Oscar soupira. Après une journée mouvementée, il décida d'aller se prendre un café chez «Josette Coffee» son bar préféré.
En entrant il n'accorda aucun regard à Josette, une femme forte et rondelette avec un caractère chaleureux qui vous fait sentir comme chez vous, la barmaid qu'il connaissait pourtant si bien et commanda un café puis s'assit au comptoir. Mais il dut se résigner à le boire gorgé par gorgé car il était brûlant et en profita donc pour se détailler devant le miroir situé au fond de la salle ; Brun, les cheveux mi-longs, le teint blafard, pas très grand, les yeux réduits à deux fentes, le regard fatigué malgré son jeune âge.
Il ne payait pas de mine.
Après un second soupire, il reporta son attention sur les clients que Josette avait aujourd'hui.
Quatre clients, deux hommes, deux femmes. Seule une des quatre personnes attira son attention. Cette homme le fixait, le regardait avec dans les yeux une promesse de mort. Cela fit frissonner Oscar, il commença à avoir des sueurs froides et cette vision créait en lui un sentiment qu'il n'arrivait pas à définir.
Une fois son café finit, il sortit rapidement du bar. Lorsqu'il fut dehors, il se mit à courir sans trop savoir pourquoi.
Trois rues plus loin, il entendit des bruits de pas... sur le toit ! Quelqu'un le suivait depuis le toit !
Il accéléra et sentit une piqûre dans son cou mais n'y prêta aucune importance.
Fuir.
C'était son seul but.
Il ressentit le même sentiment qu'en voyant cette homme au bar.
Ses forces le quittaient.
Petit à petit.
Il trébucha.
Se releva.
Trébucha encore.
Ne put se relever.
Il était comme cloué au sol.
Les pas quittèrent les toits pour la terre ferme et se rapprochèrent.
C'est là qu'il comprit.
Ce sentiment qu'il ressentait en le voyant n'était rien d'autre que de l'épouvante.
Puis tous devint noir.
*
Où était-il ? S'il était quelque part, que faisait-il là ? Pourquoi était-il là ? Qui était cette personne ?Pourquoi l'avait-il kidnappé ? Quel était son but ? Était-il tous simplement mort ?
Toutes ces questions bouillonnaient dans sa tête. Mais il était certain d'une chose.
Il n'était pas mort.
Sinon comment se faisait-il qu'il ressentait cette douleur dans son corps, sente l'odeur de l'hôpital, le goût âcre et métallique du sang dans sa bouche ? Non, il n'était pas mort.
Mais alors...
Il fut sorti de sa méditation part des bruits de pas. Ils résonnaient comme un écho, ce qui lui permit de savoir à peu près où il se trouvait et la grandeur de la pièce. D'après son diagnostique, il était dans un sous-sol, d'une grandeur indéterminée.
Les pas s'arrêtèrent à côté de son lit. Si cela était un lit...
-Bonjour Mr Oscar Weap, député réputé pour sa devise : «Une bonne société commence par une autorité incorruptible», dit l'inconnu avec une pointe d'ironie et de sérieux à la fois.
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Nuits Noires
Short StoryCe recueil de nouvelles a été écrit dans le cadre d'ateliers préparant le Festival Nuits Noires de l'année 2016/2017. Ce festival met en lumière le roman noir qui n'hésite pas à nous plonger dans un univers glauque, à dépeindre les travers et les vi...