Le début

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Quand sait-on que l'on devient vraiment fou ? Parce que nous sommes tous un peu fous sinon ce serait l'anarchie dans notre tête.

Aujourd'hui c'est le jour des réunions de groupe. Je trouve ça plutôt cool parce que c'est dans ce moment-là que je me dis que mon état n'est pas si mal que ça. Prenons Karen pour exemple : elle est convaincue qu'il existe un complot qui vise à envoyer des enfants dans l'espace pour nourrir des aliens. Tout ça pour éviter une invasion. D'ailleurs, d'après elle son frère, à fait partit du complot, d'où sa disparition. 

Ah et ensuite Zork qui est croit être un vampire .Pas trop mal sauf quand sa chambre est à côté de la vôtre et qu'elle vient vous mordre. Si vous ne me croyez pas j'ai une cicatrice sur mon poigner pour en témoigner. Et on se demande encore comment je suis devenue populaire !

Je me moque peut-être un peu d'elles mais elles sont ce qui se rapproche le plus à des amies. Des amies étranges, bizarres avec de vrais problèmes psychologiques mais elles savent écouter.

Ensuite il y a Derk, le Bad boy de l'asile. Plutôt pas mal en plus. Mais je doute que les coups de foutre puissent être possibles dans cet asile, ou dans n'importe quel asile.

Quand on y regarde de plus près on pourrait se croire au lycée. Bon avec des petits plus comme les médicaments et des psys à gogo.

-Authentic ?

Ça c'est le docteur Mayard. Une femme plutôt mince avec de longs cheveux gris.

-Authentic ? Aurais-tu quelque chose à dire au groupe aujourd'hui ?

Ah ben oui, je ne vous ai pas dit. Moi, c'est Authentic. Ce n'est qu'un surnom car mon vrai nom ne me correspondait pas très bien. C'est du luxe de pouvoir choisir un surnom ici.

-euhmmm... nan. Rien ne me vient.

-Je trouve que tu ne partages pas grand-chose avec nous, me dit-elle avec un air lassé.

-Ben non, les histoires des autres sont bien mieux que la mienne.

-Authentic ! Ce ne sont pas des histoires mais des faits.

-Mais oui. Ah et je voudrais écrire un livre, au cas où je peux prendre un de vos ''faits'' ?

Elle me regarda avec un regard qui me disait que j'allais avoir droit à une petite séance privée d'ici peu pour m'expliquer de mon comportement.

-Bon et bien, c'est fini pour aujourd'hui. Retournez dans vos chambres.

Traduction ; << J'en ai marre de vous, retournez en cellule>>.

********************

-Entre Authentic et assieds toi. Nous avons à parler aujourd'hui, me dit le docteur Mayard.

-Comme toujours pourtant rien ne change

-S'il-te-plait voudrais-tu bien arrêter avec tes sarcasmes ?

-Vous m'avez déjà pris Alex, vous n'allez pas me prendre en plus mon sarcasme ?

-Les deux sont très différents et tu le sais. Et tu dois apprendre à mieux te comporter. Tu sais que dans quelques mois je ne serais plus là pour te dire quoi faire ?

- Oui comme à chaque fois que vous me posez cette question.

J'ai peut-être l'air de ne pas l'apprécier mais n'empêche, je l'aime bien Doc. C'est certainement ce qui se rapproche le plus d'une mère pour moi. Je pense qu'elle va vraiment me manquer quand je ne serais plus ici.

-Bon. Tu n'entends toujours plus Alex ?

-Noooon pour la centième fois, vos médocs marchent du tonnerre !

-Ne t'énerve pas, ce n'est pas le but. Je veux juste vérifier que tu vas bien. Tu me sembles fort énervée ces temps-ci.

-ça va impec pour moi. Et rassurez-vous dans quelques mois vous ne devrait plus vous soucier de moi !

-Tu sais très bien que je me soucierais toujours de toi, me dit-elle avec un air presque sincère.

J'aimerais vraiment qu'elle soit sincère avec moi, mais c'est son rôle de psy de me le faire croire.

Le silence qui suivit se fit lourd. Et c'est à ce moment-là qu'un hurlement déchira ce silence ; mes hurlements.

-Ma tête, ma tête j'ai mal, dis-je à Doc pour qu'elle m'aide.

Je n'étais presque qu'incapable de faire quelque chose d'autre que de me tenir la tête. Un liquide chaud commençait à couler de mon nez à ma bouche. Du sang.

C'était un énorme bourdonnement dans ma tête ... Non, autre chose. Oui, une voix.

Alex ?

-Alex. Alex c'est toi ?

-Authentic ? Mais de quoi tu parles, Criais le docteur Mayard.

Ma vue commençait à se décomposer  à cause de larmes de douleur. Je n'arrivais pas bien à saisir les mots qu'Alex pouvaient dire. SI seulement c'était vraiment Alex et pas une crise de panique.

Et là le black-out.

AuthenticWhere stories live. Discover now