Il était deux heures du matin, presque trois, et Alice se réveilla d'un mauvais cauchemar. Elle avait rêvé que l'histoire se terminait mal, que Marquand mourait d'une balle dans l'abdomen, que personne n'était en mesure de le sauver...
Se tournant dans cet immense lit pour quémander du réconfort à son compagnon, elle passa son bras sur les draps et sentit que le lit était vide.
Alice se leva, inquiète comme chaque fois que cela arrivait, et trouva dans le salon Mathieu Brémont. Il était dos à elle et rangeait des affaires de façon précipitée. Elle l'enlaça et embrassa sa nuque, mais il poursuivit ses mouvements, sûrement devenus incontrôlables depuis le temps qu'il les faisait.
Choisir, plier, ranger.
Choisir, plier, ranger.
Choisir, plier...- Qu'est-ce que tu fais ? Il est très tard, reviens te coucher, l'implora la juge.
Il se tourna brusquement, fit un regard dur qu'Alice ne put comprendre et se lança.
- T'arrive à dormir toi, après avoir lu le message de ton greffier ?
- Je suis rentrée immédiatement, j'ai eu une grosse affaire aujourd'hui qui m'a pris beaucoup d'énergie... Je me suis couchée directement, et je n'ai pas fait attention à mon téléphone une seule fois.
Il serra sa mâchoire si fort qu'elle devina ses muscles contractés et son inquiétude redoubla.
- Mathieu, de quel message tu parles ? Et comment tu l'as lu, ce message ?
- Ton portable s'est allumé dans la nuit, j'ai voulu répondre pour dire que tu n'étais pas un jouet qu'on appelait à pas d'heure et quand j'ai vu que c'était un message, je l'ai ouvert.
Méfiante, Alice se douta que Mathieu pensait qu'il s'agissait d'un appel de Marquand. Elle garda son humeur pour elle et attendit qu'il avoue.
- Hier ton greffier a reçu un appel. Des menaces. Tu n'étais pas là, donc c'est lui qui a répondu. Il voulait t'appeler avant la tombée de la nuit, mais il a eu du mal et finalement il s'est dit qu'il n'avait pas le droit de laisser le temps filer sans que tu ne saches rien, puisque tu risquais ta vie.
- Où est ce message ?! Je veux le lire !
- Je l'ai supprimé. Ça vaut mieux pour nous.
- De quel droit...
- Alice, on n'a pas le temps, faut partir au plus vite !
- Mais je croyais que c'était terminé, qu'on... qu'on ne risquait plus rien, que tu avais arrêté... À moins que ce ne soient encore que des mensonges, hein ? C'est ça, en fait, tu n'en as que faire des promesses, les tiennes ne valent rien ! dit-elle d'une voix qui augmentait de volume après chaque mot.
Elle le fixa d'un regard noir et désemparé.
- Ose me dire que j'ai tort !
Il n'eut rien à répondre et se retourna pour mettre à bien sa démarche. Alice se laissa un temps de répit, passa sa main sur son front, et cala une main sur chaque hanche. Soupirant, elle dit :
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Nos valises. Celle de Paulo est dans l'entrée, il ne manque plus que la nôtre.
- Attends... Tu es en train de me dire qu'on va partir en cavale, Mathieu ?
- Quand est-ce que tu comprendras qu'on n'a pas le choix !
- Tu avais le choix de m'écouter quand je te disais d'arrêter de te précipiter pour chercher un travail, d'arrêter de me mentir ! Maintenant, évidemment qu'il est trop tard... Mais tu veux embarquer notre fils à l'autre bout du monde, je ne sais pas ce qu'il te prend Mathieu... C'est du grand délire !
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J'ai dit « je t'aime » à mon plus beau problème
Romance- OK, donc si je comprends bien, vous me demandez de mentir à tous mes collègues les plus proches qu'on peut, je le pense, appeler des amis, et qui plus est, en leur faisant croire à votre mort, et aussi, par la même occasion, à celle du fugitif ain...