Il était une fois!
Le commencement de quelques histoires racontées par nos grands-parents. Autour du feu, éclairant cette nuit-là, sombre, tranquille, calme. Cette nuit-là, fraîche, Belle et riche. Cette histoire qui touche a la fois aux réalités et ce qui se passera plus tard, projection de l'avenir. Des thèmes abordés!
Il était une fois!
L'histoire que raconte une mère à ses enfants au moment de dormir. L'histoire d'une princesse et d'un prince. L'histoire d'un cavalier. L'histoire d'une méchante sorcière.
Il était une fois!
Et cette fois ce n' est ni l'une ni l'autre. C'est cette unique fois. Cette fois différente des autres. Peut-être la dernière. Celle de tout un chacun.Il était une fois. Et ce n'est pas il y a aussi longtemps comme le prétendent toutes ces histoires.
Il etait une fois!
Un couple, marié. Un couple pauvre mais qui vivait a la sueur de son front. Un couple de travailleurs, d'infatigables sis a la banlieue dakaroise avec leur petite famille. Un couple de jeunes, amoureux et qui s'entendait à merveille. Effectivement, Khardiata Pouye et Omar Ndir vivait un amour inconditionnel avec "de l'eau fraiche".
L'epouse, Khar est issue d'une famille très aisée. Son père, elle l'a perdu tôt, a l'âge de 9 ans. Le frère de lait de son pere a hérité de sa mère apres le veuvage. Ce qu'on appèle le levirat. Khar aussi a hérité d'un nouveau père qui s'occupait bien d'elle et qui, comme ses autres " frères" bénéficiait d'un confort sans conteste. Le seul hic est qu'elle et ses cousines ou soeurs n'ont jamais posé le derrière sur une table d'école. Elles n'ont meme pas cherché à le convaincre. Son nouveau père était très strict là dessus, extrêmement et exagérément. Les garcons avaient ce droit mais les filles n'ont pas droit a l'éducation occidentale. En dépit de leur vie dakaroise. Car lui avait un bon poste au chemin de fer de Thiès, un poste qui payait beaucoup et si ce n'était pas lui qui venait deux Week-end dans le mois, ce sont ses deux femmes qui partaient le voir. La mère de Khar et sa coepouse. Tout le temps, il insistait sur le fait que les filles ne doivent ni aller a l'école ni frequenter celles qui y vont Elles pouvaient jouer, s'amuser entre elles et aider leur mère ou tante dans les corvées ménagères. C'est ainsi que Khar ne connaît pas un mot français.
Elle était couvée, nourrie, habillée et blanchie. En plus d'etre belle a souhait, soignée et respectueuse, Khar s'y connaissait en très bonnes cuisines. Elle savait faire de très bons plats et surtout des jus excellents et des " radis", crèmes glacées mises dans des sachets. Elle savait coudre des boutons manquants, repasser du linge bien lavé, récurer des pièces. Bref, elle était jeune, belle et en âge de se marier.
Pour pouvoir couvrir ses besoins personnels, ceux qu'elles n'aura pas besoin de demander à son père ou a sa mère, elle a décidé un jour de vendre son jus. Avant midi, les bouteilles qu'elle échangeait pour une piece de 50 francs étaient dans le réfrigérateur. A treize heures, avec sa glacière et en tenue correcte, elle vendait en faisant le tour du garage pour servir les apprentis et les chauffeurs. Elle s'en sortait bien. Et les gens appréciaient énormément cette petite bouteille de pain de singe, bissap, ditakh ou gingembre. Avec un fort caractère plus un sourire simple, elle trouvait son gain dans cette activité.Un jour, un des apprentis l'a pris à part pour lui parler de ses sentiments. Par politesse, elle l'a bien écouté, l'a remercié pour sa franchise et son courage. Car jusque là aucun homme n'a osé se présenter pour déclarer une flamme. Pour faire sa "star", elle a dit qu'elle réfléchira et lui fera part de sa décision quand elle sera prête.
Une semaine! Deux semaines! La jeune Khar n'a pas daigné lui parler.
Après sa vente, alors qu'elle rentrait chez elle, le jeune Omar Ndir l'a poursuivi jusqu'à la sortie du garage pour lui parler. Avec sérieux, il lui a carrément dit qu'il n'est pas ici pour jouer et que si c'est pour le faire attendre et après lui dire que ce n'est pas possible. Ce n'est pas la peine de le laisser espérer. C'est à ce moment que Khar comprit que Omar est non seulement sérieux mais aussi sait ce qu'il veut. Elle a accepté de faire suivre leur idylle. Progressivement l'attirance s'est transformée en amour, un amour véritable et véridique. Un amour simple. D'une vendeuse avec un apprenti de car rapide.
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Tache
General Fictionune seule tâche: effacer cette tache. Découvrons l'histoire, celle de toute une vie.