Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis l'annonce de mon futur petit frère.Je me suis faite à l'idée que cet enfant serait un garçon pour me rassurer. Les femmes du village étaient au courant et attendaient impatiemment sa venue. Ce n'était qu'un sujet de plus dans leur ronde durant le thé de seize heure chez l'une d'elles. Une ronde où tout les ragots du village circulaient même les plus farfelues, je n'y ai jamais assisté, il faudra que j'essaye un jour c'est seulement ma mère qui y allait parfois pour prendre le thé mais seulement parce que son amie l'obligeait. Elle n'aimait pas cette ambiance entre hypocrite, ma mère a toujours été honnête et droite, elle n'était pas comme elles. Pour tout vous dire, elle les de loin la meilleure femme, maman et épouse car ma mère c'est bien la meilleure ! Elle est tellement forte... Mais l'heure approchait, le bébé voulait montrer le bout de son nez, ma mère souffrait elle ne voulait pas que ce moment arrive mais un soir, les femmes se sont rassemblées comme à chaque naissance et ainsi, la sage femme du village était déjà prête pour le travail.
Je ne pouvais pas être le soutien de ma mère, il ne fallait que personne ne me voit. C'était les mêmes femmes au jour de ma naissance et après avoir annoncé que j'étais une fille, elles se sont faite à l'idée que mon père me tuerait sur le champ. En effet, elles ignorent mon existence et d'ailleurs c'est mieux comme ça. Quant à ma mère, elle se battait contre elle-même pour ne pas accoucher, c'est étrange, c'est ce que vous vous dîtes sûrement mais elle n'était pas heureuse de mettre un enfant au monde, elle ne le voulait pas. Elle pleurait, épuisée,elle a finit par lâcher prise et c'est ainsi qu'un enfant est venu au monde un soir d'hiver à Kaboul. On entendit dans toute la maison des petits cris et c'était bien des pleurs d'enfant mais on n'entendit plus ma mère, ni la sage femme, ni les femmes devant la porte, non seulement des pleurs d'enfant. Daoud était derrière ces femmes malgré que mon père lui avait interdit d'assister puis on entendit un cris aiguë, renfermant toute la tristesse du monde, le désespoir et le remord. C'était le cris de ma mère, cela m'a fendu le cœur, ce cris-là voulait tout dire... C'était une fille. Même si mon père était parti faire une course, cette petite fille ne restera pas en vie bien longtemps, elle n'aura pas ma chance malheureusement et même si je ne la vois pas et je ne peux pas la toucher et bien elle me manque déjà... Car si nous avions été dans un autre État plus tolérant, j'aurai pu avoir une petite sœur avec qui jouer...
«- Il faut la tuer avant le retour de mon mari. » annonce ma mère.
Elle avait cessé de pleurer et elle était bien consciente de l'horrible parole qu'elle venait de prononcer.
Pourtant, elle ne pouvait pas tuer sa propre fille, elle avait un cœur. Les femmes sont parties depuis déjà presque un quart d'heure hormis la sage femme qui essayait de venir en aide à ma mère.
Malheureusement,le crime qui allait se produire dans cette maison, me marquera à vie.
Ma mère appela Daoud qui arrive aussitôt, je m'avance un peu pour pouvoir voir ma mère puisque ma chambre était en face de la sienne. Elle est en larme, elle est désespérée et triste. Ce qu'elle fit dans l'instant me surpris, elle tend le nouveau né à Daoud.« - Mon fils pardonne-moi, Ya Allah, pardonne-moi. Daoud tue-la.
- Maman non je ne peux pas faire ça !
- Fais-le ! Fais-le, sinon c'est ton père qui la tuera, s'il te plaît...
- Maman, dit-il en pleurant.
- Tu l'emmènera à la rivière et tu la mettra sous l'eau, jusqu'à qu'elle se noie... Va-t-en... »Daoud partit alors en courant, quelques larmes coulaient sur ses joues.Comment pouvait-on accordé untel crime à un si jeune enfant ? Il n'avait pas l'âge d'être un meurtrier, Daoud est tellement sensible, encore une fille de plus disparus à Kaboul et personne ne le saura jamais. Je ne dors plus depuis, je ne saurai vous dire si c'est du chagrin, de la dépression ou bien de l'angoisse mais cette nuit-là, je ne l'oublierai jamais.
Lorsque mon père rentra de sa petite escapade nocturne,il se demanda ce que la sage femme faisait là et surtout où était passé son nouvel enfant. Puis, ma mère, muette, se contentait de fixer le sol de ses yeux fatigués et humides. Il n'était pas dupe et avait compris qu'elle s'en était débarrassé, puis sans la moindre compassion, il s'en alla manger le dîner qu'il avait raté.
Je n'ai cessé de pleurer comme si je ressentais la douleur de cette petite, c'est comme si on me noyait dans un feu où tout en moi brûlait, je souffrais intérieurement sans même pouvoir extérioriser une once de sentiments, je n'y avais pas le droit, eux si, c'était la vie que je menais, jusqu'au jour où mon père me mari.
