Le Jack Black Gold portait bien son nom car sa façade était peinte en un mélange de noir et de doré donnant un look chic et pétillant. Les néons scintillaient dans la nuit noire étoilée, une légère brise remuait mes cheveux bien coiffés que j'avais mis plus de deux heures à me préparer !
Je portais une robe rouge à paillettes qui m'arrivais au dessus des genoux, mes lèvres étaient teintées d'un rouge sang rappelant la couleur de ma robe, et je chaussais des talons noirs de dix centimètres, bref j'étais habillée comme une prostituée. Mais on peut voir un côté positif à cette tenue ! J'attirais tous les garçons et ils me regardaient tous comme si j'étais une diva, ce qui –je dois bien l'avouer- me flatta beaucoup. Puisque ça faisait un bail que je n'étais pas sortie, j'ai même jeté un coup d'œil sur des forums pour savoir comment s'habiller en soirée... Pour vous dire à quel point je ressemblais à une vierge intello qui reste cloitrée toute la journée dans sa chambre à regarder les mystères de l'amour. Ce qui n'était pas du tout mon cas, je dois le préciser.
Enfin bref, je cherchais Cassie du regard, je l'aperçus dans un coin sombre, en plein discussion avec un jeune homme. Elle ne perdait pas le nord, celle-ci. Il était plutôt mignon, cheveux bruns, yeux bleus, lèvres charnues. Sexy. Digne d'une série américaine. Il portait une chemise noire dont les premiers boutons étaient arrachés, ce qui laissait entrevoir des poils noirs, je trouvais cela un peu dégoûtant mais vu l'expression de Cassie et des autres filles aux alentours, ce n'étaient pas leurs cas...
Vêtue d'une robe grise et bleu ciel, Cassie était la classe incarnée. J'étais un peu jalouse, elle est toujours magnifique... À côté d'elle je ressemblais à un chiffon.
Je les rejoignis :
-Salut tout le monde, ça va ?demandai-je vivement.
-Ne me dis pas que t'es déjà bourrée ?
-EH ! Ça c'est mon projet de la soirée, donc non ... pas encore.
Elle plissa des yeux remplis d'inquiétude.
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
-Rien, j'ai juste été rejetée pour un job.
-Oh, c'est tout ! Ce n'est pas la fin du monde ! Allez viens, allons un peu abîmer nos talons sur la piste de danse ! Oh, eh Mark, A plus ! S'exclama-t-elle en lui soufflant un baiser.
Ce dernier ne nous jeta même pas un regard.
La boîte était bondée. Les gens se bousculaient pour accéder au bar. À l'intérieur ça empestait la transpiration. Des groupies se déhanchaient contre de beaux garçons qui bavaient. Un groupe de jeunes filles chantaient en se trémoussant. Nous dansions jusqu'à avoir mal aux pieds, puis après quelques heure Cassie m'emmena aux toilettes pour nous refaire une petite beauté et faire une pause. Quand nous nous voyons dans le miroir sale des sanitaires, nous retenions un cri. Notre mascara avait coulé, le rouge, disparu, laissait nos lèvres d'une couleur pâle, notre far à paupières était monté jusqu'à nos sourcils, et des gouttes de sueurs perlaient à notre front. Nous ressemblions à de vrais monstres !
-Ah ! Nous sommes affreuses ! On dirait des clowns sortis d'une piscine ! Pleurnicha ma meilleure amie.
-Oh mon dieu !
-Arrête de jurer en parlant de notre Dieu ! S'énerva-t-elle.
Elle me lança un regard noir dont elle en a le secret. Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié de préciser que Cassie était une vraie religieuse. Le genre qui prie du matin au soir, qui a des statuts et des images de Dieu accrochés à son mur. Ah si si je vous jure. Si vous avez le malheur de jure ou d'impliquer Dieu dans n'importe quelle situation fâcheuse en présence de Cassie, vous êtes sûr qu'elle pètera une crise.
-Désolé. Maintenant je comprends mieux pourquoi aucun mec ne nous a abordés. Plus personne ne voudra de nous...Regarde !
-Ne t'inquiètes pas, nous ressortirons de ses WC, en mode bombe, et je te promets que tous les garçons se jetteront sur nous et qu'ils voudront nous faire l'amour comme des bêtes!
On sortit en explosant de rire.
Quelques hommes s'étaient mis à nous tourner autour mais ils n'étaient pas à notre goût. Dépitée, je laissai Cassie seule sur la piste, et me dirigea vers le bar. Je commandai un whisky au barman en m'affalant sur un tabouret rembourré. Un jeune homme me regardait en poussant un rictus. Un jeune homme terriblement beau et sexy. Il portait un Tee-shirt gris clair qui moulait ses muscles. J'avais envie de mettre mes mains dans ses magnifiques cheveux bruns qui bouclaient aux pointes et qui lui donnait un air de bad boy super sexy. Ses yeux vert émeraude étaient peints d'amusement. Ses lèvres pleines formaient un petit sourire discret. Reste concentrée Stéphanie,NE LE REGARDE PAS ! Quand ma boisson arriva enfin, je la bu cul sec. L'homme d'à côté se mit à rire. Même s'il était incroyablement sexy, il commençait à me taper sur les nerfs, piquée à vif, je me retournai vivement vers lui et lui demanda en criant :
-Pourquoi vous riez ainsi ?
-Vous me faites rire, c'est tout.
-Et je peux savoir pourquoi ?
-Vous êtes une belle jeune femme qui vient noyer son chagrin dans de l'alcool. C'est pathétique. On dit après les hommes, qu'ils sont alcooliques, qu'ils trainent toujours près des bars pour se soûler mais c'est un vieux cliché qui mériterait d'être enterré, et en voilà la preuve.
