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Mais l'heure n'était pas à la réflexion. Dans deux jours seulement, l'agent Manson passerait au grade supérieur, celui de « stalker ». Il attendait ce jour avec impatience, depuis 23 ans, rien que ça ! Mais qu'y avait-il d'aussi enthousiasment à passer dans un grade supérieur de la police ? Et bien, à part le salaire plus élevé et la renommée, ce qu'attendait le plus impatiemment Manson était le privilège accordé au nouveau chaque année. Le privilège de choisir la première enquête sur laquelle il bosserait.
Évidemment, chaque année le nouveaux, appelé « le bleu », allez savoir pourquoi !Choisissait l'affaire la plus facile et la plus héroïque dans l'espoir de faire l'unanimité. C'est ainsi que celui de l'année dernière avait choisit l'enquête du braquage de l'épicerie favorite des habitants, ce qui lui avait valut l'admiration de toute la ville pendant trois semaines. Même si, entre nous, le voleur, en partant avait laissé tomber son porte feuille, où, à l'intérieur se trouvait ses papiers d'identité.
Encore une année plus tôt, un autre avait choisit l'enquête de la disparition du chat du maire. Bien sûr, comme c'était le chat de MADAME le maire, il eût droit à une cérémonie et un discours. C'est sûr qu'en y réfléchissant bien, sauver un chat d'un arbre du jardin des voisins du maire est tellement héroïque !
Mais comme vous vous en doutez, l'objectif de notre cher détective Manson n'était pas vraiment de chercher la gloire mais plutôt la vérité. Alors quoi de mieux que de rouvrir le seul dossier classé « non élucidé » ? Quoi de mieux que de réaliser sa promesse envers la petite Cathy et surtout envers lui même ?
En effet, chaque fois qu'il décidait d'aller se promener dans les archives il ne pouvait s'empêcher d'aller jusqu'à cette vieille étagère pour vérifier qu'il était toujours là. Que ce dossier si précieux à ses yeux ne c'était pas envolé. Et bien, chaque jour il était là, il ne bougeait pas.
A vrai dire, ce dossier était une obsession pour lui, il en rêvait même la nuit, un rêve étrangement répétitif.
Chaque rêve était le même. Il se réveillait dans une chambre d'enfant. La sienne. Celle de la maison de son enfance. Il se levait et marchait jusqu'au couloir central.
Il ne ressentait aucune peur, bien que toutes les pièces qu'il pouvait apercevoir était plongées dans un noir profond. En passant la porte il pouvait apercevoir cette vieille étagère poussiéreuse , celle des archives.
Bien-sûr elle était placée à l'autre bout du couloir, sinon ça aurait été trop facile. Il se sentait obligé d'avancer comme poussé par une force inexistante. Il passait donc tout d'abord devant la chambre de ses parents où il n'osait regarder par peur sûrement, mais de quoi ?C'était peut-être dû à l'une des règles de films d'horreur qu'il s'était fixé peu après avoir regardé son premier et dernier film d'horreur qui se reflétait dans son rêve. « Ne jamais regarder à travers une pièce baignée de noir, et je dis bien JAMAIS».
