Chapitre 1- La cave

7 2 0
                                    


Tout avait débuté dans cette cave, cet endroit sombre et lugubre dans lequel raisonnait chacun de mes mouvements, chacun de mes gémissements contre les parois salies de poussière. La notion du temps m'avait échappée à l'instant même où mon corps s'était lourdement effondré sur ce sol, sur le sol de ma nouvelle maison, sur le sol de mon nouveau domicile, après tout « home sweet home ». Seulement, ici ce taudis n'était pas du tout « sweet », peut-être quatre mètres carrés tout au plus autour de moi, quelques étagères par ci par là remplies de conserves. Je me demandais chaque jour, à qui appartenait cet endroit, qui jouait avec ces jeux de cartes beaucoup trop vieux dans le coin gauche de l'étagère, à qui appartenait ce petit vélo rose trop encombrant pour un endroit comme celui-ci. Tous les recoins de cette pièce m'étaient connue, je connaissais le nombre exact de clous franchement enfoncés dans les étagères, le nombre exact de carreaux qui constituaient le sol. Les heures passaient d'une lenteur extrême, les minutes, les secondes, les jours puis les semaines toujours enfermée entre ces quatre murs. Pour que le temps passe un tant soit peu plus vite, je dormais, la fatigue prenait le dessus, mes yeux s'engourdissaient, mes paupières tombaient, mon esprit vacillait entre réalité et rêverie. Entre mélancolie et joie, je tombais dans des sommeils infinis, dans ces micro-coma, je voyais ma vie m'échapper, au ralentis, comme un film où l'on appuie sur le bouton stop, accéléré puis « slow motion ». Cet endroit, où je me réveillais tous les jours, sans réellement savoir si dehors le soleil se levait ou se couchait, devenait ma prison, ma cellule d'isolement. Cet endroit constituait mon enfer, Sartre avait un jour dit « l'enfer c'est les autres », non, négatif, surement pas, l'enfer c'est ici : entre ces murs, entre ces murs qui constituaient mon purgatoire personnel.

L'enferen réalité avait commencé beaucoup plus tôt que ce jour-ci. L'enfer avaitcommencé il y a des mois de cela sans que personne ne soit au courant.    L'enfer s'était introduit sur terre, telle uneéclosion de milliers de bourgeons de fleurs : sans que personne ne s'enaperçoive. L'enfer a éclôt sur terre, la population n'y a pas prêté attention, la population est égoïste et ne s'occupe que de son propre monde,chacun pense être le nombril de la Terre. Seulement ce nombril, le cœur de laterre s'était consumé peu à peu, il s'était même, noirci de douleur...

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Jul 09, 2017 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Tomorrow - after that dayWhere stories live. Discover now