Chapitre 3 :
Les premiers flirts
La première année de secondaire fut assez calme. Les garçons ne
nous intéressaient pas encore. Les copines et l'école étaient plus
importantes à nos yeux. Les parents d'Anne avaient choisi pour elle
l'Athénée Royal. Dan allait au Lycée Charles Plisnier, Bel et moi à l'Ecole
Technique du Hainaut. Après les cours et le week-end, on se retrouvait.
Nous jouions encore à des jeux puérils tels que les poupées Barbie, cachecache.
On faisait des balades en vélo.
A la fin de cette année, nos résultats scolaires furent assez bons sauf
pour Bel qui, avec cinq échecs devait se diriger vers l'école professionnelle
de Trets. Je me retrouverais donc seule à l'école. Cela ne me faisait pas
peur. Ce n'est qu'à partir de la deuxième année que nos sujets de
conversations changèrent... « Alors ! C'est comment ? Et toi, tu l'as déjà
fait ? ». Nous nous posions des questions sur le baiser. Le premier flirt est
un souvenir inoubliable... pas toujours le meilleur !!! Aucune de nous
quatre n'avait encore jamais embrassé un garçon. Nous nous posions des
questions et trouvions quelques infos auprès de Giacomina. De père
sicilien et de mère Italienne, ils étaient des parents très stricts. Elle ne
pouvait jamais sortir ou très peu. L'école était pour elle une bouffée d'air.
Pourvue d'une imagination débordante, elle nous laissait pendues à
ses lèvres lorsqu'elle nous contait ses histoires de garçons dans lesquelles,
elle n'oubliait pas d'ajouter des détails croustillants. Elle avait un an de
plus que nous, des cheveux noirs courts, très mince, ne dépassant pas le
mètre cinquante. Elle avait déjà eu deux copains. Avec ses dires nous
étions impatientes de pouvoir goûter à ce premier baiser tant attendu.
Nous avions décidé d'aller au cinéma de Trets qui se situait près de
La Fontaine. C'était encore un cinéma de quartier très peu fréquenté avec
des sièges en bois. Les gens préféraient déjà le luxe et le confort des
cinémas de Mont. Cela nous arrangeait bien. Il est vrai qu'à la fin de la
séance, nous avions des courbatures mais peu importe, le principal était la
projection. Je ne me souviens plus du film à l'affiche, sans doute un film
d'aventure ou de fiction. Mais je me rappelle l'avoir aperçu « lui » avec sa
bande de copains. Parmi eux, il détonnait. Il était le plus grand, les cheveux
courts, châtain, habillé de beige, dans un costume neuf, tiré à quatre
épingles. Il me paraissait être le chef de la bande, voire même un dirigeant
de la Mafia, d'origine italienne ou espagnole, je savais qu'il s'appelait
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Amours Polychromes
RomanceDerrière une vie simple, se cache parfois une histoire compliquée... Faut- il croire au grand Amour ? Certains diront que c'est une quête sans fin, d'autres en ont fait leur deuil et p...