Chapitre 10

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10- Un réveil difficile


« -Oh putain de merde, ma tête. » Grommela Hermione s'attendant avec une phrase pareille à s'attirer les rires de ses nouvelles camarades de dortoir. Mais seul le silence accueillit ses paroles. Le silence... ? Pas tout à fait, à côté d'elle, quelqu'un respirait profondément. Elle ouvrit les yeux avec difficulté, éblouie par la lumière qui rentrait à flot par les grandes fenêtres de la pièce. Lorsqu'elle fut habituée, elle fit un tour d'horizon, reconnaissant avec stupeur les appartements de Salazar Serpentard, et lorsqu'elle tourna la tête elle aperçut un Tom Jedusor endormi tout ce qu'il y a de plus... nu.
Elle ne tarda pas d'ailleurs à constater sa propre nudité, la lourde couverture dans laquelle elle s'était enroulée l'avait protégée du froid, laissant son compagnon à découvert. Mais le léger ronflement s'échappant des lèvres du jeune homme laissait à penser que ça ne le dérangeait pas tant que ça...
Elle rougit en observant le corps nu de Tom Jedusor. Elle devait être l'une des premières, si ce n'était la première, à pouvoir voir le prince des Serpentards dans son plus simple appareil. Et si sa peau paraissait un peu trop blanche, le dessin de ses muscles tout en finesse et sans une once de graisse était tout à fait divin. Son visage restait malgré tout assez fermé. Même dans son sommeil il ne paraissait pas complètement détendu. Cela attrista un instant la jeune femme, mais elle délaissa rapidement sa contemplation silencieuse du jeune homme pour essayer de retracer le fil de la fin de nuit.
Ses souvenirs de leur étreinte restaient très flous. Elle ne parvenait pas à dire qui dirigeait son corps à ce moment là... Elle, Helena, ou ce qui lui semblait avoir été, expliquant ainsi sa confusion, un mélange d'elles-deux. En avait-il été pareil pour Tom ? Et qu'en dirait-il. Cela aurait-il une quelconque importance pour lui ?

Bien que toutes ces questions l'intéressent beaucoup, elle avait une priorité plus forte... Celle de retrouver sa foutue robe. Hors de question pour elle que Tom se réveille avant qu'elle ne soit partie. Il faudrait qu'ils en parlent mais au réveil, c'était bien trop gênant.
Elle se leva donc dans la tenue la plus simple qui soit, retenant un petit cri lorsque ses pieds touchèrent la pierre gelée du sol et ramassa sa robe de la veille qui était à terre, sous le pantalon que portait Salazar un peu plus tôt. Elle l'enfila avec grande difficulté, et dut se servir de plusieurs sorts pour bien la nouer, elle fit un tas des habits de Tom et nettoya comme elle pouvait les traces de larmes qui marquaient encore ses joues. Elle laissa un mot à l'attention de Tom, en lui disant qu'il faudrait qu'ils discutent et qu'elle l'attendait dans la grande salle. Elle espérait qu'il accepterait la conversation. Elle ne savait pas bien encore à quoi elle devait s'attendre avec lui.

Tout en marchant, elle regretta sa réserve personnelle de potion, et surtout la potion anti gueule de bois qui s'y trouvait, mais hélas elle l'avait laissée quarante ans dans le futur. Elle maudit donc les quatre fondateurs de Poudlard d'avoir créé ce sort pourri qui lui avait fait partager son corps avec une alcoolique en puissance et qui avait aussi détruit quelques unes de ses illusions sur la droiture d'esprit de Godric Gryffondor...
Lorsqu'elle arriva dans la grande salle, peu de monde était déjà réveillé. Il était pourtant huit heure trente passé, les cours commençaient à neuf, et aux dernières nouvelles il ne lui semblait pas qu'ils aient été annulés ce jour-là aussi... Bien qu'Hermione l'espéra beaucoup. Elle ne se sentait absolument pas d'attaque pour travailler aujourd'hui.

« -Mademoiselle Granger, retournez-vous coucher, le directeur a également annulé les cours de la journée afin que tout le monde se remette de cette bien étrange soirée.
-Bien professeur Dumbledore. » Répondit-elle machinalement, soulagée. « Mais avant je dois... Une minute. Comment m'avez-vous appelée ? »
L'homme lui fit un clin d'œil à travers ses éternelles, semble-t-il, lunettes en demi-lune.
« -Vous êtes convoquée dans mon bureau à quinze heure, nous en discuterons plus tranquillement à ce moment-là. » Dit-il d'une voix parfaitement calme et avec un petit sourire rassurant avant de s'en aller en sifflotant.

Un voyage dont on ne revient pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant