Chapitre 36: Jake

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Je l'ai vue lorsqu'elle est sortie de prison. Elle était seule. Elle s'était mise à pleurer. Je m'étais imaginé toutes les raisons possibles à ces larmes, même celle ou j'y figurais.

Je ne m'étais jamais montré à Nick lorsque tout danger avait été écarté, j'avais préféré lui laisser croire que j'étais mort. Que l'une des balles m'avait atteinte et que j'avais succombé. Mais ce n'était pas la bonne version, j'étais vivant et aucune balle ne m'avait traversé, les deux balles avait été pour mes poursuivants. Du travail propre et net, une balle en pleine tête à chacun. Les planques ne manquaient pas et j'avais attendu la libération de Sandy afin de la revoir mais après dix ans je m'étais rendu compte que je ne pouvais décemment pas venir la voir la bouche en coeur pour que l'on continue la où on s'était arrêté, j'étais amoureux d'elle évidemment mais je devais réapprendre à la connaître. Dix années passée derrière les barreaux change quelqu'un à jamais. Ma solution avait été de la suivre.
Ma filature m'avait conduit jusque devant le bâtiment ou séjournait Nick la plupart du temps. Elle savait exactement ce qu'elle faisait, cela se voyait a sa démarche. Je ne l'avais pas suivit à l'intérieur du bâtiment de peur de me faire repérer. Elle était ressortit l'air maussade, pris d'un élan je m'étais apprêté à la prendre dans mes bras puis je m'étais souvenu, laissant retomber mollement mes bras le long de mon corps. Le temps passait et elle revenait souvent ici et elle ressortait de l'appartement qu'il habitait avec le sourire jusqu'a ce qu'elle sorte totalement du bâtiment et que son sourire s'évanouisse comme à chaque fois. Puis, un jour elle était resté, elle s'était installé la bas... Il y avait une salle d'entraînement à l'intérieur elle n'avait donc aucune raison de sortir souvent à mon plus grand damn.

Un jour je vis sortir Nick paré du plus beau costume que je ne lui avais jamais vu, la démarche nonchalante comme si il se dirigeait autre part que dans un règlement de compte.
Deux heures plus tard je l'avais vu sortir, elle, dans une robe immaculée, une robe de princesse que n'importe quelle  femme aurait jalousée, cette robe qui mettait tellement son corps en valeur que je ne comprenais pas pourquoi c'était lui qui l'avait, qui en profitait, l'admiration que j'avais éprouvé il y a quelque instant se transforma en une colère sourde remettant en question tout les sentiments que j'avais pour elle et mon désir de reconquête..

Un mois après ils sortirent ensemble de l'immeuble et il se dirigèrent vers une voiture que je ne pouvais pas suivre mais qui ne les ramena jamais jusqu'ici. J'appris plus tard qu'ils avaient déménagé et réussi à obtenir l'adresse où je me rendis sans plus tarder. Je ne sais pour qu'elle raison, mais ne voyant pas la voiture qu'il utilisait toujours pour ses déplacements mon esprit en déduit qu'elle devait être seule, et comme si mon corps ne m'appartenait plus mes jambes me portèrent jusque devant la porte et appuyait sur la sonnette que j'entendis émettre un son strident à l'intérieur de la maison. Elle ouvrit la porte et se figea comme prise de panique. Ses yeux clignait et sa bouche état entrouverte mais n'émettait aucun son. Je fis sortir un bref bonjour de ma gorge serrée par l'angoisse mais cette rage sourde que j'avais ressenti le jour de leur mariage revint en force et je repris contenance en lui demandant la permission d'entrer. Elle s'effaça pour m'en laisser la place. Je me dirigeais vers ce qui me semblait être le salon. Elle se dirigea vers une cuisine ou j'entendis le signe caractéristique d'une bouilloire qui chauffe. Je décidais de la suivre. Je lui posais la question qui me brulait les lèvres. Pourquoi lui? Pourquoi l'avoir choisi lui? Pourquoi n'avoir pas chercher à me retrouver? Elle me répondit, elle me répondit que c'est lui qu'elle aimait et qu'elle me pensait mort. Sa réponse fut soufflée comme un discours que l'on a répété trop de fois, le mensonge perçait dans sa voix pour moi qui n'était pas dupe. À ce moment là, lorsque je pris conscience qu'elle me parlais, qu'elle me répétait plus fort ce mensonge éhonté ma rage se déversa en moi, comme un flux chaud.

Je me suis souvenue par flash de ce que j'avais fait ce jour la. Et de ce qu'elle avait soufflée en rendant l'âme.

- C'était ma mission.
Elle l'avait murmurée tellement faiblement que je faisais tous pour croire que ce n'avait pas été ses dernières paroles, que j'avais mal compris. Je m'inventais divers scénarios afin de ne pas voir ma culpabilité en face, mais je l'avais belle et bien tué de mes mains, ces mains qui ont porté les coups à cette femme que j'avais aimé et qui portait en elle un enfant mêmes s'il n'était pas le mien.

Et cette vieille qui pensait que son fils était responsable et qui avait payé le voisin pour faire croire qu'il était son amant, et cet imbécile qui n'avait pas compris qu'il pourrait être incriminé. Ces imbéciles qui ne savaient pas la vérité et qui avait voulu accommoder cette culpabilité qui me revenait, qui me rongeait, me ronge, me rongera.

Cette culpabilité qui m'a accompagné depuis bien trop longtemps.

Il est temps de lui faire mes adieux.

De m'en séparer comme je me suis débarrassé d'elle.

Comme un lâche.







Comme Une Aide De L'au-delà ( Terminé / En Correction )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant