Les Chroniques de l'Enchanteresse

- 2 -

           
Après avoir fermé la porte, elle revient vers moi en m'apportant une boîte fait de bois doré. Des gravures anciennes sont dessinées dessus, j'effleure avec douceur chaque détail de mes doigts. J'ai froncé les sourcils en l'ouvrant, une pierre rose pâle était posée en son intérieur.

— Qu'est-ce-que c'est ? Je demande en prenant l'objet dans mes mains.

— Ton cadeau d'anniversaire, ceci est la pierre Opale, appartenant de génération en génération à notre famille.

Je l'ai observé attentivement, des gravures étaient inscrites sur celle-ci. Je plisse les yeux pour essayer de mieux visualiser l'inscription mais je ne comprends pas sa signification. Mes doigts caressent davantage la matière lisse de la pierre.

— A quoi sert-elle ?

— C'est un fragment provenant d'un gigantesque portail, Keryan pourrais-tu expliquer la provenance de cette pierre ?

Mère était partie vérifier le travail de Keryan, elle regardait avec attention ses cristaux d'enchantement et semblait satisfaite de son travail, laissant place à un demi-sourire. Lui s'avance vers la table où je suis pour se poster à côté de moi. Il regarde la pierre attentivement avant de poser ses yeux sur moi.

—Jadis ce portail permettait aux créatures magiques de faire partie de ce monde. Mais un jour par l'avidité du pouvoir qu'engendrait ce cristal, des mages l'ont brisé le réduisant en d'infimes fragments. Tous les Royaumes de tous les continents décidèrent de répartir ces fragments dans chacune des familles nobles existantes possédants des pouvoirs. Depuis ce jour, pour représenter leur puissance, les familles ayant un fragment, peuvent invoquer leur familier. Seules quelques races ont choisi de ne pas en avoir, comme les ogres, les nains et les elfes.

J'ai regardé mère qui venait de caresser tendrement sa chouette au plumage d'un blanc immaculé.

— Tous les membres d'une famille peuvent invoquer un familier ?

— Oui mais pour activer le cristal il faut le mélanger à ton sang et réciter une incantation.

A ces mots mère vient près de moi en me tendant un parchemin sur lequel est inscrit une formule et un dessin d'un cercle. Je le prends pour mieux l'observer.

— Tu devras finir par une phrase que tu choisiras, elle doit venir du plus profond de ton cœur, et tu devras terminer par le nom de ton familier. 

J'acquiesce avant de la remercier, elle me recoiffe mes longs cheveux noirs et me prend dans ses bras.

— Je retourne à mes appartements, merci Keryan pour vos explications.

Le jeune homme avait simplement hoché la tête, je pars ensuite les laissant travailler. En circulant dans les couloirs je m'imaginais un instant sortir de ce palais. C'était étouffant de rester ici, cloîtrée entre ces murs épais. Chaque recoin de cette cité n'avait aucun mystère pour moi. Alors que j'arrivais dans l'aile de mes appartements je sentais soudainement que l'on m'agripper l'épaule. Me retournant je vois Ellior me poussant rapidement dans une pièce à côté.

Il s'agissait d'un petit salon, la pièce était sombre, et vide. Ellior qui était derrière moi se rapproche dangereusement de ma nuque, je sens son souffle s'abattre contre ma peau ce qui me procure d'infinis frissons. Me maintenant contre lui, il dépose quelques baisers contre mon cou. Je me retourne toujours collée à lui et le regarde tendrement, ses prunelles vertes analysent mes lèvres sous tous les angles.

— Ellior il ne faut pas...

— Il ne faut pas quoi Blaze ? S'unir parce qu'on s'aime l'un l'autre ?