Salut les kinders! Je voulais vous remercier pour vos retours sur le dernier chapitre de Blurred Lines, et surtout @Lauryne1225 pour la suite qu'elle a imaginée à la vie de Maxime.
Ah, et cette chanson, je viens à l'instant de la découvrir, à la base je comptais mettre "You, Me, Cellphones" de Husbands, mais je trouve celle-ci beaucoup plus belle.
Merci encore de suivre cette fiction <3
Média: Save Myself - Ed Sheeran
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(Point de vue de Maxime)
J'ai froid. J'ai tout l'temps froid.
Fin ça fait presque une semaine, mais j'ai l'impression qu'ça fait une éternité. Pourtant, j'avais pris l'manteau le plus chaud qu'j'avais, quand j'me suis fait virer. Et c'est pas faute d'avoir mis plusieurs pulls. Faut croire qu'ça suffit pas pour tenir l'hiver.
Mais dans c'cas, ils font comment, les clodos, pour pas mourir de froid ? Ah si, c'est vrai. Ils crèvent, mais dans l'silence. Leur mort passe inaperçue, la plupart du temps. Ils n'sont qu'des chiffres, à la télé. Sur le coup, on s'dit "Oh les pauvres, quand même", et puis dix minutes après, on s'demande c'qu'on va manger ce soir.
Y a bien eu un truc mis en place, histoire que les gens s'fassent moins virer, l'hiver. La trêve hivernale, j'veux dire. Y a pas d'trêve qui m'protège, moi. L'Abbé Pierre, il devait s'en foutre, des pédés. Après tout, il s'était indigné pour une femme.
Pas pour un homme.
Pas pour un homo.J'aimerais bien, moi, qu'il y ait une règle interdisant d'expulser son enfant juste à cause d'un truc qu'il n'a pas choisi. J'pense qu'on peut toujours courir, pour ça. C'est marrant, parce que j'avais déjà connu quelqu'un qui avait viré sa fille, comme ça. Une amie à ma mère, ouais. Mais bon, évidemment, vu qu'elle était friquée, et qu'sa fille n'était pas droguée, elle l'a envoyée à l'étranger. C'est pratique. Au moins, elle était sûre de n'plus la revoir.
J'avais quoi... 12? 13 ans? J'avais pas encore mesuré à quel point cette femme avait été dégueulasse, mais j'étais assez malin pour comprendre que j'pouvais vivre la même chose, moi aussi.
J'm'ennuie. Y a que des adultes, à la table. J'aurais bien aimé qu'Marie-Anne soit là. Bon, elle est un peu plus grande que moi, mais au moins, elle est plutôt sympa. Et puis on aurait pu parler de trucs plus intéressants qu'là. En plus, d'habitude, ils l'emmènent à chaque fois avec eux, ses parents. Elle est p'têtre punie, un truc comme ça.
Ma mère me jette un regard appuyé. J'me redresse, et m'force à pas paraître trop ennuyé. J'crois qu'elle aussi, elle s'demande pourquoi y a pas la fille de ses amis. C'est p'têtre pour ça qu'elle pose cette question:
"Et que devient Marie-Anne? Nous pensions la voir parmi nous, ce soir...
-Oh... Nous l'avons envoyée aux Etats-Unis, en pension.
-Je l'ignorais..." fait ma mère, prudente.
Elle scrute le visage de son amie, à la recherche d'indice. Celle-ci prend quelques gorgées de vin rouge, avant de reprendre.