Elle lui avait dit d'attendre. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Bien sûr, il avait merdé aussi. Il avait baisé des tas et des tas de filles. Des meufs canons, des meufs dont il ne se souvenait même pas de leurs noms après les soirées arrosées. Il ne s'était plus reconnu depuis qu'Enora avait quitté la France pour l'Écosse.

Alors à son retour, il s'était permis d'espérer, de retourner à zéro avant de mal tourner à nouveau. Enora s'était mise en couple avec un Écossais à la con. Maël aimait un garçon. Claire, une fille. Et Romain, parmi tous ses potes était vide et dénué d'objectifs. Ses amis étaient en carton et son ancienne bande ne voulait plus de lui.

Il l'avait cherché et l'avait mérité. Mais Romain avait un cœur quand même. Et découvrir que toutes les personnes proches avec qui il avait été pote par le passé lui étaient totalement inconnues finalement le rendait malheureux. Il n'était pas homophobe. Il s'en fichait du fait que ce soit un Corentin, le nouveau copain de Maël ou une Ethel, la nouvelle copine de Claire. Mais ça le foutait en rogne de devoir se dire que ces gens-là le remplaçait. Qu'il n'avait jamais existé pour personne. Même pour Enora.

-       Tu sautes ton tour ce soir ? demanda Margot qui sortait tout juste des toilettes, un sourire hilare aux lèvres.

Romain avait toujours Enora à l'autre bout du fil lorsqu'il acquiesça laissant Margot soupirer de mépris.

Il sentit toutes ses taffes s'estomper, tout son monde se disloquer.

-       Eno', j'ai dix-huit ans.

Romain l'avait sorti d'une voix broyée. Il raccrocha.

Avant, sa bande de potes et lui étaient cool et clean. Puis Richard était entré à l'intérieur et avait monopolisé les membres. Tout le monde se mit à fumer plus que de la cigarette au bout de la deuxième soirée passée à traîner avec lui. Et ça allait vite car Richard dealait. Et ça foutait Romain en rogne de se dire qu'il n'avait plus que ces personnes avec qui trainer. Parce qu'il était lucide du fait qu'il ne les voulait plus comme potes. Mais il n'avait personne d'autres comme potes.

Romain se leva.

-       Eh les gens, vous voulez pas décal' chez Richard, mes parents arrivent, mentit Romain en voulant arrêter la soirée.

Tout le monde était trop mort pour marcher droit et personne n'était sobre pour conduire. Un cri déchira l'appartement, c'était Margot qui poussait des sons stridents de sa petite bouche.

-       Richard ! Richard ! Il réagit plus !

Un silence de mort s'abattit avant d'entendre le rire rauque de l'autre brun.

-       Eh bah non ! Hé hé !  Je suis encore vivant ! On dégage !

Romain venait d'avoir la frousse de sa vie. Tout le monde suivit Richard dehors et Romain salua les quelques amis qui arrivaient à le saluer. Le brun aurait dû s'inquiéter de comment ils allaient rentrer mais Richard n'habitait pas loin et quelques uns avaient commandé des taxis.

BONBONS HARIBO & autres sucreries de la vieWhere stories live. Discover now