Chapitre 59

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Kian

Après que les gardes nous aient attrapés, il y avait deux façons d'accepter notre capture. Avec fierté ou avec fougue. Ne sachant à quel personnage me prêter, je commençai dans un premier temps à me débattre. Même si les soldats me forçaient à avancer à travers les couloirs, je ne cessai pas de me débattre pour autant. Murd se la jouait soft en se laissant guider, la tête haute. Le plus amusant fut dans l'ascenseur. Je pouvais prendre des appuis sur les murs pour casser des nez, donner des coups de tête, tordre des bras, écraser des pieds et mordre des mains. Oui, je n'hésitais pas à user de mes dents. Je savais que j'allais sûrement rester enfermée pendant des semaines, peut-être des mois par la suite, si je ne finissais pas ma vie dans une cellule. De plus, j'étais folle de rage à cause de l'échec de ma propre fuite. Et pour finir, j'ignorais si mon frère et mes amis avaient réussi à atteindre le sol sans encombre et à rejoindre le groupe de secours de l'ampoule. C'était donc mon défouloir. Chaque os qui craquait, chaque goutte de sang qui coulait, chaque plainte que les gardes poussaient me soulageait. Mais dès que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, je cessai de me débattre comme une « diablesse » selon eux. Les quatre hommes qui tentaient de me contrôler depuis plus d'un quart d'heure me dévisagèrent avec méfiance.

- Et bien messieurs ? Je pense que ma mère meurt d'impatience de me confronter. Qu'attendez-vous ?

Les deux qui me tenaient resserrèrent leur prise sur mes bras et soufflèrent comme des mufles. La tête haute, je me laissai guider à travers les couloirs de ce que je reconnus comme étant le huitième étage, là où je m'étais réveillé auprès de Hack et Silver. Ils nous ramenèrent dans les mêmes chambres d'un blanc immaculé, bordées de grandes verrières. Seulement le lit donc j'avais brisé les lattes avait été remplacé. Murd fut placé dans la chambre d'à côté. Les portes furent refermées et Murd et moi nous retrouvâmes seuls, loin de l'agitation. Nous nous tournâmes l'un vers l'autre. Je pus au passage voir mon propre reflet dans la vitre. Mes cheveux s'échappaient de mon élastique et partaient dans tous les sens. On m'avait retiré la ceinture et ma veste de garde, et donc tout ce qui pouvait s'apparenter à une arme. On m'avait bien entendu retiré la carte de garde qui me donnait accès à une grande partie du bâtiment.

Je détachai mes cheveux, les coiffai rapidement avec mes doigts puis les rattachai correctement.

- Tu penses vraiment que c'est l'heure de se recoiffer ?

- Murd, nous serons en situation de crise pendant un sacré bout de temps, alors autant me recoiffer maintenant.

Il soupira longuement en passant ses mains dans ses cheveux.

- Tu penses qu'ils ont réussi à s'en sortir ? Tu penses qu'ils ont rejoint vos amis ?

- Je n'en sais rien, mais je l'espère de tout cœur. Sinon ça voudra dire qu'on aura fait tout ça pour rien.

- On saura rapidement ce qui advenu d'eux.

Je m'approchai de la porte et donnai trois coups violents.

- Est-ce que ma mère va venir qu'on en finisse ou est-ce qu'elle est encore dans les vapes ?

Il n'y eut aucune réponse. Je me retournai et croisai les bras en commençant à faire les cent pas.

- Penses-tu que ton père va se montrer ? Je ne l'ai vu qu'à travers des écrans.

- Ça m'étonnerait. On a foutu une sacrée pagaille. Notre tentative de fuite remet en cause tout le système de sécurité du vaisseau. Je peux te dire que des têtes vont tomber ! En plus, l'un de leurs précieux rats de laboratoire s'est enfui.

- Avec un peu de chance, ma mère va faire un infarctus et décédé.

- Tu souhaites vraiment la mort de ta mère ?

Le 3eme PrénomWhere stories live. Discover now