Parce que tu es partie..

Chapitre 1 - Samanta

« Deux ans que tu es partie. Deux ans que tu me manque. Deux ans que ses voix ne me lâchent pas. Deux ans que cette lame laisse des marques sur mon bras, mes jambes et mon ventre. Deux putain d'années depuis ton suicide. » J'essuie la larme qui coule sur ma joue en mettant fin a mes pensées et je finis d'ouvrir mes cartons.

« c'est a cause de toi qu'elle n'est plus la.. »

Cette voix qui me souffle depuis deux ans que c'est a cause de moi, que j'aurais du être plus présente pour elle, faire attention a ses micros messages.

- Alors ma chérie, dis ma mère en passant sa tête par la porte entrouverte de ma chambre, elle te plaît cette nouvelle chambre ?

- Oui mam's ! Elle est pas mal.

Ma mère me sourit et s'en va en refermant la porte derrière elle pour finir de ranger les cartons.

EH OUI ! nous déménageons le jour de l'anniversaire de la mort de ma meilleure amie.

Je regarde le miroir posé sur ma commode un court instant et aperçoit une fille au long cheveux bruns, avec des boucles encadrant son visages. Sous ses grand yeux verts, des cernes noires et profondes. Des yeux verts rougis par les larmes versées depuis le début de la journée.

Je finis de ranger ma chambre et prends mon carnet. Non, pas un journal intime comme une gosse de 6 ans, plutôt un « receuil de pensées ». Un simple carnet noir remplis de désespoir et de solitude.

A l'intérieur j'écris :

Nina,

Tu me manque tellement. Deux ans que j'ai trouvé cette lettre. Ta lettre de suicide. Tu y avais écrit :

« Salut ma Sam, je suis désolée de partir comme ca. Je t'ai même pas dit au revoir correctement. Désolée, vraiment. Mais je n'en peux vraiment plus. Trop de douleurs, trop de souffrances, trop de secrets et de pleurs. Excuse-moi ! Excuse-moi de te laisser gérer toutes les choses dures de la vie seule. Je ne voulais pas que tu partes toi aussi. Ca, c'est mon truc a moi. Partir comme ca sans expliquer pourquoi, laisser pleins de mystères et tout le tralala tu sais que c'est moi. Pardonne-moi de ne pas t'avoir dit que j'allais mal. Pardonne-moi la souffrance que mon départ va te causer.

Sache que tu es la meilleure amie dont on puisse rêver.

Je t'aime Sam.

-Nina »

eh oui Nina, j'ai mémoriser ta lettre par cœur.

Mais pourquoi ?

Pourquoi ne pas en avoir parler ? A moi , ta mère, ton père ou a un psy ?

T'es ou Nina ?

Ou es ton esprit ?

Ou es ton corps ?

En train de se désintégrer dans un fleuve ? Pendu a un arbre ?

OU NINA ? OU ?

Toutes ces questions sans réponses me tuent..

Je n'en peux plus Nina. Je ne suis plus cette fille joyeuse et populaire qui drague n'importe qui, n'importe quand ! Nina ton départ me tue a petit feu. J'aimerais tellement que tu reviennes.

Tu me manque Nina.

Je te rejoins bientôt.

-Sam'

Ayant fini d'écrire, je me pose sur mon lit, mets mes écouteurs et lance ma playlist intitulée « Nina ». La première chanson qui s'enclenche est Ti amo d'Umberto tozzi. Nous dansions toujours des slows sur cette chanson lors de nos booms quand on avait 10 ans.

Toc toc toc

- Tu viens manger Samanta ? Demande mon père en tirant sur mon écouteur.

- Je.. Euh... j'ai pas faim papa ! Dis-je a mon père.

En réalité, c'est juste que le stress me coupe l'appétit. Nous avons beau être le 12 août, la pire journée de ma vie, le fait que la rentrée soit dans 9 jours me rendait malade.

Changer de collège, de profs, d'amis..

Enfin, peu être pas d'amis, je ne suis plus douée pour nouer des liens avec les jeunes de mon âge depuis mes 15 ans. Depuis la mort de Nina.