Trous jours après avoir reçu la lettre de son époux, Marine en reçu une autre. Paradis était mort, sur le champ de bataille. La Guerre l'avait assassiné. Quand la jeune femme ouvrit ce courrier, elle le lut. Et quand elle tomba sur les mots « Paradis » et « mort », elle pose un genou à terre, puis le deuxième. Et elle ne pu se relever. Elle hurla et pleura toutes les larmes de son corps en injuriant le ciel. On avait tué l'homme qu'elle aimait, le père de ses enfants. On l'avait consumé à petit feu en le laissant vivre ainsi, pendant quinze mois dans les tranchées, avant de le tuer sur le champ de bataille. Il n'était qu'un soldat après tout ! Peu leur importait aux chefs de troupes ! Ce qu'ils voulait, c'était gagner la guerre, et à n'importe quel prix. Ils avaient sacrifié Paradis, cet homme honorable, époux adorable, père de cinq enfants, tous aussi beaux les uns que les autres.
La guerre ne tue pas que les soldats, elle tue aussi leurs familles et leurs amis.
Quand Hector rentra de l'usine accompagné de Vincent et Martin, qu'Amandine rentra des courses et que Marine eut réveillé Rose, elle les fit s'asseoir dans le salon, sur leur pauvre canapé qui ne valait pas un sou. Et là, elle éclata en sanglots. Aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Cette nouvelle si rude et dure était impossible à annoncer. Enfin, elle retrouva la force dans le regard de Rose, si jeune et innocente. Et là, elle trouva le courage de dire à ses enfants:
« Hector, Amandine, Vincent, Martin, et Rose. Ce matin, j'ai reçu une lettre, venant de la guerre. Votre père est mort. »