Après avoir passé le cape de mes treize ans. Cela était tout à fait normal chez nous. Laisser une fille à un homme plus vieux. Je n'avais pas droit aux larmes, même si je me forçais à les retenir en ayant le regard persistant et pervers de cet homme qui était destiné à être mon futur mari. Il y avait en moi, une voix intérieure qui voudrait se faire entendre car elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas ces foutus traditions, elle ne comprenait pas ce monde qui tournait à l'envers depuis déjà bien trop longtemps. Elle ne comprenait pas ces personnes qui fermaient les yeux sur ces injustices.
Ma mère me préparait dans la chambre et le silence régnait. C'est fini, ils peuvent enfin souffler, je ne vivrai plus cacher sous leur toit. Je sais que j'étais un poids sur leurs épaules et que seul ma petite personne les freiner dans leur vie paisible. A ce moment-là, je n'ai pu retenir mes larmes et dire à ma mère :«Tu t'es enfin débarrassé de moi. Maman, tu me fait tant de mal !Mais Dieu est grand ! »
J'implorai Dieu de me venir en aide, un quelconque signe, n'importe lequel, le plus minime qui réussirait à me faire sortir de cette situation.
Ce soir j'allais me marier à Atiq Safi, un afghan pur et dur. Je crois qu'il a divorcé une dizaine de fois selon les commérages des femmes du villages qui avaient pour habitude de prendre le thé chez ma mère les mercredis après-midi. Il est vieux, très vieux, Atiq était âgé, il avait dépassé la quarantaine depuis quelques années déjà et moi, je n'ai que treize ans.Pour tout vous dire, je venais à peine d'avoir mes menstruations et qu'elle horrible jour était-ce. Je pensais mourir d'une hémorragie,ma mère ne m'a jamais parlé du fonctionnement du corps féminin et je ne connaissais absolument pas mon corps. Alors elle m'explique en vin ce que c'est et pourquoi ça arrivait et quand ça arrivait.Alors, je suis restée sous le choque, comment une créature peut saigner durant tout une semaine sans mourir ? C'était horrible,qu'est ce que j'envie Daoud.
La cérémonie n'était pas le plus beau jour de ma vie, loin de là. Il fallait que la cérémonie se passe dans les règles de l'islam des talibans avec quelques sourates et une date et du lait. Ensuite fut venu le soir où il fallait que je m'offre à ce vieux bougre parce que c'était à présent mon mari. Je n'avais pas mon mot à dire, il fallait que j'obéis comme chez mes parents.
J'ai quitté le foyer pour une maison assez belle et grande, il avait les moyens sauf que c'est moi qui allait nettoyer chaque jours toute les pièces de la maison, qui devra faire à manger et m'occuper de ce pervers.La nuit de la cérémonie fut horrible. Il n'y a pas de mot, je ne les trouve pas pour tout vous dire. J'avais mal. Et puis, il m'ordonnait de me taire et que c'était à quoi je servais ici.J'aurai préféré rester toute ma vie enfermé avec les coups de mon père qu'être auprès de ce vieil homme obsédé par les jeunes femmes et le sexe.
D'ailleurs j'avais tellement peur cette nuit là que je n'avais même pas remarquer que j'avais mis un pieds dehors, que j'avais traversé Kaboul. Je ne cessais de fixer le sol car son regard insistant me mettait très mal à l'aise. J'avais enfilé une robe très simple et blanche en signe de pureté que Atiq appréciait. Tout le long du trajet, il ne cessait de me dire des choses abominables, c'était un fou. Tout le monde questionnera son voisin en demandant comment un homme riche pouvait prendre une petite fille issue d'une famille très pauvre. Bien-sûr que ma beauté l'avait aveuglé, d'ailleurs il ne cessait de me complimenter sur mes yeux bleu.Il me promettait de m'offrir tout ce dont j'avais besoin en échange de ses plaisirs et de ses envies que je devais satisfaire lorsqu'il me le demandait. Je n'avais pas le droit de refuser de toute façon. Alors il fallait que je subisse et que je me taise.
Le lendemain matin, Atiq dormait encore et je me lève avec difficulté pour me rendre à la salle d'eau. C'était très beau mais j'avais très mal et je nem'attardais pas sur la décoration. Je détestais ma vie, mon destin et par ailleurs mes parents, ils disent qu'ils m'ont offert une meilleure vie mais je pense plutôt qu'ils voulaient juste se débarrasser de moi pour qu'ils soient en sécurité. Mon père est fou amoureux de ma mère malgré les coups qu'il a pu lui donné, il disait souvent qu'il préférait donner des coups à sa propre femme que de la voir au milieu de la place public à se faire lapider. Puis vint au tour de Atiq de se réveiller, je n'avais rien préparer encore. Alors il fit une grimace et me lance un regard remplis de haine. Il me traitait de bonne à rien et surtout il ne cessait de me répéter que je n'étais pas une fille à marier. Mais bien-sûr que je ne le suis pas ! Il me regardait dans les yeux et attendait que je baisse le regard mais je refuse, je lui tiens tête. Il n'était personne pour moi, dans mon cœur il n'avait pris aucune place et ce n'est pas cette homme qui me fera peur.