Alice se redresse d'un coup, renversant par la même occasion du chocolat chaud sur ma couette blanche.
- Mère ?! elle répète.
La femme se tourne vers nous.
Elle a exactement les même yeux qu'Alice.
Ma meilleure amie n'a l'air pas d'apprécier sa propre mère, son regard est froid et sa baguette est tendu vers la femme.-Hesper, que fais-tu chez des ignobles Impurs ?
La mère d'Alice me fixe méchamment. Et pourquoi appelle-t-elle Hasper ma meilleure amie ?!
- Hesper ?
Alice me jette un regard qui signifie clairement : "la ferme".
-Comment oses-tu parler en ma présence, sale Moldue, crache la mère d'Alice.
-Vey est ma meilleure amie, déclare Alice.
- Meilleure amie ? ET DE PLUS UNE MOLDUE ? HONTE À TOI, HESPER !
- Épargnez-la, elle n'y est pour rien. Je me plierais à la règle après cela, je vous en supplie.
Je suis toujours figée sur ma chaise, de quoi parlent-elles ? L'atmosphère est tendue et la baguette de la femme dirigée en ma direction ne m'aide pas.
C'est ce moment là, que ma mère choisit d'entrer dans ma chambre.- Vey, que ce passe-t-il ? demande ma mère, le regard inquiet.
- Maman ! Va-t-en ! je hurle.
- *Avada Kedavra*!
Ma mère n'a pas le temps de réagir qu'un rayon vert sort de la baguette de la folle qui l'a tirée en une seconde. Ma mère s'écroule au sol, le regard vide et ne bouge plus. Mon coeur se déchire en mille morceaux, je cours vers elle.
Alice reste stoïque, le regard froid. Sa mère nous observe avec une lueur démentielle dans ses yeux, un sourire mesquin.- Maman !
Je la secoue dans tous les sens, mais elle ne réagit pas. La réalité commence alors à s'infiltrer dans mon cerveau. Non. Elle ne peut pas être morte ! Tout ceci n'est qu'un cauchemar !
- Idiote, crache la femme.
Je hurle à l'agonie en pleurant de tout mon corps. J'entends des pas dans l'escalier, mon père apparaît alors dans l'encadrement de la porte. Il voit sa femme à terre et moi à ses côtés, il n'a même pas le temps de comprendre que une formule est lancé.
- *Avada Kedavra*! répète la folle.
- NON !
Soudain, une chose se produit. Un halo de lumière sort de mon corps et vient entourer mon père, mais celui-ci n'est pas assez puissant. Mon père s'effondre devant le corps de ma mère, les yeux vide de vie.
- MÈRE ! s'écrie Alice.
Un nouveau venu apparaît devant moi. Il a les traits fatigués et porte des vêtements gris et assez larges. Son visage est mince et il a des grosses griffures sur la joue gauche.
Il jette un sort à la folle, mais la femme pare le sort et empoigne sa fille en riant. Alice me jette un dernier regard triste avant de disparaître avec sa génitrice.Je regarde mes parents, allongés, sans vie sur le sol. Tout c'est passé tellement vite.
L'homme pose une main sur mon épaule. Il était là lors de l'attaque des Détraqueurs, ou peu importe comment ces choses invisibles s'appellent.- Je m'appelle Remus Lupin. Je suis désolé pour tes parents, nous n'avions pas pensé que la Mangemorte viendrait voir sa progéniture. Nous ne pouvons pas rester, l'endroit est peu sûr. Je suis ici pour t'amener à Poudlard.
- Qu... Quoi ? je gémis. Laissez-moi, je veux rester avec mes parents !
Remus saisit ma tête et me regarde droit dans les yeux.
-Il y a déjà eu assez de mort ce soir. Restez au près de leurs corps ne va pas te les faire revenir. Nous savons que tu es au courant de tout. Tu n'es plus en sécurité ici, nous devons partir sur le champ. Bellatrix sait que tu es la meilleure amie de sa fille. Étant donné que tu es une Moldue, elle essayera de t'éliminer car pour elle, quand le Sang-Pur est sali, il n'y que la mort pour le nettoyer.
Je suis chamboulée, je n'arrive plus à suivre quoi que ce soit. C'est trop pour moi.
Lupin se relève, je regarde ma mère puis mon père, leurs expressions du visages sont calme, comme si ils dormaient.
- Nous devons partir.
- Et mon frère ?
- Il ne craint rien parce que Bellatrix ne connaît pas son existence. Mais il sera mis au courant dès son retour.
Je me relève et sèche mes yeux avec difficulté. Il faut que je reste forte, il ne me reste plus que mon frère. Lupin me tend son bras vers moi, je le regarde sans comprendre.
- Juste, excuse-moi. Nous allons transplaner devant Poudlard. Tu risques d'être un peu... secouée. Et surtout, ne me lâche pas.
- D'accord.
Il me tend à nouveau son bras. Cette fois, je le prends.
Je regrette aussitôt.
J'ai l'impression d'être secouée dans tous les sens. Heureusement, le trajet ne dure que quelques secondes. Nous atterrissons dans une forêt épaisse et sombre, et la première chose que je fais, c'est de vomir tout ce que contient mon estomac.
- Tout va bien ?
- Maintenant, oui, je soupire.
Lupin me fait un sourire compatissant.
Je regarde autour de moi. Un long chemin mène à un grand château médiéval qui surplombe un lac.- Est-ce que tu vois le château ?
- Oui.
Lupin écarquille les yeux.
- Ah bon ? Normalement, les Moldus ne voient qu'une ruïne. Cela signifie que tu es plus sorcière que tu ne le croies...
Je ne souris rien qu'à l'idée qu'il se peut que je sois peut-être une sorcière, mais la mort de mes parents me revient précipitamment et efface mon sourire. Comment ai-je pu oublier cela ?
- Allons-y. Albus nous attend.
Il s'engage sur un chemin menant à une grille en fer.
- Pourquoi est-ce qu'on n'a pas tout simplement tranplamachin dans le château ?
- Parce que c'est impossible. Au passage, on dit "transplaner".
Lupin sort sa baguette. Sans rien devoir dire, la grille s'ouvre. Nous poursuivons le chemin.
Enfin, nous y sommes. L'école nous surplombe. Et dire que durant six ans déjà, Alice poursuit ses études ici.
Lupin ouvre la grosse porte en bois, m'offrant une vue sur la magnifique hall d'entrée. L'intérieur est illuminé par endroits et je me sens bien vulnérable. Des statues décorent les murs. Un grand escalier mène à l'étage du haut, et un autre vers l'étage du bas.
Lupin ne me laisse pas le temps de m'extasier plus longtemps. Il monte l'escalier. Je le suis rapidement.
Il monte encore et encore, tourne dans un innombrable nombre de couloirs.
- Est-ce qu'il y a des élèves ici durant les vacances de Noël ?
- Oui, mais très peu. Presque tous rentrent chez eux.
Lupin s'arrête enfin. Une gargouille se tient devant un escalier.
- Sorbet citron, déclare-t-il.
À ma grande surprise, la gargouille se met à bouger et se décale vers la gauche, nous laissant le passage libre.
Nous montons les escaliers. Lupin, arrivé en haut le premier, frappe déjà à la porte lorsque je j'arrive en haut. Il n'a pas l'air essoufflé, alors que je souffle comme un boeuf. J'essaie de me retenir un peu afin de garder ce qui me reste de dignité après avoir vomi devant lui.- Entrez, déclare une voix calme que je reconnais.
Lupin ouvre la porte et rentre, moi à sa suite.
Assis à un grand bureau se trouve le vieillard de tout à l'heure.
Le bureau est parfaitement circulaire. Un tas d'étagères et d'armoires recouvrent les murs. Le bureau est légèrement en hausse comparé au reste de la pièce.- La voilà, Albus. Je vous laisse. Après se qui s'est passé au Terrier hier...
Le vieillard hoche la tête.
- Je dois me retirer pour d'autres affaires. Joyeux Noël, Albus.
- Joyeux Noël, Remus.
Lupin me regarde avec un sourire bienveillant et s'en va.
Je suis seule avec Albus Dumbledore, je me sens à l'aise, pourtant, je connais absolument pas ce vielle homme.- Bienvenue, Veronica Calder.
Je fronce les sourcils. Comment connaît-il mon vrai prénom ?