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Hope.
Ce soir Taylor a une course et demain matin, à six heures exactement nous partirons à Jools. Je suis en stress total. J'ai peur de revenir seule, qu'il ne me voit plus comme avant. Parce qu'il se rendra vite compte du regard que me portent les gens de là-bas. Je suis même étonnée que personne ne sache ici, alors que cette affaire a fait grand bruit chez moi. Honnêtement, je n'ai pas envie de l'accompagner ce soir, mais il me l'a demandé, et puis rien qu'à imaginer une de ces pétasses essayer de lui mettre le grappin dessus m'énerve. J'enfile une jupe en jeans, mes converses et un chemisier sans manches noirs, ça fera l'affaire.

Tout en me coiffant, je regarde le lac derrière chez moi, admire la lune qui y brille déjà. J'ai hâte que l'été soit là, de plonger dans cet eau claire et de m'y éclater.
Et pourquoi pas avec Tay ?
Mais avant de faire des projets, il faut voir où on en sera après le week-end.

Je soupire, tente de calmer l'angoisse qui me tord le ventre, qui m'opprime la cage thoracique. Et si je lui disais tout, avant qu'on ne parte ? Ce serait mieux, non ?
Ma conscience acquiesce, mon subconscient secoue la tête.

Non, il va faire une course ce soir, je peux pas lui dire ça juste avant. Après alors ? Oui, on fait ça après... Enfin, on verra si j'en ai le courage. 

*****

Il fait déjà noir quand je me gare sur le même parking que la dernière fois. Je tremble dès que je mets un pied dehors. J'aurais dû mettre un jeans, pas une jupe. Il caille ici ! Je cavale le plus vite possible vers le parking et grimpe la série de marches qui mènent aux voitures. La musique y est assourdissante, je ne sais pas comment ils peuvent aimer ça. Des filles habillées comme des trainées – euh pardon, habillées sexy – roulent des hanches en marchant vers les hommes qui bichonnent leur voiture.

 Je m'avance dans la foule, serre l'anse de mon sac entre mes mains pour me calmer et chercher Taylor du regard. Je le repère immédiatement sur le capot de sa voiture, entouré de trois filles, dont la rousse et la blonde. Putain il fout quoi, là ? Mon sang boue, la rage me submerge. Soit je leur mets un pain dans la tronche, à tous les quatre, lui compris soit je marque mon territoire, comme un chien pisserait autour de son jouet.

Bah ma foi... Pissons !

Je joue des coudes, me fraie un chemin jusqu'à leur petit groupe en ne lâchant pas le grand dadet des yeux. Toi, tu ne perds rien pour attendre, Tay. Il sourit quand il me voit et se lève pour venir m'accueillir. Je lui saute dessus, ce qui le surprend et presse ma bouche sur la sienne avec gourmandise.

Alors que ma langue part à la conquête de la sienne, ses mains glissent dans mon dos, se posent sur mes fesses. Il geint, je gémis doucement. Taylor se recule, me regarde en souriant et je sens mes joues devenir cramoisies.

—Je sais à quoi tu joues, bébé, murmure-t-il.

—De ? Je ne fais absolument rien, feinté-je. 

—Continues, Hope, j'adore ça.

Ses yeux malicieux plongent dans les miens avant que sa bouche ne reprenne possession de la mienne. Et ça n'a rien à voir avec le baiser que moi je lui ai donné à l'instant. Celui-ci est animal, brutal. Sa langue force mes lèvres, s'enroule autour de la mienne avec avidité et je dois me tenir à ses bras pour ne pas flancher. Une de ses grandes mains se posent dans ma nuque, m'empêchant presque de respirer. Ce baiser à lui seul, vaut au moins une bonne demi-heure de préliminaires. C'est dire dans l'état que je suis ! Essoufflée, excitée... 

—Egalité.

Il sourit alors que je fronce les sourcils et me prends la main pour aller saluer les autres. C'est à ce moment-là que je vois Nasir qui nous lancent un regard noir. Je lui adresse un petit sourire gêné, parce qu'il faut bien avouer que Tay n'était pas loin de me prendre à même le béton du parking. Nasir détourne les yeux et les talons. Ouais... Bon. On est deux gros jaloux, on n'a pas confiance en l'un l'autre et on flippe d'aimer. Je ne sais pas si on va aller bien loin comme ça.

Je t'aime, moi non plus... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant