Appelez-moi Jeanne

Chapitre 1# On est pareils, toi et moi.

-Aah!

Je sursautais, puis me retournais vers ce mystérieux personnage. C'était un jeune blondinet, qui devait avoir mon âge, sinon plus. Qui était-ce? Je reffoulait vite ma curiosité et remettais mon masque de rabat-joie.

-On s'connaît?

Il me répondit d'un regard scruptateur.

-Hé, t'as fini d'me dévisager?

-Tu aime écrire.

Choc. Cette réponse me pris de cours. Je ne savais plus que répliquer. Que me voulais ce garçon, et comment avait-il deviné si juste qu'avec un regard?

-Excuse-moi, j'oubliais l'essentiel, je suis Alan Devis. Je-

-Pourquoi dis-tu que j'aime écrire.

Il sourit. Je pris alors pour la première fois le temps de le regarder réellement. Il était grand et pâle. Ses jeans noirs délavés et effilochés contrastaient étrangement avec ses converses rouges flamboyantes. Ses larges épaules étaient habillées d'un gilet noir laissant passer les manches blanches de son T-shirt. Mon regard s'arrêta sur ses yeux. D'un vert perçant, ils lui donnaient un air espiègle et moqueur. En général, il n'était pas mal...

-Je le vois dans tes yeux, répondit-il après avoir passé un moment à regarder ses baskets.

-Et qu'Est-ce que t'y vois d'autre, dans mes yeux?

-Tu tente d'échapper à ton passé en noyant ta peine dans la littérature, et chaque nouvel héro est pour toi une réincarnation de toi, et tu tente de te créer sur le papier une vie meilleure où te réfugier.

-Tu... tu m'fais peur. Comment sais-tu tout cela?

-On est pareils, toi et moi.

Ce garçon avait réussi à m'intriguer. Désormais, il était trop tard pour reculer, ma curiosité avait pris le dessus. Je sortis de sous le parapluie qu'il avait tendu au dessus-de ma tête sans crier gare quelques instants plus tôt et j'étirais le cou pour voir si l'autobus arrivait. En voyant que si, je me retournais vers Alan et en le regardant droit dans les yeux.

-Tu vas où?

-Où le destin m'emmènera.

-Alors tu vas à Londres.

Et c'est là que ma vie a chaviré.