Épilogue

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Août 2017

— Je crois qu'il fallait prendre la sortie précédente, lancé-je en regardant mon plan sur mon portable.

Bien que je bouffe quelques cheveux depuis notre départ, j'apprécie le petit tour en décapotable (toute nouvelle voiture que De Fonta a acheté il y a tout juste un mois, après que sa discothèque a fait des chiffres d'affaires affolants).

— Non, sur le GPS, c'est indiqué que nous devons encore rouler cinq kilomètres sur l'autoroute, réplique Bastien d'un ton catégorique.

Je baisse mes lunettes de soleil et secoue la tête. Tête de mule !

— Mais le GPS déconne Bass, je te dis que c'est plus court en prenant la sortie. Regarde, c'est marqué sur le site Michelin.

— Ouah mais ça ne va pas ! s'écrie le châtain, tu veux me faire avoir un accident à me cacher la route avec ton téléphone là ?

Je soupire et baisse mon bien.

— De toute façon tu irais jusque dans l'océan si ton GPS de malheur te le disait, râlé-je en verrouillant mon portable.

C'est dingue d'être aveugle à ce point. Il n'en voit que par son appareil de merde.

— Parce que tu t'y connais peut-être niveau géographie ? réplique-t-il d'un ton moqueur.

Je roule des yeux et tourne la tête sur ma droite. Je n'ai pas envie de partir dans un débat sur mes capacités à me localiser.

Alors que je décide d'observer les voitures que nous doublons, mon regard se pose sur une vieille R11 grise qui me dit étrangement quelque chose. Je hausse un sourcil et tandis que ma main droite tient toujours mon chapeau qui menace de s'envoler avec le vent (Bastien m'a dit de l'enlever mais je ne peux pas, je n'ai pas eu le temps de me coiffer ! Presque aussi chiant que mon psy le De Fonta... ouais j'ai suivi les conseils de ma sœur qui, je dois le reconnaître étaient plutôt bons), mon doigt pointe l'épave que nous sommes en train de dépasser.

Non, ce n'est pas possible !

J'aperçois une chevelure châtain frisée ainsi que des sacs mal empilés sur la banquette arrière et je ne peux m'empêcher de sautiller sur mon fauteuil.

— Dia Bass, je n'y crois pas regarde, c'est la poubelle à Clément, regarde !

— Si tu veux bien, je préfère regarder la route pour être certain que l'on arrive entiers et à destination, réplique Bastien en criant pour que j'entende sa réponse.

Peu importe. Notre lièvre double la tortue et j'aperçois ma sœur sur le siège passager. Maintenant que j'y repense, c'est vrai qu'elle m'a dit qu'ils comptaient partir quelques jours pour faire du camping sauvage. Une image totalement loufoque envahit mon esprit : mon beau-frère en train de se torcher le derrière avec des fougères. Puis une nouvelle : Anaïs fumant du cannabis et chantant son envie de faire le bien dans le monde devant ses amis les insectes.

Je crois que j'ai trop respiré d'air. C'est dangereux de rouler en décapotable...

— Arrête de faire le pitre et retourne-toi ! hurle Bastien en me voyant essayer de me grandir sur mon siège.

Voyant que ni mister ni miss bouclettes ne m'aperçoit, je décide de lever les bras pour attirer leur attention. Deux secondes suffisent pour que mon chapeau m'échappe et qu'il aille évidemment cogner contre le pare-brise de la voiture de Clément qui fait des petits zigzags.

— Et tu vas les tuer sur l'autoroute maintenant, se plaint Bass.

Heureusement mon chapeau ne s'attarde pas sur leur poubelle et finit son trajet je ne sais où. En tout cas, ma catastrophe a attiré l'attention de ma sœur qui sautille à son tour sur le fauteuil. Tiens, comment cela se fait-il que je les perçoive encore alors qu'ils roulent à cinquante kilomètres heures ? Un petit coup d'œil sur le compteur de Bastien et je réalise que nous avançons nous aussi à deux à l'heure.

Anaïs remue mon beau-frère comme un prunier et la voiture du malheureux fait à nouveau des minis zigzags.

Nous ne sommes pas sœurs pour rien.

S'ils partent faire du camping sauvage, Bastien et moi avons réservé deux semaines dans un grand hôtel. Faire ami ami avec la nature et devoir faire la tournée des camping pour me doucher ? Non merci, je préfère le grand luxe moi !

Miss bouclettes fait de grands signes de bras et je l'imite. Bastien me dit de me calmer et je vois que Clément conseille la même chose à Anaïs. Les autres automobilistes doivent nous prendre pour des folles mais ce n'est pas grave parce qu'après tout, nous sommes les sœurs Dumas et que l'on en a rien à battre des autres (enfin sauf Nana pour la paix dans le monde) !


NDA : Voilà, c'est la dernière note que j'écris. J'espère que vous avez aimé cet épilogue. Avec celui-ci, je ne voulais pas seulement clôturer le tome mais la dilogie toute entière, d'où le fait qu'il y ait la présence des deux sœurs Dumas.

Merci d'avoir lu, voté et commenté. Ça m'a fait vraiment plaisir de lire vos réactions ! 

PS : N'oubliez pas de lire le bonus point de vue de Bastien.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant