Elle avait l'air heureuse. Ses cheveux volaient librement derrière elle et sa démarche était presque sautillante. Elle chantonnait doucement une mélodie, seule dans cette rue mal éclairée. Il ne pouvait pas détacher son regard d'elle. Il fit un pas en avant, sortant brièvement de l'obscurité, désireux de la retenir.
Va-t'en!
Il se stoppa. Ses paroles raisonnèrent dans son esprit. Cinglants, secs, ces mots le hantaient depuis des semaines. Ils l'empêchaient de bouger, ils le paralysaient. Pourtant il n'en pouvait plus de cette distance qu'il se forçait à respecter jour après jour.
Dégage.
Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il fermait les yeux, de nouveau glacé par cette voix dans son esprit. Quand il les rouvrit, elle avait déjà disparu au détour d'une nouvelle ruelle. Il était de nouveau seul. Et c'était ainsi que ça devait être...
Ses ongles s'enfonçaient dans ses paumes comme des lames aiguisées. La vue qui s'offrait à lui animait un brasier au fond de lui. Elle était là, souriante, avec ses amis. Et ce garçon, lui qui avait tenté de lui faire du mal, qui avait voulu le poignarder, celui-là même qui l'avait poussée elle, à le détester lui, ce garçon avait son bras entourant sa taille, sa main posée sur sa hanche avec possessivité. Il ne comprenait pas. Pourquoi ne le repoussait-elle pas? Pourquoi restait-elle dans son étreinte sans réagir? Son visage était déformé par ses pulsions intérieures.
Un jour qu'il s'était promis de partir le plus loin possible pour ne plus revenir, l'animal prit le dessus et le guida malgré lui vers sa proie. Des odeurs multiples, agréables, attirantes lui frottaient les narines au milieu de cette foule d'étudiants, mais il n'en avait cure, il n'y en avait qu'une qui l'attirait. Il n'en était plus loin. Au fond de lui, sa conscience endormie tentait de résister. En vain. Il la repéra enfin, avançant en solitaire dans un couloir désert. Quand elle entra dans une salle au fond de ce dernier, il n'hésita pas, s'y engouffrant à son tour, aussi souple qu'une ombre. Il avait éteint chaque lumière, se délectant de cette appréhension qu'il ressentait chez elle. Elle le sentait. Son souffle se fit court, il luttait entre ses pulsions et sa raison, mais il ne pouvait plus reculer, il était trop tard, la limite avait été franchie. Il aurait voulu lui crier de fuir, de s'éloigner de lui, mais les mots qui sortirent de sa bouche furent bien moins convaincants:
-Baek... Jin Ah...
Elle réagit immédiatement. L'inquiétude dans son regard, la fébrilité dans ses mouvements, l'accélération de sa respiration...
-Kai?
Il ne pouvait plus résister...
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❖ Obsession ❖
Fanfiction➹Un vampire malade, une pseudo scientifique pragmatique, et un lot de potes assez dérangés. Des romances difficiles et un humour souvent au ras des pâquerettes, voilà dans quoi vous vous engagez! ❖Chapitres majoritairement courts (400 ~ 700 mots) ❖P...