Je me reveille une nouvelle fois dans cette pièce sombre et sans vie. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ici et combien de temps je pourrais encore tenir le coup. Mon ventre est recouvert d'un bandage, ainsi que mon bras gauche et ma jambe gauche. Je ne comprends pas pourquoi il soigne mes blessures alors que c'est lui-même qui m'a blessé. Peut-être est-il dans le regret ? Pourquoi faire ? C'est un homme qui ne ressentira jamais une seule émotion. Fred est sans coeur, il n'en posséde pas depuis qu'il est entré dans ce monde. Je peux entendre l'horloge encore, mais cette fois-ci, avec le champs des oiseaux. Nous sommes le matin ! Je me lève difficilement, découvrant ainsi ma jambe qui me lance des picotements horribles. A peine ai-je posé ce pied à terre, que je me rassois. Fred n'agit jamais la journée, je ne sais ce qu'il fait mais il n'est pas là.
Je suis arrivée à un moment de ma vie où la douleur est devenue ma meilleure amie. A force de la côtoyer, elle finit par faire partie de moi et je ne ressens plus rien. Je n'ai aucun souvenir de ce qui s'est passé hier, aucun. Je ne sais même pas pourquoi, la dernière fois... Cela remonte à quand il m'avait bloqué le bras pour vouloir me le briser. Mais j'ai été sauvée par je ne sais quoi, puisqu'il s'est juste contenté de me balancer à l'autre bout de la pièce et de partir. C'est à ce moment que j'ai découvert qu'à force de souffrir, on finit par s'habituer à cette douleur incessante.J'essaie de me lever une nouvelle fois, poussant sur le peu de force qu'il me reste. Je réussis à faire quelques pas avant de m'écrouler lamentablement sur le sol froid et noircit par le sang. Tant pis, je vais dans l'autre pièce à quatre pattes pour atteindre sa table d'outils préférée.
Mauvaise idée de croire que je n'y aurais pas été, Fred...
Je m'appuie sur la table et découvre pleins de choses que je ne connais même pas le nom. Ils sont tous aussi effrayants les uns que les autres. Je n'ose même pas imaginer à quoi tout cela lui sert. Je reconnais parmi ses couteaux, ceux qu'il utilise pour me... pour m'anéantir.
- Bordel je fais quoi avec ça moi ? Me questionné-je, complètement perdue.
Je parcours tous ses outils du bout des doigts, évitant de me blesser au vu des lames fines et coupante. Je prends un couteau qui possède une protection, et je le coince dans ma poitrine. Ça pourrait m'avérer être utile...
Je prends un engin, qui est assez lourd, où un objet rond et lourd s'y trouve au bout. Je me mets devant la porte avec ça, et je frappe. De toutes mes forces, je frappe encore et encore jusqu'à apercevoir que la porte se dégrade au fur et à mesure. Je prie intérieurement pour que Fred ne soit pas dans cette maison, sinon... Je crains que ma mort n'arrive plus tôt que prévu. Mais, ne serais-je pas déjà morte après tout ce qui s'est passé ? Ne suis-je pas déjà dans un rêve ?
Je donne un gros coup dans la porte, une dernière fois, et un trou assez grand pour moi prend forme. Je me faufile dedans avant d'apercevoir l'ancien salon de ma maison. Que des souvenirs... Pas le temps pour ça, c'est du passé et il faut que je passe à autre chose.
La maison est complètement plongée dans le noir, pas un seul volet n'est ouvert. Cependant, quelques filets de lumière réussissent à s'échapper. J'acours au robinet, seulement, aucune eau ne sort. Il a tout coupé putain !
Je ne perds pas d'autres instants et je fonce sur ma seule chance de sortie. La porte est fermée... Mon marteau, il est où ? J'ai beau faire le tour de la pièce, retourner dans la salle de torture, je ne le trouve pas. C'est impossible, il n'a pas pu disparaître comme ça... D'un coup, j'entends un rire. Puis, plusieurs. La pièce se transforme en écho, dévoilant ainsi le rire d'une personne.
- Fred... Commencé-je à paniquer intérieurement.
Son sourire apparaît dans le noir, à côté de l'escalier. Il se rapproche de moi, montrant ainsi ses habits crasseux dont certains ont des traces de sang.
Mon sang...
- Tu pensais vraiment que je t'aurais laissé partir ? Franchement, tu me crois assez con ? Se met-il encore à rire.
Ma tête fait le tour de la pièce, aucun objet utile. Mon regard se porte maintenant dans l'ancienne salle de jeux, je n'ai pas le choix. J'essaie de courir avec ma jambe qui me trahit encore, et je me fais expulser à terre. Fred est à mes pieds, voulant ainsi me monter dessus pour mettre fin à ce carnage. Je n'arrête pas de crier, d'hurler, je sais que la fin est proche. Mon coeur s'affole, tous mes sens sont en alerte totale. D'un coup de jambe droite, je lui envoie mon pied en pleine tête. Profitant qu'il soit sonné, je me lève et boite jusqu'à prendre le premier objet qui me vient.
- Une flèche ? Sérieusement Break ? Se moque-t-il.
Je regarde la flèche, aussi pointue qu'un couteau. Cette fois-ci, je me mets à rire au vu de la situation qui me met mal à l'aise. Je n'ai plus aucun espoir, plus aucune chance. Je n'ai même plus la force de me battre, mon bras tient à peine lever, il va lâcher d'une minute à l'autre. Lorsque, contre toute attente, j'entends la porte claquer comme jamais. D'une force incontrôlable, puissante et...
- Dagner ! Gueulé-je comme jamais.
Au même moment Fred s'élance vers moi, mais la flèche que je tenais vient érafler sa joue. Il se la tient, faisant ainsi couler du sang entre ses doigts. Je ne cherche pas à comprendre et cours vers la sortie. Seulement, je tombe sur quelque chose et Fred se retrouve vite au dessus de moi. Je le pousse, le frappe, et mes cris sont tellement aigus que moi-même je ne sais d'où ils sortent. D'un coup franc, Fred n'est plus sur moi. Non, il n'y est plus. C'est en me levant que je découvre un Dagner enragé, en colère et que je ne peux contrôler. Il me paraît si invincible, ses muscles sont contractés et ses veines ressortent comme il faut. Ses cheveux sont ébourrifés, lorsque mon regard se pose sur le sien, il se stoppe. Ses yeux sont vides, des cernes se logent en dessous de ceux-ci et son regard éprouve tellement de regrets... Une sensation horrible s'empare de moi, je n'arrive pas à le voir dans cet état à cause de moi. Tout ça, c'est de ma faute et il a souffert parce que j'étais incapable de me défendre moi-même lors de cette soirée.
Fred profite de ce moment d'égarement et Dagner se retrouve avec un poing dans la gueule. Étant perdu dans mon regard, il n'a pas fait attention au couteau que sort Fred. Son bras vient stopper celui de mon frère, qui ne cesse de s'avancer vers le coeur de Dagner. Son coeur si noircit par la douleur de ne pas me retrouver...
- Tu vas perdre ta vie pour cette fille, sage décision ! Ricane Fred tout en rapprochant le couteau.
Je ne réfléchis pas, sans que je me rende compte, mon couteau caché dans ma poitrine se retrouve enfoncé dans le dos de Fred. Celui-ci se met à se lever et à tourner sur lui-même. Il finit par tomber au sol, blanc.
Son corps est sans vie.
Non, non !
Je viens de tuer mon propre frère.
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Le Jeu Des Douze Coups [PAUSE]
Action« Gagner ne suffit pas, il faut aussi survivre ensemble. » Comment réagirez-vous si on vous proposez de jouer à un jeu dangereux ? Il peut vous permettre de mettre un peu de piment dans votre vie ou pire encore, la détruire à tout jamais. Ce jeu n'...