Nouvelle Collision et Tendre Sensation
Surgissant de nulle part, Diego piqua la chaise d'une table et la posa près de sa sœur avant de s'y asseoir. Avec son blouson en cuir noir, ses cheveux noirs et ses yeux noirs, Manuella se sentit vraiment prise au piège. De plus, l'air grave qu'arborait son frère ne laissait rien présager. Mais Diego était calme, ce qui était une bonne chose. En réalité, il s'inquiétait même. Manuella soupira et jeta un regard lassé sur le reste de la terrasses presque vide du bar Coffee & Coffee. Seules quelques personnes s'y trouvaient : une femme en tailleur qui parlait à haute voix dans son cellulaire chic, un vieillard qui fronçait des sourcils à chaque fois qu'il retournait les pages de son journal, un homme de la quarantaine qui enchaînait les bières en tripotant nerveusement sa bague, des garçons d'une quinzaine d'année qui fumaient leurs cigarettes et qui passait leurs temps à agresser verbalement toutes les jolies petites filles à papa qui passaient sur la promenade, des sacs Gucci au poignet.
Manuella était las qu'on vienne tous lui demander des comptes. Elle en avait déjà assez avec son garage. Philip et elle étaient à deux doigts de faire faillite. Ils devaient encore beaucoup d'argent au proprio et le seul moyen de se faire un peu de pactole serait de se prostituer ou de demander à sa famille de l'argent, à ses risques et périls. Diego entrelaça les doigts sous le menton, les coudes posés sur la table ronde en inox.
- Milk-shake à la banane et à la fraise ? Je devrais m'inquiéter ? Parce que je crois que je vais le faire.
Manuella sirota un peu de son milk-shake, la seule boisson au monde qui puisse la détendre un court instant et lui faire oublier qu'elle avait quelques problèmes à résoudre à la maison : factures d'électricité, réfrigérateur vidé, réparations de voitures inachevées au garage et un mari au tempérament changeant.
- C'est moi la grande sœur, je te rappelle. Je n'ai pas besoin que mon frère vienne à ma rescousse, murmura-t-elle gentiment.
- Ella... Maman ne pensait pas ce qu'elle a dit, ce matin.
Manuella laissa échapper un rire qui lui valu le regard courroucé du grand-père qui lisait ses pages d'actualités. Elle en doutait, vraiment. Sa mère avait été très claire, trop même. Manuella n'était plus cordialement invitée au manoir tant qu'elle vivrait avec Philip et qu'elle mènerait une vie de moins-que-rien. Pourtant, renoncer à son mariage avec Philip, c'était pas chose si facile. Elle ne pouvait pas juste tout abandonner et décider sur un coup de tête qu'elle retrouverait son ancienne vie. Elle ne pouvait pas laisser Philip. Si elle le faisait, elle...il risquerait de... En y pensant, elle frissonna et déglutit.
- Oh que si, parvint-elle à articuler avec malaise. Elle me déteste, Diego. Elle ne se gênerait pas pour me remplacer par une parfaite bimbo modèle qui connaît les bonnes manières et les types d'escarpins par cœur. Elle veut une fifille exemplaire qu'elle pourrait agiter comme un drapeau aux yeux de tout le monde. Ce qu'elle veut réellement, c'est une Manuella parfaite qui pourrait l'accompagner à son club de lecture, organiser de grands événements au countryclub et...
Diego lui saisit les mains et elle regarda cette alliage fraternel, un instant, au bord des larmes. L'idée de tout lui révéler lui passa par la tête mais elle ne pensait pas qu'après une telle confession, Diego puisse se tenir tranquille.
La voyant au bord des larmes, il passa une main rassurante sur sa joue et lui passa un bras sur les épaules avant de la serrer contre lui, le menton sur le haut de sa tête.
- Du calme, ça lui passera, juré.
Manuella se laissa aller contre le torse de son frère, désemparée. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu arriver à ce stade de sa vie. Un stade où tout lui filait entre les mains, un stade où elle faisait le triste constat qu'elle ne régissait pas tant que ça sa vie. Et que tout allait de travers depuis qu'elle avait épousé Philip. C'est vrai, passer de la fille riche à la petite modeste n'avait pas arrangé les choses. Depuis peu, Philip et elle avaient du mal à maintenir à flot le garage et Philip reportait la faute sur elle. Certains soirs, il la laissait s'occuper seule des réparations. Elle s'était parfois retrouvée à remorquer des voitures le jour de son anniversaire et pendant ce temps, Philip dépensait leur argent dans les bars avec ses amis louches et défoncés. La situation était devenue insoutenable.
VOUS LISEZ
California Love
HumorTrois amies fraîchement diplômées du lycée de Northside à Chicago décident de passer l'été entier à Los Angeles à travailler pour leurs prochaines années à l'université. Ou à mater des mecs aux shorts serrés et sexy. Afin d'occuper ses jours, Amb...