Girl, Stay Strong

Chapitre 3 - Aftershock #DemiLovato

Selena ne m'adressait plus la paroles depuis quelques jours déjà. Elle m'évitait. Ce qu'elle m'avait dit, malgré tout, elle me manquait, et pourtant, je ne faisais rien pour arranger la situation. Il n'y avait pas que moi qu'elle évitait : Egypt également. Sauf que lui ne semblait n'avoir plus d'yeux que pour Alyssa, la sorcière blonde qui s'était déjà battit une équipe de filles aussi nunuches qu'elles parmi celles de notre classe, à savoir Laura Payner, Olivia Strange, Milda Older et Jasmine Village.
Maintenant, au lieu de passer son temps avec Egypt ou avec moi, Selena préférait traîner avec Melody Cowell et Jenyfer Lower, des filles, qui, je l'avouais, étaient bien sympathiques. Malheureusement, je n'avais pas droit à leurs parties de délires ensemble, étant donné que Selena ne m'adressait plus la parole. Je passais le plus clair de mon temps, seule, et quoique que je souffrais de l'absence de Selena, j'aimais aussi ma solitude, où du moins le croyais-je. Je m'en délectais. A mes heures perdues, je jouais de la guitare en chantant des airs lointains, je me mettais à rêver, confinée dans mon monde à moi, ou encore j'écrivais des choses que seule moi comprenais. Quoiqu'il en soit, je tentais toujours de chasser la mélancolie ou la tristesse qui essayait de se fondre en moi. Mais quand je n'y arrivais pas, je me retrouvais enfermée dans une cabine des toilettes, à laisser lentement mon sang s'écouler dans la cuvette, délivrant les larmes d'eau qui ne pouvaient sortir, par les larmes de sang, qui étaient bien plus faciles à libérer, car, elles me libéraient moi-même, du moins momentanément, d'un poids que je ne pouvais supporter...

...Jusqu'à la mutilation suivante.

En générale, je me mutilais sur les poignets et les bras. Quand j'étais à l'école, c'était sur les poignets, que je dissimulais ensuite par une multitude de bracelets, ou par les manches de mon horrible pull, que je portais souvent malgré l'étouffante chaleur qui en émanait les jours de beau soleil.
Voilà comment j'occupais mon temps, sans ma meilleure amie à mes côtés. Je m'étais formé un cœur de pierre que personne n'avait le droit de détruire et que personne ne pouvait détruire non plus. Je me montrait dure, froide, impassible. Mais au fond, j'avais besoin de tant de choses, je rêvais de tant de choses...

Selena avait raison : je ne faisais plus grand chose en classe, sauf en Arts-Plastiques, parce que j'étais assez proche de Mrs Brown et qu'elle était si jolie et si gentille, que je n'osais lui faire de la peine, et en maths, dans lesquels je prenais un plaisir certain à confronter la difficulté...ce qui n'était pas vrai dans ma vie à moi...malheureusement. Mes notes avaient chuté, et heureusement, ma mère n'était pas là pour le constater...elle serait si déçue ! De toute façon, son avis n'avait plus d'importance, et je n'avais plus d'ordre à recevoir d'elle, elle n'avait plus aucune autorité sur moi, après ce qu'elle avait osé faire, ce qu'elle avait osé mefaire...

Tandis que je prenais des affaires dans mon casier, j'entendis la conversation de Selena et ses nouvelles amies, qui se tenaient près du casier de celle-ci. Selena faisait comme si je n'existais plus. Pire, comme si je n'avais jamais existé. Elle riait, elle, elle était heureuse et n'avait pas de problèmes et je lui en voulait, je l'enviais d'être aussi forte tandis que moi qui était considérée comme une sauvage diabolique, ne l'étais pas.

-Ce soir ça va être géniale les filles ! Entendis-je Melody s'exclamer.
-Oui ! J'ai acheté pleins de bonnes friandises et amuses-gueules, comme prévu !
-Une soirée entre fille ! Comme je suis excitée !

Cette dernière phrase avait été prononcée par ma meilleure amie. Elle avait sautillé d'excitation en le disant. Une sensation amère vint se loger dans mon corps, me foudroyer de plein fouet. Ainsi, elle s'amusait vraiment bien avec ses nouvelles amies. Ce soir, elles feraient une soirée pyjama. Une soirée pyjama, à se raconter leurs histoires de garçons, à s'échanger des conseils de beauté, à se faire les ongles, à s'envoyer des oreillers, à manger des pop corn ou des chips tout en regardant un film, à rire niaisement, et à s'apitoyer sur le corps de dieu de tel acteur...une soirée pyjama, sans moi. La première soirée pyjama de Selena sans moi mais surtout de moi sans Selena. Elles s'amuseraient comme des folles tandis que moi je serais dans mon coin à me plaindre de ma situation et à me tourner les pouces.
Oui, j'étais jalouse, jalouse de leur bonheur, de leur joie.

Dans ma colère, je claquai violemment la porte de mon casier, ce qui fit lever les yeux de Selena vers moi, tandis que les autres, trop préoccupées par leur discussion, ne l'avaient pas remarqué.
Dans un ultime toisement, je passai devant elle, l'allure froide.
Les cours étaient terminés, je dévalai donc les quelques marches de l'entrée et atteint la barrière. Je me mis soudain à courir. Je savais où j'allais. C'était un petit coin tranquille, un petit carré d'herbe, dans le parc, caché entre les arbres, c'était mon coin, mon coin à moi. J'y restais parfois pendant des heures, allongée dans l'herbe, à écouter le bruit du silence, le bruit de la nature, le bruit de la vie. J'aimais cet endroit, car de là, les bruits des enfants criant dans le reste du parc ne me parvenaient que faiblement. Je l'aimais également car il n'y avait aucun risque que je reçoive un ballon de foot en pleine figure.

J'étais arrivée. Essoufflée, je jetai mes affaires par terre, que j'avais pris pour réviser ma dernière leçon de biologie, en vue du devoir du lendemain. Mais entre nous, cela ne me servait pas à grand chose car je savais que j'ouvrirais à peine mes cahiers. Disons que j'avais agis plutôt par acquis de conscience. Je me laissai choir sur le sol, et me couchai, les yeux rivés sur le ciel encore bleu. Puis je fermai les yeux. Le vent faisant frémir mes cheveux étalés sous ma tête puis caressant mon visage me faisait beaucoup de bien. Bientôt, je sombrai dans un état de semi-conscience. Je restai là longtemps.

Quand j'ouvris de nouveau les yeux, je réalisai que je m'étais endormi et que le temps était passé, étant donné l'heure qu'affichait mon téléphone portable et la couleur du ciel, qui rosissait lentement.

Zut ! Je me levai précipitamment ! Il fallait que je me rende chez Sam avant qu'il s'en aille ! Il prenait l'avion le soir même et si je ne me dépêchais pas, j'allais devoir attendre des mois avant de revoir mon ordinateur. Car oui, Sam était un réparateur d'ordinateurs et de pc portables dont j'avais fait la connaissance par le biais de Selena. Il était court, trapu, portait toujours une salopette bleu jean sur un chemisier rouge et bleu à carreaux. Ses cheveux étaient légèrement grisonnants . Il devait avoir une cinquantaine d'année. Je me mis à courir de toutes mes forces, ne regardant presque plus où je mettais les pieds. Et c'est là que je me cognai contre lui.
Je me retrouvai étalée par terre avec mes livres et mes cahiers, tandis que l'autre se frottait le front.

-Eh, tu ne peux pas faire attention ?! Dis-je, en me relavant et ramassant mes affaires, que l'inconnu m'aidait à prendre.
-Tu ne t'es pas fait mal ?
-Bien sûr que non ! Protestai-je, en déblayant ma robe de l'herbe et de la poussière qu'elle avait ramassé.
-Tant mieux, répondit l'autre.
-Tu ne fais jamais attention lorsque tu marches ?! Dis-je.
-Désolé, mais c'est moi qui devrais te demander ça. Tu courrais comme une gazelle !

Je me rendis compte qu'il avait raison et me mis à rougir. Mais je me rattrapai en reprenant une allure digne.

-J'admets. Désolée. Maintenant, j'ai à faire. Adieu.

Je partais déjà quand la pluie se mit à tomber en fines gouttelettes. Je levai les yeux : gris, tout gris.

-Oh non ! Me plaignis-je. Pas ça ! Pas ça !

L'inconnu était resté dans la même position. Il me regardait en me souriant bêtement.

-J'ai un parapluie, si tu veux ?
-Merci mais...tu n'avais pas des choses à faire ?
-Non, pas spécialement. Je voulais juste me promener. Si tu veux, je peux t'accompagner. Tu ne vas pas filer sous cette pluie.
-Tu as raison, fini-je par admettre.

Ainsi, l'inconnu m'accompagna à mon lieu d'arrivée. Sam n'était pas encore parti, heureusement. Il finissait, justement, de régler ses dernières affaires avant de fermer rideaux et de s'envoler pour l'Espagne pendant quelques temps. Le sol de son atelier était jonché de cadavres d'écran ou d'unités centrales, ou encore de machines éventrées, en liste d'attente pour être examinées.

Il me reconnut, tandis que je m'approchais, et m'accueillit le sourire aux lèvres.

-Bonsoir les jeunes ! Alors ma petite Demi, tu es venue chercher ton ordinateur, c'est ça ?
-Bonsoir Sam. Je ne suis pas petite, et oui, je suis venue chercher mon ordinateur.
-Ah, je savais que ce n'était pas une visite d'amitié ! Ça m'aurait étonné de ta part !

Je haussai les épaules en faisant une moue horrible, ne sachant pas quoi lui répondre.
Sam se dirigea vers le fond de l'atelier et saisit un sac d'ordinateur posé sur une étagère.

-Tiens, le voici, ton bébé. Il est comme neuf, mais fais quand même attention, hein ! Avec ta mine de Reine des Ténèbres, tu pourrais même terrasser une mouche juste en la regardant !

Je fronçai les sourcils, pas très heureuse de ce que venais de me dire Sam. Celui-ci éclata de rire en se massant le ventre comme un idiot, puis balaya sa remarque d'un geste de la main, comme si cela n'avait aucune importance. J'avais envie de répliquer, mais les mots ne sortaient pas de ma bouche. Je parvins seulement à montrer ma froideur en m'en allant sans le remercier de ses services.
L'inconnu sur les talons, je continuai ma marche, droite comme un piquet.

-Hey ! Tu es toujours comme ça ? Me demanda celui-ci.
-Toujours comment ?
-Froide et distante ?
-J'crois que oui. La seule personne avec laquelle je m'entend...dais...est...était ma meilleure amie.
-Ah ouais ? Y'en a rarement, les filles comme toi !
-Je suis censée le prendre comment ?
-Bah, j'en sais rien à vrai dire. Tout ce que je sais, c'est que la plupart des filles aiment rire et être entre copines, se maquiller, aller en soirée, des trucs comme ça.
-Ah, tu veux dire, toutes les pestes-niaises-idiotes-pauvres pouffiasses dans le genre Alyssa Mark ?
-Hein ?
-Laisse tomber boy.
-Au fait, je m'appelle Nick Jonas. Enchanté.

Il me tendait la main, laquelle se remit rapidement à sa place, constatant que la mienne ne venait pas la serrer.

-Et moi c'est Demi. Demi Lovato.
-Ravi de même.
-Merci d'avoir fait un bout de chemin avec moi, c'est très gentil. Je m'arrête ici, ma maison n'est plus très loin et puis, il ne pleut plus autant, je vais courir.

Je partais déjà, quand il m'attrapa le bras :

-Oh attend !

Je me retournai, et là, ce fut le choc. Depuis que j'avais fait sa connaissance, je n'avais pas réellement pris la peine d'observer son visage. Maintenant, je pouvais constater que ses yeux noyés dans les miens étaient d'une profondeur intimidante. Il avait des yeux...des yeux qui charmaient. Ses traits fins le rendaient agréable et inoffensif. Son sourire, ses cheveux noirs et bouclés. Son allure. Mais surtout, ce visage, ce regard, ce regard qui faisait frissonner toutes les particules de mon corps. J'avais reçu comme de l'électricité, un choc électrique. Jusqu'à présent, je n'avais jamais été aussi embarrassée devant quelqu'un. Mon cœur battait la chamade. Que m'arrivait-il ? Il ne manquait plus que je rougisse. Il fallait que je me ressaisisse. J'étais Demi Lovato, et plus Demetria Devonne Lovato, la petite fille faible trop débordante de tendresse non réciproque. Non. J'étais Demi, j'avais enveloppé mon cœur fragile d'un manteau de pierre, et il n'était pas possible que je faiblisse, même devant la créature la plus magnifique à mes yeux. J'étais fière, froide, digne.

Je retirai mon bras un peu trop sèchement, ce que je regrettai immédiatement. Me reprenant, je lui demandai ce qu'il voulait avec plus de douceur.

-Je suis nouveau dans le quartier. J'habite pas trop trop loin de toi, t'sais. Normalement, demain, j'entre au GorgesBell High School.
-Ah, c'est mon lycée !
-Je m'en doutais un peu. C'est le lycée le plus proche. Voilà, je me demandais est-ce que tu pourrais m'attendre demain matin et m'aider un peu pour m'orienter dans l'école.

Mon cerveau travailla à la vitesse d'une voiture de course : moi, Demi, guide d'un magnifique nouveau. Tous les élèves seraient surpris de voir leur « petite diablesse préférée » aussi sympathique et sociable ! Il se moqueraient sans doute, ils prétendraient sans doute que je voulais m'en accaparer, au fond. Mais que j'm'fiche , tss !
Un sourire collé aux lèvres, je répondis enfin :

-Bien sûr ! Il n'y a pas de problème !
-Super, merci ! Je t'attendrai devant ma maison. C'est la dernière au bout du quartier. Elle est blanche avec un grand jardin, et il y a une immense niche et un petit chien noir.
-Très bien, ça fonctionne !
-J'espère que je pourrai te considérer comme ma première amie...

Ce regard...encore ce regard qui faisait résonner des tintements dans ma tête. Non Demi, reprend-toi.

-O-oui...Bien sûr...j-je dois y aller maintenant. A demain Nick !

Je le laissai planté là et me mis à courir comme une folle vers chez moi.

* * *
Nous fîmes l'effet escompté. Ou du moins, je fis l'effet escompté. Tout le monde nous regardait, puis arrêtait leurs yeux sur ma personne, essayant de détecter le moindre petit changement, en vain. J'étais toujours la bonne vieille Demi qu'on évitait. Cependant, personne n'osa nous adresser la parole. J'entendis seulement certains élèves murmurer des choses qui me blessèrent profondément:

-Comment peut-il traîner avec cette tombe ? La seule personne qui en avait le courage, c'était Selena Gomez, mais apparemment, Gomez a fini par comprendre que cette fille fait tâche !
-En plus, ce garçon est assez mignon. Demi s'intéresse aux garçons maintenant ? Je croyais qu'elle en était immunisée ! De toute façon, à qui pourrait-elle plaire ? Elle est si terriblement terrible ! Hahaha

Je pris une profonde inspiration et tentai de ne plus m'en préoccuper, avançant toujours, froide et digne, aux côté de Nick. Nous passâmes devant Selena et sa nouvelle bande. Mon amie ne put s'empêcher d'ouvrir de grands yeux étonnés. Quand à moi, je détournai rapidement mes yeux d'elle et fit comme si de rien n'était. Mais à peine nous étions nous éloignés d'elle et de ses nouvelles amies, qu'Alyssa nous bloqua la route, aidée de toute sa clique.

-Oh, Demetria Lovato accompagnée d'un garçon ! Ce n'est pas commun dis-donc !
-Demi Lovato, Mark, Demi Lovato. Bas les pattes, boulette, j'me casse.
-C'est ton petit-ami ? Me demanda Olivia Strange de sa voix directement sortie d'un film de Princesse Disney.
-Non, ce n'est pas mon petit-ami.
-Oh, je me disais bien que c'était impossible ! Tu n'as aucune classe pour attirer les garçons, et de plus, tu es tout à fait associable ! Tu pourrais ne pas être moche si tu t'en donnais la peine ! Mais tu t'en fous royalement de ton apparence, je dirais. Après tout, une sorcière à la mode, on a jamais vu ça !

Ces mots, prononcés par Laura Payner, provoqua l'hilarité chez le reste de la bande.
La colère qui bouillonnait en moi finit par jaillir et je me jetai sur Laura, lui arrachant une poignée de cheveux au passage, tandis que les autres filles tentaient de lui porter secours. Nick, quant à lui, me releva et me retint fermement.

-Lâche-moi Nick ! Cette fille mérite une bonne raclée ! Tu m'as cherché, tu vas me trouver !
-Calme-toi Demi, tu vas te mettre dans le pétrin.

Pendant que Nick tentait de m'apaiser en me chuchotant des mots à l'oreille alors que je gesticulais dans ses bras, complètement déchaînée, Laura se remit debout, les cheveux en désordre et les vêtements froissé, la figure très rouge.

-Apparemment, tu n'as pas retenu la punition que tu as reçue à cause de ce que tu as fait à Alyssa !
-C'est toi qui m'a cherché, Payner ! Et je n'ai rien fait à ta copine de merde ! Et maintenant, fichez-moi la paix !

Et je passai au milieu d'elle en les bousculant. Quelques temps plus tard, Nick, qui m'avait suivit, arriva à mon niveau.

-Hey, ça va ?
-Ouais. Merci.
-Ces filles là sont toujours entrain de te persécuter ?
-Toujours. A part quand elles se font les ongles ou quand elles parlent de leurs mecs, répondis-je, dans un ricanement amer. Si tu ne m'avais pas retenu, je l'aurais frappé jusqu'à la mort, cette Payner !
-Heureusement, alors.
-Pff...Tu ne peux pas comprendre Nick. Depuis le début de ma scolarité, depuis mon enfance, je suis persécutée, le souffre-douleur de mes camarades. Je suis détestée, rejetée. Personne ne m'aime, même dans ma propre famille, même Selena est écœurée de moi...

La Demetria si fragile que j'étais ne put s'empêcher de refaire surface, et des larmes roulèrent sur mes joues. Nick m'entoura les épaules d'un bras, pour me consoler.

-Ne pleure pas Demi, s'il te plaît. Peut-être que si tu étais plus sociable, tu...
-Plus sociable ! Hurlai-je, ce qui eut l'effet de tarir immédiatement la source de mes larmes. Nick, tu ne me connais pas. Tu ne peux pas comprendre, me comprendre. Si je suis comme ça, c'est pour me protéger. Je n'ai pas le choix. Personne ne m'aime, mais au moins, personne ne me persécute...ou du moins, moins qu'avant. Et crois-moi, c'est beaucoup mieux que de recevoir des insultes à longueur de journée, de se faire frapper, voler, ou encore de se faire attraper dans un croche-pied.



Nous continuâmes notre route en silence, nous dirigeant vers le bureau du directeur.

Nick devait sûrement me prendre pour une débile mentale...dans peu de temps, il s'éloignerait sans doute de moi...mais j'étais immunisé contre l'attachement. Tant mieux. Je n'aurais donc pas mal.

* * *
La journée prenait fin. Le directeur ainsi que la prof principale m'avait désigné pour servir de guide du lycée à Nick, car il se retrouvait dans ma classe. Certaines filles qui auraient voulu être à ma place, bouillonnèrent de jalousie, mais je m'en fichais. Encore une fois, je n'étais pas là pour faire un numéro de charme. Quoiqu'il en soit, je fus surprise de m'entendre bien avec Nick. Les rares garçons qui

avaient tenté de m'approcher avaient été sauvagement repoussés et toute autre approche amicale avait été fermement refusée. Mais avec Nick, c'était différent, sans que je sache pourquoi. Il n'avait pas d'arrière-pensée, il ne tentait pas de me séduire et ne me tournait pas autour. Il n'étalait aucune fierté orgueilleuse pour m'éblouir. Non. Il dégageait une sympathie modeste, une simplicité que je n'arrivais pas à repousser. Il dégageait d'un charme, dont il n'avait pas conscience. Je fondais chaque fois pour son sourire, son humour ou ses éclats de rire. En quelques sortes, je m'étais attaché à lui, et de plus, en un temps plus que record pour Demi Lovato....

Je l'attendis devant la barrière, à la fin des cours.

-C'est sympa de m'avoir attendu !
-Il n'y a pas de quoi, Je suis ta guide, après tout.
-Oui, mais à partir du trottoir, tu ne l'es plus !
-Oui, tu as raison ! Admis-je, un sourire aux lèvres.
-Je te raccompagne ?
-Mais, on passe devant chez toi d'abord ! Tu ne vas pas marcher jusque chez moi pour ensuite revenir sur tes pas !
-Oh mais ça me fait plaisir de rester un peu avec toi. Tu es la première qui m'a accueillit ici, et puis je te trouve sympa.

Je le regardai, estomaquée.

-Tu...tu me trouves...sympa ?
-Ouais ! Tu es une fille accrochante, différente des autres. J'aime ta personnalité.

Je me mis à rougir comme jamais je n'avais rougis de ma vie. Décidément, s'il n'avait pas l'intention de me séduire, il réussirait bien avec une autre fille, s'il le voulait !
Il me fixa un moment, l'air amusé, puis m'entourant les épaules d'un bras, nous engageâmes notre marche. Tandis que je croisais mes bras sur ma poitrine pour me protéger du vent glacial qui s'était levé, nous continuâmes notre route en silence. Un silence gêné. Enfin, arrivés en face de ma maison, je m'arrêtai.

-Merci Nick de m'avoir raccompagnée.
-Mais de rien. Tu sais, tu es vraiment sympa. Et je te considère comme une amie. Je peux ?
-C'est vrai ?! Une amie ? Je.... Oh...Oui ! Oui, tu peux !

Mes émotions étaient si fortes, mes joues étaient tant en feux que je n'attendis pas une seconde de plus, cognai mes mains contre la barrière de ma maison et m'engouffrai dans l'allée, avant de me retourner, à mi-chemin, pour crier à Nick :

-Au fait, moi aussi je te trouve sympa...et...je suis contente d'être ton amie !

* * *

Point de vue de Selena →

J'avais essayé de l'appeler deux fois, trois fois, milles fois sûrement, je n'arrivais pas à l'avoir. Après tout, cela était compréhensible, après ce que je lui avais dit, après ce que je lui avais fait : l'avoir abandonné, comme si j'avais honte d'elle. Certes, Melody et Jenyfer étaient des filles super sympathiques, mais j'avais eu tort d'abandonner ma meilleure amie. J'avais été témoin de son humiliation par Alyssa et sa bande, et je n'avais rien fait pour l'aider, juste parce qu'on croyait que j'avais abandonné Demi, et qu'à cause de ça, on m'estimait davantage ! Qu'est-ce que j'avais été sotte et idiote !
Et puis ce nouveau de notre classe...Nick Jonas...je ne lui avais jamais adressé la parole, alors que Demi, elle qui était d'une nature râleuse, l'avait amadoué en très peu de temps ! Je n'en revenais pas ! Ce pourrait-il que ma meilleure amie ait succombé au charme d'un garçon ? Non, cela était impossible ! Elle était réputée pour son intransigeance dans ce domaine ! Alors quoi ?! Je ne savais pas, mais en tous les cas, elle semblait s'entendre à merveille avec ce mignon garçon, qui me rappelait d'ailleurs quelqu'un...
Il fallait que je me réconcilie avec Demi ! Elle me manquait, et puis je voulais faire plus ample connaissance avec Nick. Je devais l'avouer, j'étais un peu jalouse de le voir si bien rire avec ma Demi, alors que moi je ne le pouvais pas.

Soupirant pour la unième fois, je décidai de mettre à exécution ce que j'avais repoussé de faire.

Point de vue de Demi-->

Elle avait essayé de m'appeler des millions de fois, mais je n'avais pas répondu. Je lui devais bien ça, après son attitude envers moi. De toute manière, allongée comme je l'étais sur mon lit, un casque sur mes oreilles, je n'avais pas la tête à penser à Selena. Non. Je pensais à Nick, son sourire d'ange et à ses cheveux noirs et bouclés...Aftershock...pourquoi pensais-je donc à lui ? Cela était étrange venant de moi-même. Je m'étais promise de ne jamais succomber à aucun charme, quelque soit son degré, et je devais tenir cette promesse. Me relevant, je me forçai à me détacher de mes idées agréables et m'apprêtai à aller prendre une douche, quand une silhouette faisant irruption sur le rebord de ma fenêtre, me fit hurler au secours.

-Chhut ! Ne crie pas si fort ! C'est juste moi, Sel' !
-Sel-Selena ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Avant de me répondre, elle enjamba la fenêtre, retira son sac en bandoulière et le jeta sur le sol, puis planta son regard brun dans le mien, l'allure immobile, là, posée devant moi, sur la moquette