Je n'arrivais pas à y croire. Comment osait-il m'insulter de la sorte ? En plus, il était là entrain de boire un pastis, avachi, sur le comptoir. C'est qui qui est pathétique ici ? Je sentis mes joues m'empourprer sous le coup de la colère.
Je réfléchis à une remarque tranchante, au lieu de ça, je l'interrogeais. Allez savoir pourquoi, cet homme m'intriguait, il n'était pas comme tous les autres mecs.
-Et puis savoir en qui ai-je l'honneur ?
-Rayan Bach. Me répondit-il avec, ce qui me semblait être un accent français.
-Vous êtes français ?
-Oui.
-Est-ce qu'ils sont tous comme vous ?
-C'est-à-dire ?
-Les français. Est-ce qu'ils insultent les inconnues, est-ce qu'ils se permettent de traiter des gens sans les connaître vraiment, et qui ont un physique ravageur ?
Un physique ravageur ? Ai-je vraiment prononcés ces mots ? Oups. Cela m'avait échappé. Il hausse un sourcil. Merde. J'avais espéré qu'il ne m'ait pas entendu.
-C'est ce que vous pensez de moi ? Que je suis une personne qui insulte les personnes sans raisons et qui a un physique ravageur ?
-Euh... pour le physique ravageur pas forcément mais pour le reste...oui.
Il poussa un long soupir avant de me répondre.
-Alors pour répondre à votre question : Non. C'est juste que je déteste l'injustice, même pour les trucs les plus banals, je ne supporte pas ça.
- je comprends, sauf que, pour votre gouverne, boire un verre n'est pas une injustice. Il faudrait que vous revoyiez vos définitions.
-Désolé mais les femmes ont souvent des clichés sur les hommes, et je veux y remédier, je veux que le monde des Hommes soit meilleur.
-D'accord Batman ! C'est un super projet mais là je dois retrouver mon amie, donc Ciao !
-Attends ! Je n'ai pas ton numéro !
-T'es sérieux là ? Tu me fais la morale et après tu me demandes mon numéro ?
-Bah... faut croire.
-Au revoir, Rayan.
Bizarre ce gars. Il est un peu perché. Mais il était CARREMENT CRAQUANT ! je crois qu'il me fait un peu d'effet... UN TOUT PETIT PEU.
Je cherchais Cassie dans cette foule immense. Je poussai les gens, je sais que ce n'est pas très correct, seulement j'étais vraiment fatiguée. Et puis... Honnêtement je m'en fous. Cette conversation avec Rayan me laisse perplexe. Je me demande s'il restera longtemps en Angleterre. J'espère que oui. Bon, il est carrément étrange mais quand j'étais avec lui tout à l'heure je m'étais senti si bien, comme un poisson dans l'eau, malgré son petit numéro d'héro de la justice. Je trouvais ça viril. Je sais que ça peut paraître bête puisque je l'ai vu qu'une fois et qu'il s'est foutu de moi néanmoins j'ai apprécié sa compagnie. Un peu de trop d'ailleurs. Je n'aurais pas dû.
Je réussis à repérer Cassie, et deviner avec qui elle est ? Mark. L'homme avait qui elle discutait en début de soirée. Ils se tenaient contre un mur. Je pense que Cassie a le béguin pour lui, comment peut-elle flirter avec des inconnus alors qu'elle est mariée ? Les gens trouveront sûrement cela normal de prendre du bon temps avec d'autres garçons alors qu'on est marié, mais personnellement je trouve ça vraiment dégueulasse envers son partenaire. Elle jeta ses cheveux en arrière d'un coup d'épaule, en même temps que de battre des cils. J'en étais sûre, elle flirt. Il fallait que je les rejoigne mais sans être rabat-joie, parce que je veux à tout prix rentrer chez moi. Je veux retrouver mon lit douillet et dormir.
Ma montre affichait 3 :10. Il était tard pour une fille comme moi qui n'a pas de travail, et qui se couche vers dix heures. Je décidais de danser et de faire semblant de les voir seulement à ce moment. Trop tard, Cassie me fais signe de la main pour que je vienne. Pourquoi mes plans ne fonctionnent jamais ? Déjà avec Jeff, puis avec eux. J'ai sûrement un problème. Peut-être une malédiction à ma naissance ou un truc dans ce genre...
-Cassie, il faudrait qu'on parte, il est très tard ! M'exclamai-je.
-Eh oh détends-toi. Qu'est-ce que tu racontes il n'est pas tard du tout. Je veux rester encore.
-Non, s'il-te-plaît, je suis crevée, j'en ai ma claque !
-NON ! T'as qu'à partir toute seule, je vais rester encore un peu..., me dit-elle en me faisant un clin d'œil et en désignant Mark d'un coup de tête.
-Ok, je retourne chez moi toute seule. Toute façon, je suis sûre que tu trouveras bien quelqu'un qui te ramènera... comme d'habitude. Je te laisse jouer les pétasses avec des idiots comme lui, moi je rentre.
Puis je lui tournai le dos, et partie à grandes enjambées. Ahurie, elle cligna des yeux plusieurs fois pour digérer ce que je venais de dire. Elle l'avait bien cherché. Je suis morte de fatigue, irritable, et j'en ai marre. Elle le sait très bien que son attitude m'énerve. En plus, je n'ai fait que dire la vérité. Elle dit qu'elle est religieuse, et qu'elle n'a ne fera pas de conneries, que c'est une fille sage mais elle fait tout le contraire... A chaque soirée elle finit toujours soûle et accompagnée... jusqu'au lendemain matin. Chez un inconnu. Et dans un autre lit que celui de son mari chiant mais fidèle.
Cette nuit j'eus du mal à m'endormir malgré ma fatigue. J'eus le pressentiment que demain sera une dure journée.
