Chapitre 8 :

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Yu n'avait jamais autant souffert de sa vie. Oui, il avait beau ne pas avoir beaucoup de souvenirs, il était sur, certain, désespérément convaincu de ne jamais, jamais avoir ressentit de douleur aussi horrible que celle que lui faisait subir le Briseur d'ame. 

Il avait définitivement perdu la notion du temps. Son quotidien se résumait désormais a être le sujet des expériences d'un malade mental déguisé en clown qui choisissait chaque jour un nouvel objet de torture a tester. L'homme était d'abord passé par le couteau et s'amusait a lui trancher une partie du corps avant de la regarder repousser lentement, sous le regard et les hurlements de Yu, qui faisait de son mieux pour ne pas devenir fou. Le briseur avait aussi tester la pince, pour arracher, la scie, pour scier, les aiguilles, pour aiguiller (mdrr laissez moi m'amuser)... 

La seule chose qui semblait faire qu'il ne se lassait pas, c'était que Yu faisait des progrès considérables, au départ il se régénerait en plusieurs heures, et au fur a mesure on est passé a une heure puis a moins de trentes minutes. Vous imaginer ? Guérir une fracture ouverte en une demi-heure.

Mais ce qu'il préférait faire, c'était de prendre son bon vieux marteau, et lorsque que Yu le voyait se munir de son outil préféré, il savait qu'il avait du soucis a se faire. Mais a force, il ne ressentait plus grand chose, la douleur était devenu son quotidien et il ne faisait plus la différence entre les moments où il était seul et les moments où il ne l'était pas. Pour lui, le clown était partout. Il avait peur de lui, terriblement peur. Et même lorsque le clown retirait la muselière il n'arrivait pas a parler, il n'y arrivait plus. Il ne savait même plus a quoi ressemblait sa voix, et ses autres souvenirs commencaient a s'estomper également. Le visage de Nan, de Morgane ou de Finn, il ne les voyait plus que très flou dans sa tête. Mais je pense que c'est ces images-là qui lui ont permis de ne pas devenir fou, car Yu avait juste envie de sortir de cet enfer, et même s'il ne voyait l'avenir, il ne cessait pas d'y croire pour autant. 

Mais il y avait la fatigue, et c'était la plus horrible des tortures. Son cerveau tournait au ralentit, ses yeux fixaient le même point plusieurs heures de suite, et il se retrouvait avec des moments de blancs. Par exemple, il regardait le Briseur s'approcher avec un scalpel, et l'instant d'après ce dernier était en train d'essuyer une fraise a dent. Et durant ses trous, il ne se souvenais de rien a part peut-être d'avoir crié. Mais de toute façon il n'avait plus assez de forces pour le faire avec autant de véhemence qu'avant. Il n'avait plus de force.. du tout... 

Ce jour-là, ou bien peut-être cette nuit-là, ou celle d'après, bref, quand on n'a plus la notion du temps comme Yu c'est compliqué. Et bien, cette fois-là, quand le Briseur d'âme arriva dans la salle abandonné, pour retrouver son jouet et s'amuser un coup, il trouva le corps inerte de Yu. Et le casque a décharge éléctrique fumant sur sa tête. 

"J'ai peut-être un peu surestimé ses limites. Le dernier avait pourtant tenu presque aussi longtemps. Elle ne va pas être contente si je lui casse tout ses jouets. Elle ne va même pas être très contente du tout. Il faut que je cache le corps"

Il s'approcha de Yu pour enlever le casque.

Il ouvrit les yeux et se retrouva de nouveau dans l'immensité blanche. Et étrangement, celle-ci lui avait manqué. Ce silence, contrairement au silence terrorisé de ses instants quand le clown le laissait seul, était un silence apaisant, chaleureux. Et maintenant il se sentait en sécurité, étrangement, même en sachant qu'il ne s'était réfugié que dans sa tête. Il pouvait bouger, pas de menottes ni de lien. Et surtout pas de douleur. 

Il entendit un bruit sourd derrière lui. Yu se retourna avec sursaut, dans son esprit la crainte que le Briseur soit là. Mais il tomba nez-à-nez avec le miroir. Et celui ci était brisé, éclaté. Le verre avait reçu tellement de coup qu'il était impossible de se voir dedans. Yu devina douloureusement que si le miroir était si amoché, c'était que lui aussi. Le briseur d'âme portait bien son nom. Car le garçon savait que chacune des blessures que lui infligeait son geôlier brisait un peu plus le miroir dans son esprit. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, celui-ci tenait encore debout.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 07, 2018 ⏰

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