« -Tu écris alors Maya ?
-Un peu... Tu devrais essayer d'écrire, ça m'a aidé moi.
-Je n'aime pas écrire.
-Je sais. »
Ce matin, Natasha me secoue hors du lit. Il est très tôt, le soleil n'est même pas encore levé. Le matin est glacial, et je n'ose même pas sortir mes mains de mes poches de peur que mes doigts gèlent instantanément. Feofilakt m'appelle des cuisines. Je fais marche arrière et suis la voix.
Lorsqu'il me voit il lance,
« Fais le pain Tiago ! Le pain, et un vrai pain cette fois ! Puis il sort de la cuisine. »
Je me demande si Natasha était obligée de me réveiller aussi tôt.
Je me mets à l'œuvre en baillant, je forme cette fois une énorme boule et j'évite à tout prix les baguettes. J'attends comme la veille que la pâte gonfle avant de l'enfourner.
Je regarde le pain cuire à travers la vitre toute poisseuse du four.
Lorsqu'il est cuit, je le mets à refroidir. Je vais à l'avant du bateau pour regarder le soleil se lever sur l'océan. Pas de terre à l'horizon, rien, pas un oiseau, seulement le soleil, rouge qui se lève en faisant de beau reflets sur l'eau limpide.
Inévitablement, Léonid me rejoint. Il me dit de belles paroles en regardant le soleil progresser vers le zénith. Il y a un violent coup de vent, mon chapeau s'envole. Je le rattrape de justesse avant qu'il tombe à l'eau.
Léonid rigole. Je lève la tête et j'entrevois le nid de pie. Je le pointe du bout du doigt.
« Oui, là-haut, tu peux monter si tu veux. Lance-t-il »
Je grimpe dans les cordages. En haut, le mat n'est pas aussi stable qu'il en a l'air. Je ferme mes mains de toutes mes forces sur les cordages. Et mon cœur se serre lui aussi lorsque je dois passer une jambe par-dessus la coque en bois.
Le nid de pie est vraiment minuscule, le bois est très abîmé, à la limite du pourri. Je ne reste pas longtemps là-haut, de peur que le sol s'écroule sous mon poids. Et je suis soulagée lorsque je retrouve le pont.
Le reste de la journée passe vite, entre pêche, cuisine, vaisselle, nettoyage du pont... Je me retrouve très rapidement à faire une sieste dans la cabine. Natasha me réveille plus tard chaque soir, il est près de deux heures du matin lorsqu'elle met fin à mon sommeil.
« -Aller, debout Maya, lance-t-elle, il faut que tu manges.
Je la suis dans les couloirs encore dans le coaltar. Au bout du chemin la pièce enfumée m'attend. Je grignote un morceau de pain avec du poisson. Je baille, j'ai froid et terriblement sommeil, mais lorsque je décide de sortir de la salle, les matelots n'ont pas l'intention de ma laisser partir.
-Allez Tiago, viens faire une partie avec nous ! Crie Pyotr de l'autre bout de la salle. Je fais nous de la tête en mimant un bâillement.
-Tu es un homme camarade Tiago ! Lance Dimitry, les hommes ne se fatiguent pas !
Je fais une nouvelle fois non de la tête, cette fois, c'est Feofilakt qui m'interpelle.
-Tiago ! Reste ici petit ! Ta tante ne t'a pas amené ici pour que tu te comportes en femmelette !
J'ai le temps d'entrevoir le visage de ma formatrice dans la fumée, puis Matvey et Borislav m'attrapent un bras chacun et me force à m'assoir à leur table. Je vois dans les yeux de ma formatrice que j'ai raison d'être vexée leurs revendications n'ayant rien de légitime ni de cohérent. Je fais non de la tête encore un moment en me débattant, sans pouvoir utiliser le moindre mot pour protester.
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MAYA
FanfictionJe les ai entrainé... dans mon monde, mes amies. Maintenant, je suis responsable de toutes ces choses horribles qu'elles risquent, de toutes ces choses horribles que les gens qui ont peur font aux personnes comme nous. Il se passe des choses ici. L...