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Mon regard fixait la porte . Que faire ? Il était trop tard pour appeler la police. Je ne pouvais pas non plus regarder par l'œillet de la porte car elle en était dépourvue. Je trouvai le courage de me lever mais je n'osais pas regarder à travers la fenêtre. Devant la porte , je tendis ma main vers la poignée mais tout mon corps tremblait. Soudain, un soupire de l'autre côté. L'homme semblait partir et descendre les escaliers en bois. J'ouvris doucement la porte en essayant d'être discrète. Mon corps était prêt à flancher et à tomber sur le sol. Je n'aurais pas du ouvrir la porte. Mais la curiosité était mon démon depuis toujours. Lorsque je vis la silhouette qui partait, je fondis en larmes. Tout mon corps se relâchait. 

Aaron se retourna. En me voyant il fronça des sourcils.

- Hortense ? Pourquoi tu n'as pas ouvert ? Ça ne va pas ? 

Il revînt sur ses pas. J'avais du mal à reprendre mon calme. Je lui expliquai ce que j'avais vu chez les nouveaux voisins. Plus je parlais et plus il se rapprochait. Même si il portait des vêtements de la déchetterie , son odeur n'était pas désagréable. Lorsque j'eus terminé , il entra subitement dans mon appartement.

- Tu fais quoi là ? Il va nous voir ! Chuchotai-je comme si le voisin pouvait nous entendre. 

- Ok , alors tu vas faire ce que je vais te dire d'accord ? Il ferma tout les rideaux ainsi que les volets électriques. 

- Non. 

Il se stoppa net et me fixa.

- Enfin , je veux dire, là tout de suite, je ne me sens pas capable de faire quoi que ce soit. Je pris une petite bouteille d'eau et la bu entièrement. J'avais soif. J'avais trop transpiré. 

- Ouais bon tu peux quand même boire... Il fouilla dans sa poche arrière et en sorti son portable. Il tapait frénétiquement dessus sans me regarder.

Je posai la bouteille et regardai au-dessus de son épaule. Il cherchait le numéro de la police. Je m'affolais :

- Tu es sérieux ? Il va forcément comprendre que ça vient de moi. 

Aaron se retourna et posa ses grosses mains sur mes épaules. Il inspira et expira.

- C'est simple. Je vais appeler. Les fenêtres sont fermées, il pensera que tu n'as rien vu. Pour aller plus loin, tu n'as qu'à m'accompagner en bas . On se fera la bise et on sourira avant que la police ne vienne. D'autres suggestions ? 

Je fis non de la tête. 

La police devait arriver dans 5 minutes. Une fois en bas , on se souriait bêtement.

- Tu crois pas qu'on à l'air débile, je parie qu'il ne regarde même pas. Souriais-je crispée.

- Quand la police va arriver, il va entendre la sirène, regarder par la fenêtre , il nous verra entrain de se dire au revoir et ne fera même pas le lien. 

J'entendis la sirène arriver au loin. je continuais de sourire en regardant Aaron. Il avait de jolies fossettes quand il souriait ou bien quand il se forçait à sourire. En une fraction de seconde, il m'enlaça dans ses bras. Prise de cours mes bras étaient coincés et je devais vaguement ressembler à un manchot . Un manchot qui rougissait. Je lui murmura à l'oreille : 

- Euh... Tu n'en profites pas un peu là ? Tu veux que je te rappelle ce que j'ai vu ou tu as déjà oublié ?

Il recula visiblement désolé. Les policiers rentrèrent dans l'immeuble d'en face. 

- Il va se passer quoi ? Il va nier et la mère va nier aussi non ? C'est tout le temps comme ça. La femme se fait battre mais elle ne dit rien à personne. Je frissonnai à cause de la tombée de la nuit. 

- On n'en sait rien. On verra bien. On se voit demain . Ajouta Aaron qui  partait déjà, les mains dans les poches.

- Pourquoi demain ? M'exclamai-je confuse.

- Bah j'emménage chez toi . 

Il continua son chemin. Je le regardais changer de rue. Puis je regardais les voitures de policiers. Je ne pouvais pas dormir dans mon appartement ce soir tout en sachant qu'il était en face de chez moi. J'allais aller chez Leila.

Across The StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant