LES JEUX DE L'AMOUR [larry]

T R E N T E - N E U F

- Harry ? Je vais faire un tour ! déclare Louis se dirigeant vers le hall d'entrée. J'ai besoin de prendre l'air.

Il sourit en apercevant un sweat-shirt gris qui traîne sur un meuble : Harry étale ses affaires absolument partout. Hésitant, Louis passe ses doigts dessus, et s'assurant que le bouclé ne soit pas derrière lui, il l'enfile rapidement, savourant l'odeur qui y est imprégnée. C'est comme être dans ses bras et... Putain, il se sent juste ridicule.

Il se rappelle à peine de quel genre de personne il était avant de tomber sous le charme de son foutu garagiste. Une personne qu'il se forçait à être, certes, mais au moins il avait la paix et les sentiments ne se faufilaient pas jusqu'à lui. Mais il a confié son coeur à Harry, aussi désespéré qu'il puisse l'être, et étonnamment, il ne le regrette toujours pas.

Se sentir aimé, c'est si incroyable. 

Toujours perdu dans ses pensées, Louis s'apprête à ouvrir la porte pour sortir quand une main s'enroule autour de son poignet et le fait revenir sur ses pas. Les lèvres du blond s'étirent en un énième sourire alors qu'il finit contre le torse musclé d'Harry.

- Ah oui ? murmure ce dernier d'un ton grave, encerclant la taille de Louis d'un bras pour le garder contre lui. Et en quel honneur éloignes-tu ton corps du mien ? 

Louis frissonne. Ses paupières se ferment alors qu'il cache son visage dans le cou du bouclé.

- Je te manque déjà ? sourit-il.

- Tu me glisses entre les doigts, Louis. Tu m'échappes constamment, et t'attraper est si compliqué...

- Tu viens de le faire pourtant.

- Louis, pourquoi quand on... se rapproche... tu pars toujours ?

- Je... Non, Harry, je ne pars pas, ok ? Je veux juste... aller profiter de mon nouveau quartier résidentiel, respirer... autre chose que ton parfum bien que ce soit la plus délicieuse odeur du monde... rit-il, bien qu'un peu attristé par la vérité que lui souffle Harry.

- Pourtant, c'est bien mon pull et mon parfum que tu portes actuellement. Un peu compliqué de ne pas penser à moi avec ça, non ?

Louis se mord la lèvre, relève les yeux vers ceux d'Harry. 

- Laisse-moi encore quelques jours, dit-il, à peine audible. Laisse-moi m'habituer à... toi, et ton... tes...

- Mes sentiments ? termine Harry, réalisant. Tu... Mes sentiments pour toi te dérangent ? 

- Qu-quoi ? Non ! C'est juste que...

- Ça te dérange, lâche Harry, se détachant du blond.

Il n'est pas vexé, loin de là, il est juste terriblement attristé. Il espérait que Louis ressente exactement la même chose que lui, mais il en a peut-être trop demander, après tout ce que le blond lui a apporté jusqu'à maintenant... Le bonheur. 

- Harry, se désespère Louis, paniqué.

- Je n'aurais pas du t'avouer que je t'aime... plus que je n'ai jamais aimé personne, et franchement je me suis retenu ! Tout ce temps à pouvoir te toucher, t'embrasser, t'aimer en silence. Mais c'est devenu insupportable, et à chaque fois que je te dévorais du regard c'était comme si je te mentais. J'ai conscience que tu ne puisses pas ressentir ce genre de sentiments à mon égard, ou que tu ne vois en moi que le gars qui te soutient au quotidien, mais je pouvais plus faire comme si de rien était. Ce n'est plus physique, c'est complètement...

- Putain, ferme-la, gronde Louis en agrippant fermement le tee-shirt du bouclé afin de l'attirer contre lui et de l'embrasser.

Dés l'instant où leurs lèvres s'assemblent, c'est le même ouragan qui semble détruire leurs coeurs et les refaire. Louis redevient aussi doux qu'il puisse l'être et subjugué par la sensation qui l'envahit encore et toujours, il laisse Harry le guider. Le brun, lui, retrouve sa détermination mêlée à sa délicatesse, noyé par tout ce que lui fait ressentir Louis. Il le pousse doucement jusqu'au mur, ses grandes mains se glissant sous le sweat que porte le blond.

Ils pourraient s'arracher leurs vêtements, griffer leur peau, se mordre, être brutaux et épris de désir. Mais ils ne veulent pas de ça. Non... Leurs baisers sont lents, leurs gestes sont tendres, et il n'y a que leurs coeurs qui sont brusques.

- Je vais te le dire, Harry, soupire Louis entre deux baisers. Je vais te le dire en retour. Je veux te le dire. Mais d'abord... laisse-moi réfléchir. Et pour réfléchir, je dois le faire loin de toi, à bonne distance... parce que tu me retournes le cerveau quand t'es là.

Harry se met à sourire de toutes ses dents, les mots du blond le rendent ahuri. Louis vient déposer furtivement ses lèvres sur les siennes, le sortant de sa transe. 

- Sinon, le hall d'entrée ? Il y a des horaires où je ne dois pas vous déranger, et d'autres où je dois vous amener vos préservatifs ? intervient Alfred. 

Harry explose de rire tandis que Louis se blottit contre lui, désespéré par ces deux hommes. 

- Oh, il me semble avoir oublié le viagra, se désole le majordome en fouillant dans ses poches. Seigneur, je suis navré, je reviens immédiatement !

Alfred s'éloigne, le sourire aux lèvres, les laissant s'embrasser une nouvelle fois. Louis se mord encore la lèvre, et Harry trace une ligne de baisers le long de sa mâchoire.

- Reviens-moi vite, trésor, murmure-t-il juste sur ses lèvres avant de s'éloigner et de rejoindre Alfred.

Affirmer leur couple : bientôt réussi. ✔