Cette dernière se préparait et, envers et contre tout, avait décidé de porter la tunique offerte par la Déesse de l'amour, ultime défi face à sa génitrice qui ne pouvait plus rien faire à moins d'une heure des festivités. Sa mère ne dit d'ailleurs rien, se contentant de faire un commentaire sur la fente sur le côté de la robe trop longue à son goût.
Prenant juste en plus une longue étole blanche, Perséphone était prête et monta sur le char avec un mélange d'excitation et d'angoisse. La Déesse de l'agriculture avait mis des atours moins voyants, se contentant d'une tunique blanche traditionnelle, mais avec des accessoires d'or malgré tout. Peu disposée à discuter pour sa part et ayant hâte de se changer les idées et fuir Déméter, Perséphone voulut se saisir des rênes du char tant sa mère semblait prendre son temps pour partir. Elles finirent enfin par y aller et la jeune fille crut que son coeur, qui venait de s'emballer, allait s'arrêter d'un coup sous tant d'excitation.

On appelle ça l'amour, certainement fatalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant