En parfait conciliabule, sous la gouverne de Lucien, les trois hommes après avoir pris une pause pour se sustenter partirent en direction de l'orphelinat. Même si les deux policiers Roumains ne connaissaient précisément le plan d'action mené par l'agent d'Interpol, il lui faisait une confiance aveugle. Arrivé sur place, la ribambelle de gamin s'ébattant dans la cour s'enfuirent aux quatre vents à la vue des policiers en uniforme. La grosse femme faisant office de sous-directrice, vint à leur encontre.
- Bonjour, dit-elle très poliment, que puis-je faire pour vous ?
- Contrôle de routine, lui répondit allégrement le capitaine.
- Puis-je voir votre mandat ?
Elle était sur la défensive. Poser une telle question dénotait qu'elle ne serait pas prête à collaborer si mandat il n'y avait pas. Ça n'avait pas échappé à Lucien. Ce dernier sorti les papiers officiels qu'il présenta dûment à la dame. Elle les scruta attentivement avant bon grès mal grès, d'inviter notre trio à la suivre dans l'enceinte de son bureau.
- Bon Madame, vous allez rassembler tous les enfants dans la salle à manger, au moins ils pourront s'assoir le temps que l'on face leurs recensements.
- Pourquoi vous voulez faire ça ? Demanda-t-elle.
- Par ce que la loi m'y autorise. Pourquoi ça vous pose un problème ? Sans même lui laisser le temps de répondre, Lucien continua. Vassili, tu vas accompagner Madame, et faire en sorte que tous les gamins soient présents. On arrive de suite avec les dossiers.
Il ne fallut pas moins de deux heures pour faire le tour des cinquante-trois orphelins qui attendaient dans un silence religieux, impressionnés par les hommes en uniforme. A sa plus grande surprise, l'homme d'Interpol constata que quarante enfants étaient enregistrés dans les dossiers de l'orphelinat.
- Madame, pouvez-vous m'expliquer pourquoi treize de ces enfants ne sont pas enregistrés dans vos registres ?
- Vous savez, on a pas toujours le temps de les enregistrer.
Encore un mensonge, il pouvait le lire sur toutes les mimiques qui la trahissaient. Lucien s'enquit alors de demander aux enfants depuis combien de temps ils étaient à l'orphelinat. Cela variait inlassablement entre un an et demi et six mois.
- Madame, je connais les affres de la lenteur des administrations, mais là, ça dépasse l'entendement. Capitaine, si vous voulez bien me l'embarquer, je pense que Madame à quelques explications à nous fournir au commissariat.
- Avec plaisir, répondit le gros.
- Je connais mes droits, vous avez pas le droit de faire ça. Ça se passera pas comme ça, protesta-t-elle avec véhémence, le menton relevé, et les sourcils qui se fronçaient en guise d'avertissement.
- Madame, le mandat que je vous ai montré tout à l'heure me donne tous les droits. Nous allons tirer cette affaire au clair. Si vous avez rien à vous reprocher, je vois pas où est le problème. Ah oui au fait, vous auriez pas acheté une maison sans aucun crédit, par hasard ?
- Hein comment...
- Non rien, on tirera ça au clair, au commissariat.
Le barbu passa les menottes à la grosse femme, et l'embarqua manu militari, sans aucune forme de ménagement.
- Vassili, tu vas rester ici avec les gamins, je te charge de trouver une assistante sociale qui prendra le relai. Quant à moi, mon intuition me dit qu'il va falloir que je retourne à la banque, pour vérifier deux ou trois trucs.
La journée touchait à sa fin. Le soleil faisait ses adieux, empourprant l'horizon, lorsque Lucien revint au commissariat. La directrice adjointe attendait dans une cellule. Il avait maintenant le nécessaire pour commencer l'interrogatoire. Une fois installée dans la salle et lui avoir lu ses droits, il lança dans l'air la première question.
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les rêves de Lola
Mystery / ThrillerLola torturée par ses cauchemars de meurtres décide de s'isoler. Pendant cinq longues années, elle retrouve un semblant de stabilité, avant d'être rattrapée par son passé. Un nouveau rêve surgit, amenant avec lui son lot de mystères et de questions...